J'ai une tendresse particulière pour les polars russes. Et le Child 44 de Tom Rob Smith n'a pas échappé à ma curiosité polarusse.
Leo Demidov est un agent du ministère de la sécurité d'État, une de ses sympathiques officines qui font dans la dénonciation, la déportation et la rééducation. Leo croit en l'URSS, en ses dogmes, en ses valeurs. C'est un bon petit soldat qui ne rechigne pas à mettre sa vie privée de côté pour faire son travail de chien de garde. C'est justement cet entêtement à vivre selon les croyances communistes qui vont faire en sorte que Leo va mettre du temps à s'intéresser à une histoire de meurtres très étranges. Et c'est en acceptant à contrecœur de mettre le groin dans la boue qu'il va progressivement voir ses idéaux politiques voler en éclats à mesure qu'il va prendre conscience de l'énormité des crimes.
Bon, on passera sur l'énormité idéologique qui veut que l'auteur dépeigne un agent moutonnier qui va découvrir l'horreur d'un système politique dégueulasse : l'URSS ne peut pas gagner, puisque c'est le Mal. Alors on suit l'évolution morale du héros qui s'occidentalise peu à peu dans sa pensée. Ce revirement idéologique est bien dommage, car un héros enfermé dans son système de valeurs serait mille fois plus intéressant que ces personnages qui comprennent l'absurdité du système russe et qui rejoignent le côté lumineux de la Force.
Mais l'auteur dresse un portrait réaliste de la Russie, avec un décor hostile, des personnages odieux, une atmosphère délétère, des relations humaines sordides. L'âme du roman noir est bien là. Par contre, l'artifice scénaristique qui sert de révélation finale (spoiler : le méchant est le frère oublié du gentil) est affligeant. Reste toutefois une intrigue classique (la chasse au serial killer) dans un paysage slave intéressant et dans des conditions politiques contradictoires (puisque le communisme ne peut pas engendrer un tel monstre, c'est idéologiquement impensable).
Ça fonctionne d'autant plus que le tueur en série sur lequel le livre repose a réellement existé. Et les histoires vraies sont souvent bien plus féroces que la fiction. Surtout en Russie.
À noter que le livre a été traduit en français (Enfant 44, j'imagine), qu'il existe une suite (The secret speech) et que l'auteur est un ancien scénariste pour soaps.
Un dernier point : tous les dialogues du livre sont en italique. C'est horrible à lire, on a l'impression que les protagonistes pensent tout le temps. Le responsable de cette mise en page devrait être lapidé à coup de figues molles sur la Place rouge.
Leo Demidov est un agent du ministère de la sécurité d'État, une de ses sympathiques officines qui font dans la dénonciation, la déportation et la rééducation. Leo croit en l'URSS, en ses dogmes, en ses valeurs. C'est un bon petit soldat qui ne rechigne pas à mettre sa vie privée de côté pour faire son travail de chien de garde. C'est justement cet entêtement à vivre selon les croyances communistes qui vont faire en sorte que Leo va mettre du temps à s'intéresser à une histoire de meurtres très étranges. Et c'est en acceptant à contrecœur de mettre le groin dans la boue qu'il va progressivement voir ses idéaux politiques voler en éclats à mesure qu'il va prendre conscience de l'énormité des crimes.
Bon, on passera sur l'énormité idéologique qui veut que l'auteur dépeigne un agent moutonnier qui va découvrir l'horreur d'un système politique dégueulasse : l'URSS ne peut pas gagner, puisque c'est le Mal. Alors on suit l'évolution morale du héros qui s'occidentalise peu à peu dans sa pensée. Ce revirement idéologique est bien dommage, car un héros enfermé dans son système de valeurs serait mille fois plus intéressant que ces personnages qui comprennent l'absurdité du système russe et qui rejoignent le côté lumineux de la Force.
Mais l'auteur dresse un portrait réaliste de la Russie, avec un décor hostile, des personnages odieux, une atmosphère délétère, des relations humaines sordides. L'âme du roman noir est bien là. Par contre, l'artifice scénaristique qui sert de révélation finale (spoiler : le méchant est le frère oublié du gentil) est affligeant. Reste toutefois une intrigue classique (la chasse au serial killer) dans un paysage slave intéressant et dans des conditions politiques contradictoires (puisque le communisme ne peut pas engendrer un tel monstre, c'est idéologiquement impensable).
Ça fonctionne d'autant plus que le tueur en série sur lequel le livre repose a réellement existé. Et les histoires vraies sont souvent bien plus féroces que la fiction. Surtout en Russie.
À noter que le livre a été traduit en français (Enfant 44, j'imagine), qu'il existe une suite (The secret speech) et que l'auteur est un ancien scénariste pour soaps.
Un dernier point : tous les dialogues du livre sont en italique. C'est horrible à lire, on a l'impression que les protagonistes pensent tout le temps. Le responsable de cette mise en page devrait être lapidé à coup de figues molles sur la Place rouge.
Ca faisait longtemps que je me tâtais (et oui !) sur ce livre. Je vais donc maintenant l'acheter et le lire.
RépondreSupprimerBonjour, l'histoire n'est pas mal, mais j'ai trouvé des grosses invraisemblances. On sent que l'écrivain veut être adapté par Hollywood. Je n'ai pas été tentée de lire le tome suivant (Kolyma). Bonne soirée.
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