Le Livre des Mille Nuits et Une Nuit


Si vous avez lu mon dernier billet, vous savez que je suis fan de l'imaginaire des Mille et Une Nuits mais que je n'ai jamais lu la collection d'histoires dans son entièreté. J'ai décidé de remédier à cela, mais de le faire d'une manière semi-publique. Avec l'accord de mes amis corbeaux, je partagerais sur Hu-Mu mes impressions, commentaires et autres remarques sur les passages que je lis. C'est évidemment un travail de longue haleine, donc attendez-vous à me lire sur ce sujet pendant un moment.

Comme mentionné dans mon billet sur le bouquin d'Irwin, parler des différentes 'traductions' des 1001 Nuits est un peu trompeur puisque les traducteurs d'avant le XXè siècle d'une part ne traduisaient pas les mêmes manuscrits (il y a quatre manuscrits différents des 1001 Nuits identifiés) et pour la plupart prenaient des grandes libertés avec le texte pour le faire coller aux attentes du public de leur époque ou pour lui rajouter du sulfureux.

Paradoxalement, j'ai choisi la traduction Mardrus pour cet exercice de lecture. Paradoxalement parce qu'auprès des érudits elle est largement décriée. Mardrus, comme tous ses prédécesseurs traducteurs, se targuait d'avoir fourni la traduction la plus fidèle au texte originel et à la langue arabe, mais les spécialistes, déjà de son temps et plus encore aujourd'hui considèrent qu'il n'en est rien: Mardrus aurait rajouté quelques louches d'érotisme au texte, prenait des libertés notables avec le texte littéral et a même été pris en flagrant délit d'ajout de dialogues ne figurant pas dans ses sources.

Alors pourquoi avoir choisi celle-là ? Pour deux raisons essentiellement:

  • d'une part parce que l'édition Galland (la première traduction en Français) est très en phase avec son temps (fin du XVIIIè siècle), assez ampoulée, un peu coincée sur les bords et, pour tout dire, pas très fun.
  • d'autre part parce que les traductions françaises ultérieures (Khawam et Bencheikh), si elles sont considérées comme plus fidèles, éliminent un des aspects qui me plaît dans Mardrus et Galland à savoir le découpage en nuits et la mise en abyme permanente de Schéhérazade qui raconte les histoires à Sharyar tandis qu'au pied du lit sa soeur Dinarzade souligne les cliffhangers pour que Sharyar maintienne Shéhérazade en vie. Enfin, signalons que certains des textes emblématiques des Mille et une Nuits (Sinbad, Aladin) ne faisant pas partie des manuscrits originaux ne figurent pas dans les traductions Khawam et Bencheikh. 

La mise en abyme étant un des aspects des Mille et Une Nuits qui me fascine, je vais parallèlement à ma lecture faire une cartographie de l'imbrication des histoires. J'utilise un petit logiciel de mind mapping pour ce faire, et publierais à chaque billet un PDF qui trace cette imbrication.

Pour finir, un des défauts de Mardrus c'est de vouloir faire Arabe en trouvant des tournures de phrases étranges en Français. C'est pour cela que j'ai intitulé de billet comme il avait intitulé sa traduction: Le Livre des Mille Nuits et Une Nuit.

Commentaires

  1. Oh merci beaucoup pour ce beau projet bloggesque, j'en salive d'avance. Par contre, il me semblait que Sindbad faisait partie de la traduction de Khawam. Peut-être l'a-t-il traduit à part...
    Et une question annexe: avez-vous eu l'occasion de lire (ou feuilleter) la traduction anglaise de Richard Burton?

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  2. Je suis un fan de la traduction de Galland malgré ses défauts. On verra ce que tu dis que donne celle-ci.

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  3. Michaël C.19/12/12

    Il serait peut-être temps de proposer ta propre traduction des Mille et une nuits, histoire de mettre tout le monde d'accord ?

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  4. Voilà un projet intéressant, je ne connais "Les mille et une nuits" que de réputation. Je vais donc suivre ça de près ! :)

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  5. Ozen, je crois que Khawam a publié séparément les contes apocryphes, en effet, et qu'ils ont été réunis avec le corps du texte dans l'édition Pleïade, mais j'ai juste pas les moyens...

    Ou peut être pensé-je à Bencheikh...

    Michaël, ne parlant pas l'Arabe, je peux difficilement proposer une traduction de mon cru. Par contre, je peux tenter une version steampunk...

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  6. A vrai dire je pensais à l'édition de poche parue en quatre tomes chez Phébus. Je ne savais pas que Khawam avait été repris en Pléiade... Pour le coup ça me tenterais presque. quand on sait ou chercher, les pléiades n e sont finalement pas plus chères qu'un gros Lunes d'encre de chez Denoël... (mais bon, en occasion).

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  7. Ozen, vérifie, je ne sais plus si La Pleïade c'est Khawam ou Bencheikh.

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