La légende veut qu'en 1982, alors que William Gibson travaillait sur son roman Neuromancien, il soit allé au cinéma pour voir Blade Runner. Il aurait quitté la salle 20 minutes après le début du film, choqué qu'il était des similitudes entre le film et le roman qu'il était en train de faire murir dans sa tête. Heureusement, le livre sortira en 1985.
1985. Les USA vibraient au son de "We are the world" et la France, plus modeste, chantonnait "Éthiopie". Et dans cet atmosphère caritative, Gibson publie une histoire tordue où les gens se font greffer de la cybernétique pour se connecter à une matrice virtuelle. Un monde de néons et de chrome, où les réflexes câblés font toutes la différence au moment fatidique. Un monde de paradis artificiels, que ce soit via la drogue, la Matrice ou la manipulation génétique.
Le héros du livre, Case, a tenté de banané son commanditaire. En punition, ce dernier a infecté l'indélicat avec une saloperie qui empêche Case de se connecter au cyberspace. Or plonger dans la Matrice est la raison d'être de Case. Alors il survit en magouillant dans un décor urbain dégueulasse, trahissant son prochain en attendant d'être trahi à son tour. Jusqu'à ce qu'on lui propose un contrat qu'il ne peut pas refuser. Une passe qui rapporte. Mais évidemment, rien ne se passe comme prévu.
C'est évidemment assez dingue de lire ce livre 25 ans après sa sortie. Car c'est un bouquin qui a fixé des tonnes d'éléments de notre culture cyberpunk : samouraï des rues aux griffes rétractables, IA diabolique, puce connectés au cerveau... Alors oui, Gibson n'a pas prévu le wifi ou la réalité augmentée, mais avec les connaissances de son époque et un sens certain de l'extrapolation, il a construit un genre.
Aussi géniale que soit son invention, je dois avouer qu'une grande partie du livre m'a échappée. Tout d'abord, le charabia informatique m'a très vite gonflé. Même si l'idée de la Matrice est géniale, j'ai toujours trouvé sa mise en scène particulièrement lourdingue. Des virus qui prennent l'apparence de la glace qui constitue la structure des bases de données, je ne trouve ça pas très sexy. C'est pas tant le côté 80's de la chose, c'est dans la nature même du cyberspace : c'est sans doute trippant pour un linuxien, mais pour un utilisateur comme moi, c'est peu crédible.
Deuxième frein à mon enthousiasme : le scénario. J'aime le fouillis raisonné. Et là, j'ai eu ma dose : ça part dans tous les sens. À la moitié du livre, je ne savais plus trop les tenants et les aboutissants de l'intrigue. Truc qui manipule machin pour faire croire à chose qu'il à le contrôle sur bidule. Trop alambiqué pour mon petit cerveau. Pendant toute la partie dans l'espace, je n'ai pas été foutu de me représenter les lieux ou l'action.
Enfin, un mot sur la traduction. Aïe aïe. À vouloir tout franciser, on se retrouve avec des horreurs du genre "la Cité de la Nuit" ou "Muetd'hiver" (j'imagine que c'est Wintermute en VO). Pas fort.
Bref, un classique, mais plus pour ce qu'il représente que pour ce qu'il est réellement. C'est indéniablement un grand tournant dans la SF, mais pas nécessairement un chef d'oeuvre.
1985. Les USA vibraient au son de "We are the world" et la France, plus modeste, chantonnait "Éthiopie". Et dans cet atmosphère caritative, Gibson publie une histoire tordue où les gens se font greffer de la cybernétique pour se connecter à une matrice virtuelle. Un monde de néons et de chrome, où les réflexes câblés font toutes la différence au moment fatidique. Un monde de paradis artificiels, que ce soit via la drogue, la Matrice ou la manipulation génétique.
Le héros du livre, Case, a tenté de banané son commanditaire. En punition, ce dernier a infecté l'indélicat avec une saloperie qui empêche Case de se connecter au cyberspace. Or plonger dans la Matrice est la raison d'être de Case. Alors il survit en magouillant dans un décor urbain dégueulasse, trahissant son prochain en attendant d'être trahi à son tour. Jusqu'à ce qu'on lui propose un contrat qu'il ne peut pas refuser. Une passe qui rapporte. Mais évidemment, rien ne se passe comme prévu.
C'est évidemment assez dingue de lire ce livre 25 ans après sa sortie. Car c'est un bouquin qui a fixé des tonnes d'éléments de notre culture cyberpunk : samouraï des rues aux griffes rétractables, IA diabolique, puce connectés au cerveau... Alors oui, Gibson n'a pas prévu le wifi ou la réalité augmentée, mais avec les connaissances de son époque et un sens certain de l'extrapolation, il a construit un genre.
Aussi géniale que soit son invention, je dois avouer qu'une grande partie du livre m'a échappée. Tout d'abord, le charabia informatique m'a très vite gonflé. Même si l'idée de la Matrice est géniale, j'ai toujours trouvé sa mise en scène particulièrement lourdingue. Des virus qui prennent l'apparence de la glace qui constitue la structure des bases de données, je ne trouve ça pas très sexy. C'est pas tant le côté 80's de la chose, c'est dans la nature même du cyberspace : c'est sans doute trippant pour un linuxien, mais pour un utilisateur comme moi, c'est peu crédible.
Deuxième frein à mon enthousiasme : le scénario. J'aime le fouillis raisonné. Et là, j'ai eu ma dose : ça part dans tous les sens. À la moitié du livre, je ne savais plus trop les tenants et les aboutissants de l'intrigue. Truc qui manipule machin pour faire croire à chose qu'il à le contrôle sur bidule. Trop alambiqué pour mon petit cerveau. Pendant toute la partie dans l'espace, je n'ai pas été foutu de me représenter les lieux ou l'action.
Enfin, un mot sur la traduction. Aïe aïe. À vouloir tout franciser, on se retrouve avec des horreurs du genre "la Cité de la Nuit" ou "Muetd'hiver" (j'imagine que c'est Wintermute en VO). Pas fort.
Bref, un classique, mais plus pour ce qu'il représente que pour ce qu'il est réellement. C'est indéniablement un grand tournant dans la SF, mais pas nécessairement un chef d'oeuvre.
Je me souviens avoir acheté ce livre sans savoir vraiment de quoi il s'agissait. J'ai commencé à le feuilleter par curiosité dans le bus en rentrant chez moi et je ne l'ai plus laché jusqu'à l'avoir fini. Neuromancien, qui a l'époque n'était pas un classique, a été l'un des chocs de ma vie de lecteur.
RépondreSupprimerAussi pas top que soit le livre, c'est fondateur et visionnaire.
RépondreSupprimerj'ai lu 50 pages après ça ma saoulé ! trop pompeux
RépondreSupprimerC'est vrai que les intrigues des bouquins cyber de Gibson sont imbittables mais je pense qu'il s'agit d'un effet recherché.
RépondreSupprimerC'est, à mon avis, la dette du genre cyberpunk au roman noir (genre Le grand sommeil, par exemple) : le lecteur, comme le héros, se perd dans les intrigues qui tournent autour de lui comme il se perd dans les méandres de la Ville.
Hypothèse, bien sûr.