Le Glamour



Richard Grey est caméraman pour la BBC. Il a couvert certains évènements chauds de la planète. Pas téméraire, plutôt inconscient du danger. Il n’a jamais pris une balle, mais a ramené à chaque fois des images saisissantes car il était là, au premier plan. D’où des récompenses de la profession. Mais pas de renommée. Et puis il y a cet attentat. Ironiquement, ce n’est pas à l’étranger qu’il a été fauché, mais chez lui. Quand il reprend conscience, outre la douleur et le corps qui le trahit, c’est la mémoire qui s’est fait la malle. Oh, il sait qui il est, pas de problème, mais il ne sait plus trop ce qui s’est passé avant l’explosion. Et quand arrive à son chevet Sue, son ex, il n’obtient finalement pas de réponses mais d’autres questions. C’est… compliqué.

Je sais, vous vous dites amnésie + attentat = c’est lui le poseur de bombe. Ce n’est vraiment pas le propos du livre. C’est même tout le contraire : le lecteur n’apprendra jamais rien sur l’attentat, c’est juste un prétexte. Ce que Christopher Priest raconte, c’est comment Grey remonte son long fleuve mémoriel pour arriver aux sources de son amnésie. Sue est au départ évasive, on sent bien qu’il y a anguille sous roche dès qu’elle réapparait dans la vie de Grey. Ce n’est pas pour rien que c’est son ex : ça n’a pas fonctionné. Leur relation est remplie de sous-entendus et de non-dits. Mais Grey joue en aveugle. Même l’hypnose n’y peut rien. Mais il y a pire que la mémoire insaisissable, il y a les faux souvenirs qui trahissent les vrais quand on force trop les choses.

C’est donc un roman d’amour. L’histoire d’un couple qui renoue par compassion pour elle et par peur du vide pour lui. Ça parle de passion, de jalousie, de dépendance, de compatibilité… Mais ce n’est pas mièvre. Le mystère intrinsèque de ce couple et l’indice donné par le titre vont bien évidemment sortir cette histoire de la collection Harlequin pour en faire une intrigue toute en trompe-l’œil. Je me suis laissé prendre au jeu des points de vue divergents, j’ai voulu comprendre pourquoi ça n’avait pas marché entre Richard et Sue alors que je suis tout sauf une midinette. Sans doute parce que Christopher Priest a su y ajouter juste ce qu’il faut de glamour, justement. Et pas le glamour des actrices hollywoodiennes, mais bien l’ancien glammer des faes et des geis. Un glamour pas tant merveilleux que cruel car menteur.

Commentaires

  1. Ça tombe bien, il est dans ma pile de lectures en attente.

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  2. Un excellent bouquin en effet.

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  3. Je le note alors, j'avais hésité à le prendre à sa sortie, mais ne connaissant pas du tout l'auteur... ^^

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  4. Tiens faudrait presque que je le relise...

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  5. ça me donne envie de le reprendre. J'avais adoré la première partie et décroché dans la deuxième...

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