Hawkwood n'est pas un simple flic, c'est un Runner, une sorte d'agent spécial de la police londonienne. Tandis que Bonaparte fait des siennes en France, Hawkwood, lui, mène l'enquête dans les rues sordides de Londres. Et c'est pas un tendre : il envoie chier les riches, il expédie les criminels en prison, il couche avec les jolies femmes, il se méfie de sa hiérarchie... C'est un dur, un vrai, un tatoué. Dans son sillage, il y a cette odeur persistante de testostérone. S'il avait un nom indien, ça serait Castagne-avec-les-poings (ou plutôt Boum-avec-le-fusil car c'est un ex-fusilier qui en a bouffé de la guerre, oui monsieur).
Une enquête ? Oh oui. Une affaire de meurtre dans une diligence. Bien évidemment, ce n'est que la partie émergée d'un gros iceberg conspirationniste, et Hawkwood va remonter cette piste et mettre sa truffe dans un complot avec d'ignobles français républicains (oooooh) prêts à tout pour saccager Londres. Il y aura même une invention diabolique digne du docteur Miguelito Loveless dans Les Mystères de l'Ouest. Ah oui, Hawkwood, c'est James West en plus mieux.
Sauf que... En fait, Hawkwood n'a pas plus d'épaisseur qu'un timbre passé sous un rouleau compresseur. L'auteur, James McGee, a beau lui filer un passé mystérieux et sombre comme un après-midi d'orage, Hawkwood n'est qu'une sorte de costume qui se promène d'une scène à l'autre, sans rien dedans. Et surtout, l'auteur ne sait pas trop comment impliquer son héros dans une scène. Alors les méchants trimbalent avec eux Hawkwood dans un endroit improbable pour des raisons débiles, juste pour que le héros soit au bon endroit au bon moment. Et par deux fois l'auteur nous fait le coup du "héros-qui-se-fait-assommer-et-qui-se-réveille-ailleurs". Quand au côté daaark du personnage, c'est juste qu'il fricote avec des malfrats et qu'il se fait justice lui-même comme Charles Bronson quand on viole sa fille dans ses pires navets.
Je m'attendais au moins à avoir droit à des répliques qui claquent, mais même pas. Par moment, j'ai cru que c'était une parodie tellement c'était de la grosse ficelle (comme l'incontournable scène de duel, la Française lascive, le coup du vieux copain de régiment...), mais en fait, non, c'est du premier degré. Évidemment, comme tout roman historique dans le vent, les évènements du roman sont basés sur des faits réels romancés. Mais ça ne veut pas dire que c'est une bonne intrigue pour autant.
Je n'aime pas dire du mal, vous me connaissez, mais ce Ratcatcher est aussi branlant qu'une tour de Jenga en fin de partie. Comme c'est une trilogie, je vais me permettre d'aller voir ailleurs si j'y suis.
Je ne serais pas aussi sévère que vous envers ce roman qui me procura un agréable divertissement. Bien sur ce n'est pas une intrigue de Sherlock Holmes mais n'est pas non plus un navet absolut et peut se comparer avec un Under Enemy Colours de S. Thomas Russel (pour rester dans la même période). De plus les deux volumes suivants corrigent certains des défauts du premier...
RépondreSupprimerTu es d'utilite publique... Encore un roman que je n'essaierai jamais de lire grace a toi.
RépondreSupprimerDommage. Le thème m'intéressait.
RépondreSupprimerLa seule chose qui manque à cette chronique est une intervention de Bob...
RépondreSupprimerC'est marrant, Cédric. Plus on connaît ta façon de chroniquer, plus tôt dans la lecture on devine si tu as aimé un bouquin.
RépondreSupprimerMerci de t'être tapé un navet pour nous, au moins ça nous donne à lire un post jouissif =)
Rien à voir avec ce billet. J'ai envoyé un mail à Munin il y a quelques jours via l'adresse donnée sur son profil. J'ignore si cette adresse est bonne, alors si vous pouviez me confirmer l'avoir reçu...
RépondreSupprimerArf... Du coup il va prendre encore un peu la poussière sur mon étagère.
RépondreSupprimerEt puis j'ai les nouvelles de Cédric à lire ! ^^
@ Christopher : je n'ai rien vu passer, je regarde dans mes filtres.
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