Les Mystérieuses cités d'or : saison 2


Or donc, ils reviennent après 30 ans. On apprenait à la fin de la première saison qu'il y avait 7 cités d'or à travers le monde, et donc fort logiquement, Esteban, Zia, Tao, Pichu, Mendoza, Sancho et Pedro remontent à bord du grand condor pour se diriger vers la cité suivante, sise sur le continent asiatique. Sauf que cette fois, ils sont accompagnés par un alchimiste répondant au nom d'Ambrosius qui possède un bateau volant et des connaissances assez élargies sur l'orichalque, la matière dont sont composés tous les artefacts des cités d'or. Et cette fois-ci, un grand méchant leur poursuit : Xarès, un mystérieux personnage dont on ne voit pas la visage.

Et donc au menu de ces 26 épisodes : des énigmes, de l'aventure, des combats et des images d'Épinal sur la Chine. On a droit à tous les clichés chinois : Shaolin, la Cité interdite, la Grande muraille, les feux d'artifice... Et les énigmes font toutes appel à des moyens énormes qui posent un gros problème de cohérence : Mendoza, Sancho et Pedro sont motivés par le pognon. C'est la quête de l'or qui les motive. Et chaque énigme utilise des artefacts en orichalque si énormes qu'un seul d'entre eux suffirait à modifier définitivement l'équilibre économique du monde. Mais non, ils tournent le dos à ces richesses à chaque fois pour aller à l'étape suivante.

L'animation est belle, malgré parfois des petits problèmes de superposition entre la 3D (notamment le bateau volant et le grand condor) et la 2D (tout le reste). Non, là où sa pêche, c'est que pour tenir 26 épisodes, les auteurs font par moment du remplissage avec des histoires sans enjeux qui s'éternisent pour rien. Ça aurait fait une histoire nerveuse en 13 épisodes, mais en 26, c'est longuet.

Qui plus est, le mystère de l'identité du méchant Xarès est cousu de fil blanc. On se dit tout du long "Non, c'est pas possible, c'est quand même pas Machin...", et paf, à la fin, c'est bien lui. Le problème des auteurs, c'est qu'ils se retrouvent à devoir composer avec ce que ceux d'il y a 30 ans ont lancé en l'air. Du coup les personnages ont un grand condor qui vole, alors souvent, les scénaristes doivent s'en débarrasser temporairement. Ce qui donne des séquences un brin ridicules où les héros pilotent mieux que Tom Cruise dans Top Gun et cachent à peine leur oiseau géant quand ils atterrissent. Idem pour le bateau volant d'Ambrosius qui fait dans le furtif alors que c'est quand même toute une mécanique bruyante.

Au delà des problèmes de rythme, assez rédhibitoires quand on est pas un enfant, c'est le manque de magie qui m'a déçu. Avec la première saison, la série me faisait découvrir un monde dont j'ignorais tout. Du coup les fameuses capsules informatives à la fin des épisodes m'effrayaient autant qu'elles me fascinaient car elle me racontaient des choses extraordinaires. En plaçant l'intrigue principale en Chine, la nouvelle saison est ancrée dans un décor archiconnu où le dépaysement n'est tout simplement pas au rendez-vous. Et ce n'est pas en surenchérissant avec la technologie des cités d'or (on a droit à des hologrammes, à une usine automatisée qui fabrique des grands condors en série...) qu'on aide la magie à remonter à la surface.

Par contre, je ne suis pas dupe : la magie est en grande partie dans les yeux de celui qui regarde. Je n'ai pas revu la première saison, elle est sans doute loin d'être parfaite aux yeux de l'adulte que je suis devenu. Et je suis persuadé que tous les défauts que je ne peux m'empêcher de voir dans cette saison 2 sont invisibles aux yeux de la nouvelle génération qui y verra une aventure plus moderne que celle, maintenant un peu vieillotte, d'il y a 30 ans. J'en veux pour preuve que notre colocatrice, qui va sur ses 4 ans, chante le générique de la série à tue-tête depuis plusieurs semaines. C'est bien la preuve que cette magie fonctionne encore pour peu qu'on baisse sa garde.

Commentaires

  1. Pour n'avoir jamais vu la série enfant (enfin, quelques épisodes ici ou là, sans plus) et l'avoir regardée avec mon grand fils quand il avait 6 ans, ce que tu décris là est effectivement totalement en ligne avec mon ressenti sur la série d'origine. Bref, si l'on pense que le public sont des enfants, c'est sans doute le haut du panier. Avec des exigences d'adulte, évidemment...

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    1. En même temps, je me demande à qui s’adressent les auteurs de cette nouvelle saison. Aux adultes nostalgiques ou aux gamins d’aujourd’hui ?
      C’est difficile de contenter les deux populations en même temps.
      On verra ce qu’ils feront avec la saison 3… dans 30 ans.

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  2. Pour avoir revu des épisodes de la première série, j'ai trouvé qu'elle passait beaucoup mieux que ceux de la seconde.

    Cela reste du dessin animé pour enfant, mais la cohérence me semble plus grande dans la première saison et les trois adultes plus en nuance de gris,

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    1. Comme je le disais à Philippe pour caricaturer, cette saison 2 me fait penser à un groupe de rôlistes qui se réunit 20 ans après la fin de leur campagne mythique. Le MJ regarde la feuille de perso des PJ et découvre, avec horreur, qu'il leur avait accordé un gros artefact volant qui va l'obliger à surenchérir lors de sa nouvelle campagne.
      Et les joueurs se souviennent vaguement de la personnalité de leur perso d'antan, mais ne jouent plus tout à fait pareil, car le temps a passé.
      Du coup c'est pas exactement comme avant. Mais pourtant tout les ingrédients du bon vieux temps sont là.

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  3. Anonyme19/2/14

    "Et les énigmes font toutes appel à des moyens énormes qui posent un gros problème de cohérence : Mendoza, Sancho et Pedro sont motivés par le pognon. »

    Hahahaha ^^ J’ai éclaté de rire en lisant ça, merci pour ce bon moment de lecture … Le parrallèle avec le groupe de rôlistes est judicieux, pas évident pour le MJ de relancer une campagne...

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  4. wouah quel article ! perso j'ai grandi avec les cités d'or gamin et je me suis retrouvé une nouvelle fois comme un gosse devant cette saison deux qui m'a époustouflé. Contrairement aux séries d'aujourd'hui où il n'y a pas de temps mort, là au contraire tout ne va pas super vite et il y a des pauses. Pauses qui pour moi ne sont pas du remplissage mais où esteban et ses copains s'amusent. Et c'est tant mieux. alors ok on a droit à tous les clichés sur la chine mais c'était la même chose sur le mexique. Les documentaires à la fin des épisodes sont savoureux (Pitchu me fait bien rire). J'ai trouvé la saison 2 à la hauteur de la première. Les effets spéciaux sont réussi. j'aurais aimé avoir 8 ans pour découvrir ces nouveaux épisodes !

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