Courtney Crumrin

Ca ne m'arrive pas souvent de critiquer de la BD, mais Cédric ayant la tête dans le guidon pour Brumaire, il faut bien que quelqu'un anime ce blog !

Quand les parents de Courtney emménagent dans la chic banlieue de Hillsborough, Courtney, petite fille intelligente et cynique de huit ans, découvre que son oncle Aloysius est un sorcier, qu'elle-même est douée pour la magie, et que les Choses de la Nuit guettent derrière chaque fourré.

Au premier abord, cette BD indépendante US dessinée et scénarisée par Ted Naifeh, a des airs de déjà-vu : le monde moderne, une communauté de sorciers dissimulée derrière des couvertures soigneusement entretenue, une tradition de la sorcellerie remontant au Moyen-age, un personnage principal magicien précoce, etc.

Ce qui différencie Courntey Crumrin de ses prédécesseurs, c'est la noirceur : noirceur du dessin en N&B, élégant et stylé dans son utilisation d'une ligne claire et de grands a-plats noirs, et noirceur des sentiments, des histoires et des rebondissements. Courtney, petite peste égoïste, n'est pas un personnage particulièrement sympathique, mais ses (mauvaises) expériences de jeune sorcière et sa relation avec son oncle Aloysius vont progressivement lui mettre du plomb dans la tête.

Cette série, loin d'être simpliste et enfantine, s'enrichit en plus avec le temps. Dans le premier album, Courtney découvrait l'existence de la magie, tout en devant gérer un déménagement difficile, et des relations familiales conflictuelles. Le lecteur était progressivement introduit dans le monde de la sorcellerie avec la petite fille. Le deuxième album permet à Courtney, désormais officiellement apprentie-sorcière, de découvrir la complexité du monde des Choses de la Nuit. Chaque "historiette" est l'occasion d'une nouvelle découverte et donc d'un nouvel apprentissage pour la petite fille, et pour le lecteur d'une immersion dans un monde de plus en plus détaillé - car le tome 1 ne montrait pas grand-chose de plus que quelques gobelins et un sorcier semi-retraité.


Le 3e tome ne déroge pas à l'ambiance de macabre et d'humour noir à la Tim Burton de la série. Les tribulations de Courtney, qui prennent souvent le lecteur habitué aux thèmes classiques des contes de fée et histoires de sorciers modernes à contre-pied, sont toujours aussi délicieusement inquiétantes.

Ces trois tomes existent en un seul volume pour ceux qui voudraient lire la série en VO. Suite à cela, Naifeh a publié un livre plus court, ainsi qu'un one-shot dont le héros est Aloysius, l'oncle de Courtney, à l'époque de sa jeunesse. Evidemment, cette petite peste attachante de Courtney n'apparaît pas, mais on y retrouve tous les ingrédients qui font la saveur de la série - pour laquelle Ted Naifeh a d'ailleurs reçu le Eisner Award.

Enfin, les rôlistes bédéphiles qui jouent à des jeux comme Changeling - the Lost, Petites sorcières, et autres jeux urban-fantasy mêlant horreur et merveilleux n'auront qu'à ouvrir les livres au hasard pour piocher personnages, aventures et inspiration.





Commentaires

  1. Anonyme27/9/07

    Complètement d'accord avec tout ça. Le seul bémol pour moi c'est la traduction, assez épouvantable, qui m'a fait regretter de ne pas avoir pris la peine de dégoter la VO.

    C'est vrai qu'il y a des parallèles marrants avec Changeling: The Lost...

    RépondreSupprimer
  2. Anonyme27/9/07

    Courtney Crumrin & the Fire-Thief's Tale est prévu pour Octobre. Hurrah!

    RépondreSupprimer
  3. Oh tiens, un nouveau C.Crumrin pour novembre, miam. :-)

    RépondreSupprimer
  4. Encore un super conseil des deux corbeaux.

    BD excellente.

    Mais comment faites vous pour dénicher et lire tout ça?

    RépondreSupprimer
  5. > Mais comment faites vous pour dénicher
    > et lire tout ça?

    Un peu d'astuce, d'espièglerie...

    Cédric

    RépondreSupprimer
  6. ... et des rabateurs efficaces...

    RépondreSupprimer
  7. Argh.
    J'ai suivi vos odieux conseils et j'ai mis la main sur les 3 volumes.
    C'est excellent. J'adore et le dessin et le ton de la série. Courtney est délicieuse. Lecture obligatoire pour Changeling: the Lost.
    Je ne vous dis pas merci.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire