[Scénario] Unknown Armies : Cidade Maravilhosa

Le scénario


Pour relancer mon énergie bloguesque, je reprends avec l'habitude interrompue de republier en ligne des scénarios écrits pour la défunte deuxième formule de Casus Belli. Cette fois-ci, je vous propose un scénario Unknown Armies publié dans Casus Belli n°33.
Aah, Unknown Armies... De loin l'un de nos jeux préférés, à Cédric et moi. Il était donc plus que temps que nous commencions à mettre en ligne nos textes écrits pour ce jeu. Pour ceux qui débarquent et qui auraient la flemme d'aller voir sur le GROG, présentons-le en quelques traits :
Unknown Armies est un jeu de fantastique contemporain, dans lequel les joueurs incarnent des personnages en quête de puissance occulte, en concurrence avec d'autres factions du petit monde interlope que l'on désigne sous le terme d'"Underground occulte". On appartient à ce milieu dans lequel les gens se connaissent plus ou moins de réputation dès lors que l'on s'intéresse à un aspect ou à un autre de la Chaos Magic, mélange de philosophie post-moderne, de syncrétisme New-Age et de symbolisme jungien. Parmi les inspirations des auteurs, citons David Lynch et Tim Powers (notamment pour son Poker d'Ames). Un kit d'intro avait été réalisé par l'ex-éditeur de la VF du jeu, et circule encore sous le manteau. Si vous vous manifestez dans les commentaires, il est possible et probable qu'une bonne âme vous l'envoie, anonymement bien sûr.

Le présent scénario est prévu pour un MJ et des joueurs rôdés à Unknown Armies, car il exploite des concepts avancés du jeu. Il se joue au niveau "Global", le niveau de jeu intermédiaire entre le niveau "Street" et le niveau "Cosmic". Les PJ peuvent être expérimentés ou nouvellement créés, selon le choix, mais la présence d’au moins un Avatar est nécessaire – condition facile à remplir au niveau Global. Aucun autre ouvrage que le livre de base et l’écran n’est nécessaire, même si Statosphere (disponible en PDF en VO pour ceux qui n'ont pas le livre sous la main) peut être intéressant, pour certains des éléments qui n'ont pas été intégrés dans le livre de base de la 2e édition.

Côté setting, le scénario se situe à Rio de Janeiro, où j'ai vécu, étudiant, un semestre. Mon jeu préféré, des souvenirs de jeunesse : vous comprendrez pourquoi, quelle que soit sa qualité, je conserve une tendresse particulière pour ce scénario. Pour ceux d'entre vous qui n'ont pas été sur place et qui ont besoin d'un peu de matériel sur Rio avant de maîtriser le scénario, nous vous proposons des pistes un peu plus bas, compilée avec la participation de Léo Henry.
Si j'ai le temps, j'essaierai de continuer à enrichir le texte de liens hypertexte et de documents multimédias, mais bon, faut pas rêver...




Comme pour les fois précédentes, critiques, remarques, questions et feedbacks divers bienvenus. Tous les scénarios sont placés sous licence Creative Commons. Vous avez donc le droit de partager, modifier, comme vous le voulez, à condition de ne pas en faire d'utilisation commerciale et de citer le nom des auteurs d'origine.



Inspirations

Livres

Jusqu’au jour où on tue pour la première fois, on pense que ça s’apprend. Apprendre à tuer, c’est comme apprendre à mourir, un jour on meurt et voilà. Personne n’apprend à tuer. C’est des bobards de flics, ça. Tout le monde sait en naissant. Si t’as une arme dans la main, ça suffit, tu sais tout.
- Patricia Melo, O matador
L’inspiration première de ce scénario vient des polars brésiliens, un courant qui commence à être traduit et lu un peu partout, notamment grâce au succès de la Cité de Dieu, de Paulo Lins. Dans la même veine, on lira Enfer, de Patricia Melo, qui raconte l’ascension d’un gamin dans sa favela par le trafic de drogue, et O matador, récit assez glaçant, à la première personne, d’un individu ordinaire qui devient tueur à gages. Toujours plus noir, les recueils de Hosmany Ramos, qui purge depuis plus de vingt ans une peine de prison. Le premier, Marginalia (préfacé par Dantec – si c’est pas post-moderne, ça !), est disponible en série noire. Le second, Pavillon 9, s’achève par la nouvelle qui raconte la tuerie du pavillon 9 de la prison de Carandiru, à São Paolo. Sur le même thème, on pourra lire Carandiru, de Drauzio Varella. En série noire, on trouve également les polars plus classiques de Aguinaldo Silva, L’homme qui acheta Rio et La république des assassins. Comme tous les bons romans noirs, la trame policière est le prétexte à une dissection sans concessions des éléments les plus sordides de la société.
Dans les polars cariocas, Actes Sud a traduit les aventures du commissaire Espinosa d'Alfredo Garcia-Rosa (Le silence de la pluie, Objets trouvés). Mieux encore, Frei Betto, prêtre communiste qui faisait partie du gouvenement Lula, a vu traduit son redoutable Hotel Brasil (L'Aube Noire), livre sombrissime et engagé bien à gauche.

