World war Z


Les trucs de zombie, c'est souvent une ville de rednecks qui se fait encercler ou bien un campement de bucherons qui se fait étriper. On reste à une échelle locale, le survival étant l'apanage d'enjeux de proximité lié au huis-clos. On se barricade dans un centre commercial et on survie. Les communications sont coupées, on ne sait pas si la grande ville d'à côté est touchée, on espère juste que la garde nationale va débouler pour sauver tout le monde. Et bien dans World war Z, Max Brooks part du principe inverse en donnant une échelle mondiale à une infection de zombie. Et ça fonctionne.

Max Brooks avait déjà signé The Zombie survival guide qui prétendait préparer le lecteur à survivre en cas d'attaque de mangeurs de cerveaux. Mais avec World war Z, il porte le principe du survival horror à une échelle mondiale en mettant en scène les témoignages de survivants d'une terrible guerre contre des morts-vivants. Car c'est bien la Zème guerre mondiale : la Terre entière a lentement succombé à un virus mortel qui transforme les victimes en zombies. Et toutes les nations n'ont pas réagi de la même manière face à la pandémie : protectionnisme, guerre totale, panique générale... Cette guerre mondiale provoque bien évidemment des échos des précédents conflits mondiaux et passe en revue les différents comportement nationaux et individuels face à Zack le Zombie.

Le livre n'est pas très haletant puisque l'on sait dès le départ que les témoins du drame ont survécu au conflit. Mais cette guerre est bien plus mortelle qu'un film d'horreur classique car au lieu de tuer une brochette d'étudiants, les zombies massacrent ici des populations entières, profitant du laxisme étatique, des infrastructures inadéquates et de la bêtise de l'homme moderne. Max Brooks prend un malin plaisir à expliquer à quel point notre monde n'est pas prêt pour affronter ce genre de menace. Il décrit la mort peu glorieuse des cols blancs inadaptés à la survie, le pouvoir militaire qui se fait déborder, l'incurie politique... Max Brooks abuse toutefois de certains clichés nationaux (l'otaku nippon, l'aveugle japonais qui survit par les arts martiaux, l'officier français tout droit sorti de Verdun...) qui déservent le propos. Le livre est toutefois bourré de bonnes idées sur la menace zombie et est donc incontournable pour tous fans de Romero. En plus, sous le prétexte de parler de zombie, l'auteur traite en fait de tous les genres d'épidémies, virales ou idéologiques.

Commentaires

  1. Excellent!

    et hop un ptit lien d'actualité

    http://www.bouletcorp.com/blog/index.php?date=20071108

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  2. Ah ! :) J'en parlais justement à Cédric hier !

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  3. Oui, Boulet nage toujours en plein zeitgest. Son analyse du phénomène geek est hilarante.

    C'est ça, un geek rôliste : un mec capable de te dessiner de mémoire les plans de l'Étoile noire mais pas foutu de faire fonctionner une machine à laver.

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  4. Je n'ai pas lu World War Z, mais j'ai trouvé le Zombie Survival Guide excellent, à recommander donc, et dès que je choppe WWZ je me le lis :)

    J'en profite pour lier à deux chroniques sur Le Zombie Survival Guide: http://divers.jeuxonline.info/articles/2970/Zombie-Survival-Guide-de-Max-Brooks.html

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  5. Ca a l'air excellent et en plus il font le film, il faut que j'en parle sur :
    http://www.la-fin-du-monde.fr/

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  6. j'ai lu...
    Il est excellent ! Et très dûr !

    http://www.22decembre.eu/lectures/2010/12/29/world-war-z/

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