The Samurai's wife


Je parle régulièrement de la série d'enquêtes médiévales nippones de Laura Joh Rowland car sa saga a bien des qualités pour ceux qui aiment un Japon fantasmé. The Samurai's wife est pour moi le tome de la déception. L'auteur s'enferme de plus en plus dans son scénario-type, n'invente plus rien et se contente d'appliquer sa recette : honneur, amour et meurtre. Cette fois-ci, Sano Ichiro est envoyé à la capitale impériale pour enquêter sur la mort mystérieuse d'un ministre. Comme c'est le shogun qui contrôle réellement le pays, l'empereur est juste le porteur d'un titre glorieux sans aucun pouvoir politique en dehors de sa cité interdite. L'enquête s'annonce donc comme un huis-clos dans un univers où les gens s'ennuient. Petit détail, le mort est décédé d'une étrange manière : il a été tué en utilisant le kiai, cet étrange cri-qui-tue que maitriseraient les samouraïs les plus avancés dans la voie des arts martiaux.

Sauf que Miss Rowland réutilise les grosses ficelles sur lesquelles elle a déjà construit ses anciens romans : bouh le vilain pas beau chambellan homosexuel qui en veut au héros, paf l'héroïne intrépide qui dépasse les bornes mais qui revient dans le droit chemin, zou le héros au coeur pur avec une morale d'occidental contemporaine... Le roman est une fois de plus une enquête remplie d'alibis contradictoires, de mensonges, de liaisons amoureuses improbables et secrètes, d'hésitation en honneur et devoir. Ça sent le réchauffé à plein nez. Quelques twists narratifs laissent à penser que le rapport de force entre Sano et le Chambellan pourrait changer, mais que ce volume est inintéressant. Mention spéciale au héros qui fait croire à sa femme qu'il est mort alors que ça n'a aucun, mais aucun intérêt pour son enquête, si ce n'est d'apporter de la tension dans le couple. Si on ajoute à cela une nonne sexy qui est capable de manipuler les sentiments de gens par magie et un handicapé qui se retrouve à maîtriser le pouvoir du kiai sans raison (il est malade dans sa tête), on obtient une enquête mal ficelée où le lecteur s'ennuie. Même la bataille finale n'arrive pas à apporter une dimension de plus à ce tome faiblard.

Ma lassitude est sans doute dû au fait que j'enchaine trop rapidement la série, d'où cette impression tenace de toujours lire le même roman malgré quelques différences cosmétiques.

Shinju
Bundori
The Way of the Traitor
The Concubine's Tattoo
The Samurai's Wife
Black Lotus
The Pillow Book of Lady Wisteria
The Dragon King's Palace
The Perfumed Sleeve
The Assassin's Touch
The Red Chrysanthemum
The Snow Empress

Commentaires

  1. Je rêve ou tu dévoiles l'assassin dans ta chronique ? :)

    Sinon, pour ceux qui voudraient lire au moins le 1er tome dont tu disais du bien, il vient de sortir en VF en grand format.

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  2. Ah oui, j'ai spoilé à mort, tiens.
    En même temps, le coupable étant introuvable par la logique, je vous fais une fleur. Le profil du tueur c'est un guerrier ultime avec une volonté de fer qui a appris son art du kiai après des années de travail. Quand tu comprends qu'au final c'est un handicapé mental qui maîtrise naturellement ce pouvoir du jour au lendemain, ça fout les boules.

    C'est cool pour la VF par contre.

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