La Forêt


Je le confesse : je suis le premier à snober les séries télé françaises car j'ai beaucoup souffert dans ma jeunesse devant d'immondes série de l'été ou bien devant L'Instit. Alors quand je vois passer des horreurs tels que :


ou bien encore ce chef d'oeuvre :


je pouffe. Non mais qu'est-ce qu'ils ont fait à mon Joey qui voulait foutre le feu au monde entier ?

Tout ça pour dire que je ne vois désormais la télé française que par le prisme de Netflix Canada. C'est pas forcément ce qui se fait de mieux  dans l'hexagone qui se retrouve sur la plateforme, mais de temps en temps je clique sur un titre pour le plaisir malsain d'être conforté dans mes a priori négatifs sur la télé française. La Forêt fait partie intégrante de ces expériences amusées où je regarde un truc juste pour le plaisir de pouvoir ensuite m'en plaindre à ma femme en disant "Tu devineras jamais à quel point cette nouvelle série française est conne..." Ça se passe de nos jours dans les Ardennes françaises. Une lycéenne disparaît, et dès lors la brigade de gendarmerie locale est embarquée dans une de ces enquêtes où l'on se rend compte que tout le monde dans le village a un secret à cacher. Un nouveau capitaine assez taciturne vient d'arriver en poste, il est très collet monté. Cela tranche avec la lieutenant qui a toujours été en poste ici et qui dit "Non, mais c'est bon, lui on va pas l'arrêter pour alcoolémie au volant, c'est Thierry, je le connais, merde, quoi". En six épisodes, on va donc assister à la mise en place d'une enquête de gendarmerie classique : des interrogatoires, des recoupements, des consultations de relevés téléphoniques. Je n'en dis volontairement pas plus sur l'intrigue car il serait criminel de divulgâcher le scénario, mais l'intrigue possède son lot de retournements et de mystères mystérieux. Il y a bien quelques clichés narratifs, mais dans l'ensemble l'histoire se tient bien et les comédiens sont bons. J'ai versé ma petite larme à la toute fin, parce que mince, c'est quand même émouvant.

Si je prends la peine de vous parler de cette série en particulier, c'est tout simplement que ce billet n'est en vérité qu'une info-pub pour la campagne de financement de la réimpression de Les Encagés, la plus meilleure campagne d'enquête, qui est signée par Tristan Lhomme. La forêt des Ardennes n'est pas vraiment identique à la campagne bordelaise de la campagne, mais si vous avez comme moi besoin de visualiser les choses avant de vous lancer dans le JdR, La Forêt permet de se projeter dans l'ambiance gendarmerie. Un truc qui est important dans les Encagés et qui est bien rendu, je trouve, dans la série, c'est que les PJ n'ont pas à se cogner tout le travail : ils peuvent déléguer. Dans un scénario de JdR classique, on veut que les joueurs soient aux premières loges pour tout et qu'ils fassent tout. Mais dans cette configuration gendarmesque, les PJ peuvent sous-traiter des pans entiers de l'enquête. Ce n'est pas à eux de faire un jet d'Informatique pour retrouver les données laissées sur tel ordinateur : il y a des techniciens pour ça. Il faut surveiller un site ? Eh ben on désigne des gendarmes de base qui vont se coltiner la corvée pendant que les PJ se concentrent sur la résolution de l'enquête.

Bref, les Encagés, c'est bien. Et La Forêt, c'est comme un actual play d'une enquête hors procédure qui pourrait se trouver dans le livre de Tristan. D'ailleurs, une partie de l'intrigue de la série se base sur un étrange symbole qui a titillé mon neurone à surnaturel, c'était très plaisant.

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