Mysterium



Two Rivers est une petite ville américaine moribonde qui reprend du poil de la bête quand un laboratoire militaire s’installe pour étudier un étrange artefact retrouvé en Turquie par des archéologues. Évidemment, c’est du Wilson, quelque chose foire et toute la ville est téléportée dans un monde parallèle ni tout à fait différent ni tout à faite identique. Une autre réalité où la religion est basée sur des dogmes un peu différents et où la société américaine est en retard de 70 ans dans sa technologie et en guerre contre les hispaniques. Et quand une ville complète se matérialise sur leur territoire national, ces gens-là réagissent vite et fort en mettant tout ce petit monde en quarantaine.

On retrouve donc dans ce Mysterium la structure habituelle des livres de Robert Charles Wilson : un évènement extraordinaire qui bouleverse la vie de gens dont l’auteur va raconter la vie. On se met donc à suivre un prof hanté par la mort accidentel de son fils et de sa femme, un gamin débrouillard, sa mère qui couche avec l’occupant, un scientifique qui prend le maquis, une ethnologue qui doit étudier ces intrus, des officiels qui doivent tirer le meilleur de cette situation… Et c’est assez raté, comme roman. Wilson doit faire vivre toute une ville, mais il peine déjà tellement à faire vivre ses personnages centraux qu’on a l’impression que Two Rivers est vide. Et puis tout le monde accepte le coup de la téléportation dans une autre dimension avec flegme, c’est pas croyable. On apprend finalement très peu de choses sur la nouvelle réalité dans laquelle ils débarquent. Le déroulé de l’histoire est sans surprise, le final ultra prévisible. Et en plus, il y a des considérations sur le gnosticisme et la science qui sont particulièrement assommantes.

Gagnant du prix Philip K. Dick du meilleur roman en 1994, c’est pourtant à mes yeux un tout petit Wilson qui dépasse Darwina mais qui est très loin des magnifiques récits que l’auteur a écrits depuis.

Commentaires

  1. J'y viendrai, histoire de poursuivre ma klecture de Wilson, mais je suis prévenu par ton billet. Au moins si c'est meilleur que "Darwinia", c'est déjà ça dirons-nous.

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    1. Darwina a été le seul roman de Wilson que j'ai détesté.
      Mysterium se lit sans problème, ce n'est pas du n'importe quoi, mais il lui manque une heure de cuisson.

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  2. J'avais bien aimé ce "Mysterium". Ce qui me rassure c'est que, n'ayant lu que peu de Wilson (en fait seulement "Mysterium" et "Julian"), je peux m'attendre à de véritables merveilles par la suite !

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  3. Wilson est doué mais il semble avoir un système, qu'il a fini par affiner avec le temps.
    Julian étant un peu en dehors...

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