Eisenhorn


Or donc, la lecture du roman Scourge the heretic m'avait laissé mitigé sur la qualité littéraire de l'univers Warhammer 40,000. J'ai donc décidé de faire confiance au pape de cet univers, Dan Abnett, en lisant l'omnibus Eisenhorn qui regroupe trois romans : Xenos - Malleus - Hereticus. Askiparé, c'est le top du top en littérature warhammerienne 40k.

Gregor Eisenhorn est inquisiteur. Aidé par différents acolytes aux talents variés (pilote, psyker, savant, assassin, soldat...) il parcoure l'Empire à la recherche du Mal pour l'anihiler à grand coup de radicalisme et d'épée. Ce n'est pas un inquisiteur à la Bernardo Gui : c'est plutôt une sorte d'Inspecteur Harry, qui règle beaucoup de ses enquêtes avec ses pouvoirs psy, son épée et ses armes à feu. Disons qu'il reste peu de témoins une fois qu'il quitte une scène de crime. C'est le bon gars : pas trop fasciste, il n'a pas une lecture très radicale du dogme. Oh, il tue sans pitié tout ce qui est corrompu par le Chaos, mais il est accomodant avec certains aspects de l'hérésie, surtout si ça peut lui permettre de remonter plus haut dans la hiérarchie hérétique afin de décapiter un culte.

Ses enquêtes ? Il doit débusquer des cultistes, des psykers fous et traquer l'hérétique. Il ne reçoit pas de mission de sa hiérarchie, il est assez libre de choisir ses combats. C'est d'ailleurs assez étrange la latitude qui lui est offerte dans sa profession. Il rend peu souvent compte de ses actes à ses pairs, c'est un peu un cowboy de l'espaaace, le Bon dans Le Bon, la brute et le mutant. Il est cool, Gregor : il a des pouvoirs psy, il a des grosses armes, il balances quelques répliques cinglantes et il dessoude du méchant. Les trois romans proposent des intrigues relativement simples (des méchants aliens, des nobles corrompus par le Chaos, une chasse aux sorcières...) mais qui font bien le tour de la mission inquisitoriale. C'est très pratique pour avoir une vue d'ensemble du travail d'un inquisiteur et de ses acolytes.

Par contre, il y a des choses un peu pénibles. Déjà, Gregor est trop parfait. Même quand il fait croire qu'il bascule vers le côté obscur de la Force, il reste en contrôle. J'aurais adoré un inquisiteur roublard, un vrai salaud qui magouille, mais à la place j'ai plutôt un gentil paladin. Ensuite, les romans n'exploitent absolument pas les sentiments des personnages. C'est souvent axé action, du coup c'est très lisse. Il faut attendre le troisième roman pour avoir un brin d'amour (hyper cliché, qui plus est). Le bon point, c'est que Dan Abnett n'hésite pas à décimer l'entourage de Gregor. Par contre, ça veut dire qu'on n'a pas trop le loisir de s'intéresser à ces seconds couteaux qui sont soit trop effacés, soit sacrifiés pour la tension dramatique.

L'auteur a fait le choix d'une narration à la première personne. Et comme Eisenhorn n'est pas, à mon sens, un personnage attachant, celà brime ces aventures. Même quand il devient soit disant plus trouble, Gregor reste trop entier et prévisible pour le lecteur. Je n'ai pas eu peur pour lui, je n'ai pas tremblé pour son âme. J'ai espéré en vain une fin sordide et pessimiste qui aurait donné un cachet ultra cynique à l'ensemble, mais c'est au contraire une fin super ouverte, sans ambition, qui termine mon marathon abnettien.

En résumé, c'est comme pour Gotrek et Felix : on n'en fera pas une fiche de lecture pour le bac de Français, mais ça se laisse lire. Et c'est déjà pas si mal.

Commentaires

  1. Uuh... Je me demande si je vais me coltiner les 1000 pages du pavé, du coup, sachant que je ne risque pas de jouer à WH40K de sitôt...

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  2. Sans recyclage du livre pour maîtriser/jouer à Dark Heresy, je ne te conseille pas la lecture de la trilogie.

    Ce n'est pas une mauvaise série, j'ai pris plaisir à lire ce pavé, mais en toute franchise, s'il n'y avait pas eu Dark Heresy en filigrane derrière ma lecture, ces trois bouquins m'auraient été dispensables.

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