Assassin's Creed



Ah les préjugés qu’on peut avoir. Parce que c’est une novélisation d’un jeu vidéo, alors ça va forcément être débile. Évidemment. Obligé Et pourtant. Assassin’s Creed est tout ce qu’on n’attend pas d’un tel livre. Déjà, le héros : Altaïr. C’est un Asssassin. Pourquoi une majuscule ? Parce que les assassins tuent sans vergogne des innocents alors que les Assassins forment une confrérie qui tue pour préserver la paix. C’est quand même autre chose. Altaïr reçoit donc de son maître la mission de tuer des gens importants dans différentes cités du 13e siècle. Et Altaïr s’en occupe à chaque fois en un chapitre court et nerveux comme un coup de dague. Il débarque, prend contact avec le membre local de sa confrérie, localise la cible et fait son travail. Pas de blabla ou de remplissage : rien que ce qui est nécessaire. Pas d’enquête inutilement complexe : quand il va au marché collecter ses informations, la première discussion qu’il espionne parle de sa cible. Boom. Il va donc directement au but, trouve le gars entouré de ses gardes du corps, mais comme c’est un Assassin, il zigouille le coupable sans qu’aucun témoin (pas même le lecteur) ne comprenne quoi que ce soit. Et hop, chapitre suivant.

Et le grand talent de l’auteur, c’est de ne surtout pas décrire le décor. Les souks, les cités antiques, les ruelles ombragées… il ne faut surtout pas alourdir la lecture avec des détails inutiles. Mieux vaut insister sur les gestes amples mais silencieux d’Altaïr qui dégaine et frappe dans un même souffle avant de fuir la scène la tête bien enfouie dans sa capuche. Les décors (je devrais dire les niveaux) ne sont peuplés que de figurants sans vie. Tout comme dans le jeu vidéo, la rue n’est qu’un labyrinthe. Les gens parlent tous la même langue quel que soit le pays ou la région. Un indic ose frapper une femme ? Altaïr lui tranche la gorge. Parce qu’on est comme ça, chez les Assassins : prêt à tout pour instaurer la paix.

Évidemment, que serait Assassin’s Creed sans les incroyables promenades sur les toits de la cité ? On est donc emporté de toiture en balcon avec une écriture d’une rare élégance. C’est bien simple, en sous-titre de chaque phrase, on peut sentir sans effort les touches de la manette qui sont enfoncées. Altaïr grimpe sur une poutre, c’est Carré + flèche en haut. Il saute sur un adversaire, c’est Rond + Flèche en bas. Et surtout, toute les particularités du jeu sont respectés et mises en scène. Altaïr grimpe tout en haut des plus hauts bâtiments, observent la cité en se perchant sur une corniche puis se jette dans le vide tel un plongeur olympique avant de se réceptionner dans une charrette de foin qui amortit sa chute. À chaque chapitre.

J’ai tellement retrouvé la magie d’Assassin’s Creed dans ce roman que j’ai fait comme avec le jeu vidéo : je me suis vite lassé et j’ai abandonné bien avant d’arriver au bout.

Et pourquoi donc s’infliger ça si c’était si prévisible ? C’était un cadeau de Noël. Et à l'instar de Thérèse avec le dobitchu, je lis toujours quand c'est offert de bon coeur...

Commentaires

  1. offert par une une belle-mère qui t'adore ? un neveu revanchard ? ta belle-soeur fan de bit-lit ? ton frère accro à la manette ?

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  2. Une cousin qui a remarqué que j'avais une console de jeu et qui savait que j'écrivais de la fantasy. Ça la mathématiquement mené à ce livre.

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  3. Zut ! je me suis fait avoir par les deux premières lignes. J'ai cru que c'était un bon livre...

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  4. "J’ai tellement retrouvé la magie d’Assassin’s Creed dans ce roman que j’ai fait comme avec le jeu vidéo : je me suis vite lassé et j’ai abandonné bien avant d’arriver au bout."

    J'adore.

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