Shark in Venice


Miam, miam le bon nanard. Déjà, quand vous avez un des frangins Baldwin dans le casting, vous savez que vous êtes entre de bonnes mains. Imaginez un peu le scénario : le trésor des Médicis est caché sous Venise. Alors qu'ils font du repérage dans les canaux de la cité, des plongeurs sont tués par des requins. Et parce que ce n'est pas assez de vouloir mélanger Indiana Jones et les Dents de la mer, le scénariste a eu une association d'idées incroyable : Venise = Italie = mafia. Trop fort.

Pour réaliser ce navet, le réalisateur a eu plusieurs bonnes idées. Il a envoyé un cadreur prendre quelques plans de Venise, des plans larges où tous les clichés vénitiens sont regroupés. Pour les images de requin, il a piqué dans le vaste stock des documentaires animaliers. Et il est allé tourner en Bulgarie en foutant des écrans verts partout. Quand le personnage principal se balade à Venise et dit "Oh regarde, c'est la tour Machin", il pointe un endroit hors champ et paf, on a le droit à un plan de coupe pourri. Évidemment, les plans de Venise et les images bulgares n'ont pas le même éclairage, alors la superposition est risible. Heureusement, l'informatique lui permet de créer des gros requins méchants qui attaquent des vaporetos. À un moment, lors de l'incontournable scène d'enlèvement de la fiancée du héros par les mafieux, on voit carrément que le soi-disant bateau par lequel ils arrivent et repartent est sur roues. Évidemment, il y a tellement peu de figurants bulgares qu'on les voit chacun trois douzaines de fois .

Le scénario est d'un indigence rare. Je vous vends tout de suite la mèche : s'il y a des requins dans Venise, c'est parce que le méchant mafieux ne veut pas que quelqu'un d'autre trouve son trésor. Alors, hop, il a libéré des bébés requins dans les canaux, ils ont grandi et sont maintenant incapables de sortir. Évidemment, les Vénitiens ne se sont rendus compte de rien. Les incohérences se succèdent à un rythme soutenu. On apprend que c'est Louis XIV qui a lancé les croisades. Les plongeurs sont capables de parler avec les gens à la surface alors qu'ils ont des gros détendeurs dans la bouche. Quand le héros trouve la grotte qui cache le trésor (oui, oui, il y a une grotte sous Venise), dans un plan on le voit en combinaison de plongée, dans le suivant il est en jeans et t-shirt. Les seuls italiens qui parlent avec un accent sont les mafieux, les autres sont de parfaits bilingues.

Bon, je ne peux pas décemment me plaindre, je savais que c'était un nanard rien qu'en regardant l'affiche. Mais ça reste hallucinant de bêtise. On se demande comment on peut encore tourner des conneries pareilles de nos jours. Et pire, comment se fait-il qu'un doublage en français existe ? Ça me dépasse.

Je ne résiste pas à vous montrer une autre version de l'affiche et à terminer ce billet tout en finesse (c'est dimanche soir, je blogue léger) par la bande-annonce du film.



Commentaires

  1. C'est LE film qui m'a donné envie de visiter Venise, mais je croyais que c'était basé sur une histoire vraie ?

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  2. Il y a bien des requins à Venise. Ils ont des costumes trois pièces et sont plus connus sous le nom de promoteurs immobiliers. Certains font peut-être aussi partie de la mafia.

    Goldevil

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