Anges déchus


J'avais dit du bien de Carbone modifié, le premier tome de la série signée par Richard Morgan. Un cyberpolar qui exploitait avec intelligence la technologie du changement de corps pour proposer une intrigue basée sur des éléments cyberkeupon : le monde corporatiste, la violence, le corps humain en tant qu'objet... Miam.

La suite étant sortie chez Milady, je me suis jeté dessus en me disant "Chouette, ça va me rappeler mes errances dans Night City, comme la dernière fois". Et bien non. Anges déchus n'est pas une copie du premier volume, l'ambiance change du tout au tout. Alors que le héros est embarqué dans une guerre lointaine dans un conflit politico-corporatiste, on lui propose un run à l'ancienne : assurer la sécurité d'un site qui contient un artefact martien en état de marche. C'est un coup qui pourrait rapporter des millions pour peu que toute l'équipe ne termine pas en hachis parmentier. Bien évidemment, complots, trahisons et scènes de sexe seront de la partie.

Je comprends ce qui peut motiver un auteur à ne pas reproduire le schéma narratif de son premier livre. C'est louable. La continuité dans le changement, une autre facette du décor, pourquoi pas. Sauf que pour le coup, je ne suis pas certain que le héros du premier tome était le plus indiqué pour cette nouvelle histoire. Oh, son passé de Diplo le qualifie pour le travail, mais d'un point de vue narratif, on passe de l'enquêteur privé façon roman noir à une histoire à la Stargate. L'écart est trop grand.

Et puis les compétences de Diplo du héros (en gros des dons psychologiques qui le rendent plus vif, plus perceptif, plus intuitif et même, très empathe) commencent à être pénibles à force d'être surexploités. Quand à l'intrigue... on salive tout le long en se disant qu'il va y avoir au final des révélations sur les Martiens (car ce qui est avancé en prémices est alléchant) mais c'est juste un prétexte à l'exotisme et au mystère. Le roman ne quitte pas la sphère de la petite intrigue corporatiste sans envergure, avec ce qu'il faut de traitrise pour mettre en place un suspens très artificiel.

Bref, je n'ai pas retrouvé le frisson du premier, mais ce n'est pas au point où je vais boycotter le troisième volume à sa sortie en poche. J'espère juste que cette fois-ci, l'intrigue tiendra le choc ou que les révélations seront de taille.

Commentaires

  1. Complètement d'accord. Le troisième volume est bien plus satisfaisant. Patience.

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  2. Oui, le plus faible de la trilogie, bien que permettant tout de même de passer un bon moment.

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  3. Effectivement moins prenant que le premier. Le changement de "genre" surprend beaucoup, l'image de Halo a accompagnée ma lecture. Est ce que le troisième comprend une enquête digne de ce nom ?

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