Into the Badlands


Bloguons léger en attendant les fêtes de fin d'année.

Into the Badlands, c'est une tentative de la part d'AMC de capitaliser sur le succès de leur adaptation télévisée de The Walking Dead. Parce que ça finira par se terminer, cette histoire, et malgré un spin-off lancé cette année afin d'allonger la sauce, il faut prévoir la relève.

Du coup, ils ont lancé une mini-saison de 6 épisodes pour une nouvelle série qui mélange le post-apo et les arts martiaux. Dans une Amérique ravagée par on-sait-pas-trop-quoi, des survivants tiennent vaguement le coup dans un territoire enclavé dirigé par 7 barons qui imposent leur loi et se foutent régulièrement sur la gueule pour gagner en influence. Et nous suivons Sunshine (aka Sunny), la main droite d'un de ces barons, qui est un clipper, un guerrier. Son dos est tatoué de traits noirs qui représentent chacune de ses victimes. Ce brave Sunny est en couple avec une gentille infirmière qui est malheureusement enceinte, ce que le baron interdit. Du coup, les amoureux aimeraient bien quitter les Badlands pour rejoindre un endroit mythique où la vie est bien plus simple. Si, vous savez, ce paradis perdu qui existe dans chaque univers post-apo. Mais en attendant d'être prêt à fuir, Sunny doit jouer de ses épées au nom de son baron. Car la baronne voisine (la Veuve) envoie régulièrement ses filles ninjas pour affaiblir les récoltes d'opium du baron de Sunny.

Visuellement, Into the Badlands fait beaucoup penser à Django car les demeures des barons sont systématiquement des demeures sudistes, ce qui renforcent l'ambiance esclavagiste. Le bordel tenu par la Veuve fait aussi penser au western. Mais on voit passer des vieilles voitures rétro, Sunny possède une moto... Le flou temporel est agréable car il permet de proposer un patchwork visuel. On s'en fout de savoir ce qui s'est passé autrefois : on est pris dans l'immédiateté du récit et le besoin impérieux du héros de s'échapper à ces mauvaises terres qui le condamnent à n'être qu'un homme de main massacrant des gens au nom d'un baron sanguinaire.

Ce n'est pas une série subtile pour deux sous. Les méchants y sont méchants, les gentils y sont... ben oui, gentils, bien vu. Les personnages tombent amoureux au premier regard, le fils trahit le père tandis que la concubine essaye d'écarter l'épouse légitime... Mais ça tourne bien. Et surtout, il y a de chouettes combats chorégraphiés. Car l'acteur principal, Daniel Wu, est un artiste martial accompli. Ne comptez pas sur lui pour délivrer une performance d'acteur poignante, mais misez sur lui quand il s'agit de distribuer des coups et de tailler dans le lard. Y'a du combat échevelé, les barons ont tous 125% dans leur compétences de combat, ça swingue bien.

Et si vous aimez le jeu de rôles Apocalypse World, cette série est une excellente campagne pour ce jeu. Vous verrez comment le MC fait avancer ses fronts progressivement, à quel point le décor est dévoilé petit-à-petit, en fonction des besoins de la narration (le téléspectateur n'a vu que 3 barons à l'issue de ces 6 épisodes, le MC en a encore sous le coude pour renverser la table si besoin est). Le Taulier s'appelle le Baron, y'a des Beautés fatales, le Céphale déboule dès le premier épisode, le héros est un Chien de guerre à la colle avec un Ange Gardien, y'a un Prophète dans un coin, un Arrangeur pourrait permettre de s'échapper des Badlands... C'est vraiment un reskin sudiste du jeu où la rouille a été remplacée par des ninjas et des moines de Shaolin.

Bref, ce n'est pas une série télé que je me gargarise de suivre lors des dîners mondains auxquels je participe, c'est typiquement un plaisir coupable que je ne partage qu'avec les copains de ma table de JdR, mais contre toute attente, j'attends avec impatience que ça devienne une vraie série au long cours.

Commentaires

  1. 3eme épisodes.. et je me demande toujours comment il a fait pour plier le mec en deux dans l'épisode 1... il termine avec les orteils au niveau des oreilles, (sans que ce soit un film porno)

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