Films

Deux films ont principalement contribué à faire connaître le cinéma brésilien récent : la Cité de Dieu, de Fernando Meirelles (tiré du roman du même nom), et Central do Brasil, de Walter Salles. Ces deux films constituent un excellent point de départ, mais on peut également citer, de Walter Salles, Avril brisé. Carandiru de Hector Babenco (là aussi tiré du roman du même nom) retrace l’histoire du pavillon 9 de la prison de Carandiru, mais en s’attachant à la vie des prisonniers avant le massacre. Il existe une suite à la Cité de Dieu intitulée la Cité des hommes par la même équipe, sous forme d’une série télé de quatre saisons, puis d'un film. C'est un mix entre la Cité de Dieu et une telenovela marrante, avec quelques glissements métaleptiques (les acteurs étant des gosses de la favela, ils témoignent par exemple sur leurs expériences de fusillades : glaçant). A noter, aussi, un épisode sur les "bals funks" pour le moins instructif. Filmé avec l'inventivité du long métrage qui a rendu Meirelles célèbre, nous ne sommes pas loin de penser que c'est une des meilleures séries TVau monde...
O Matador de Melo a été adapté pour le cinoche sous le titre O Homem do Ano par José Henrique Fonseca (2003). Un film franchement bizarre, à tri-chemin entre Transpotting, Albert Camus et AB Productions, également dégottable à Londres ou sur l'Amazon britton. Postmoderne, on vous dit !
Dans un genre plus musical, citons également le documentaire Favela Rising, et, pour les images et l'ambiance de carnaval, Orfeu negro, de Marcel Camus, film palme d’or à Cannes en 59 qui signa l’acte de naissance de la bossa-nova.


Liens

Commentaires

  1. Unknown Armies !
    LE jeu dégoté au fin fond d'une obscure boutique angevine et dans lequel les economies d'un mois avaient été englouties.
    LE jeu lu et relu passionément, fasciné par cet autre monde glauque se reflétant dans les flaques d'eau et les écrans plasma fissurés.
    LE jeu jamais testé faute de temps et de joueurs motivés.
    Merci pour ce scénario, il me fait rêver de longues soirées rôlistiques engoissantes encore devant moi !

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  2. Merci pour la release de ce scénar. Je l'avais déjà lu dans CasBé mais pas joué.
    UA ! Quels bons souvenirs avec une aventure à Atlantic City, dans un casino "hanté", où les PJ communiquaient avec l'"esprit" du casino en utilisant la tuyauterie/plomberie du lieu !!

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  3. Merci à tous les deux, je me demandais si ça intéressait quelqu'un que je continue à mettre en ligne du matos UA et/ou CasBé (j'ai encore, pour UA, en solo ou avec Cédric, 1 scénario, 2 nouvelles écoles, 2 scénarios inédits, et 1 supplément inédit - Cédric a 1 nouvelle et 1 scénario, de mémoire). Je signale que j'en profite à chaque fois pour corriger/étoffer légèrement le texte, et que je suis preneur de toute suggestion d'ajout ou de modification.

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  4. Merci ! 333 fois merci les gars :D

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  5. Un kit d'intro ?
    Où ça ? Quand ça ?
    Jamais vu, et c'est bien dommage quand même moi qui ait tout UA en VO et VF.

    Oh ben ca serait bien dommage qu'une âme généreuse ne vienne compléter ma collection dites-donc ! ^^

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  6. Anonyme19/3/11

    Merci de continuer à faire (sur)vivre ce JDR génial qu'est UA ! Cela fait chaud au coeur... Et je suis preneur de tout ce qui peut concerner ce jeu, surtout des scénarios (je n'ai ni le talent ni le temps d'en écrire...)
    Bonne continuation (comme ils disent en Suisse) !

    OOKAMI

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  7. Bon, on va continuer, alors. On a encore plusieurs textes Casus à dépoussiérer, et après... Après...
    :)

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  8. Youyou27/3/11

    Je serais très intéressé de pouvoir consulter ce kit d'intro, si une bonne et pour le coup très belle âme pouvait me l'envoyer, elle serait assuré d'avoir une vie longue et satisfaisante.
    Merci à elle.
    (xperimentxpCHEZgmailPOINTcom)

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