Le transfuge


J'avais déjà parlé de Littell père dans une chronique sur La Compagnie, ce roman de 1 200 pages sur la CIA. J'avais envie de retrouver cette ambiance de faux semblant en lisant Le Transfuge, un roman d'espionnage publié en 1979. L'intrigue est simple : un courrier russe qui doit porter une valise remplie de documents secrets décide de passer à l'ouest. Sa femme l'a quitté, sa fille est lesbienne, son fils a été viré de l'école pour des histoires de drogue : il est temps pour lui d'aller voir dans le champ voisin si l'herbe est aussi verte que le dit la contre-propagande. Les Américains récupèrent ce transfuge et mènent une enquête serrée, car cette histoire est trop belle pour être vraie. Ça va être l'occasion pour un agent du renseignement d'aller discrètement à Moscou pour vérifier sur place pourquoi les morceaux du puzzle s’emboîtent si aisément.

Je n'ai eu aucune surprise tout au long de ma lecture. Les révélations sont exactement celles que l'on imagine en lisant le 4e de couverture, c'est vraiment prévisible. C'est sans doute que depuis 1979, tout a été dit et redit sur l'espionnage. Écrire ce genre d'histoire pendant la Guerre froide était certainement renversant, mais ça vieillit mal ce genre de récit. Surtout que l'intrigue repose par moment sur de grosses ficelles : l'espion américain qui pénètre en territoire ennemi s'acoquine avec une prostituée et ses colocataires et dévoile son jeu avec une facilité déconcertante. Idem, le grand maître espion russe fait une boulette énorme qui dévoile son identité, c'est ridicule.

Reste un roman classique qui met en scène le descendant de russes blancs installés aux USA et qui passe sa vie à rêver à la Russie. Cette mission va lui permettre de confronter sa connaissance purement théorique et viscérale à la réalité tranchante du terrain. Malheureusement, cet aspect du protagoniste principal est bâclé, c'est un petit peu le festival des lieux communs sur la Russie.

Bof, comme le résumerait Gromovar.


Commentaires

  1. Ah ben dans le genre espionnage vieillot je préfère encore me taper un bon vieux Coplan. Au moins avec lui tu en avais pour tes 5 francs.

    RépondreSupprimer
  2. Mdr ElJc !
    Ou un bon vieux Ludlum !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire