J'ai découvert Joe Abercrombie à travers les chroniques de Philippe sur le sujet, et la première qui a attiré mon attention, c'était celle sur The Heroes, le bouquin le plus récent de la série (pour autant qu'on puisse appeler ça une série passé la première trilogie). Malgré le coût d'entrée apparemment important, j'ai lu la trilogie de la Première Loi et Best Served Cold avec un grand plaisir. Pas des monuments de la littérature, certes, mais de bons bouquins de fantasy qui évitent habilement les clichés et jouent avec les attentes du lecteur habitué au genre. Bref, sympa et divertissant.
The Heroes est à la fois plus ambitieux, et finalement moins satisfaisant pour moi. Il raconte sur un laps de temps très court une bataille entre l'Union (l'Empire occidental "civilisé" du monde d'Abercrombie) et le Nord (les sauvages apparentés "Vikings"). La bataille se déroule autour d'une colline ornée de menhirs, baptisée les Héros par les habitants de la région, mais bien-sûr c'est d'autres héros qu'il s'agit ici.
Comme dans les précedents bouquins d'Abercrombie, il y a de nombreux personnages, mais une partie de ma déception dans celui-ci vient du fait que la mise en place est vraiment très lente. Il faut attendre une bonne centaine de pages pour que la scène soit posée, et si la mise en place est nécessaire pour qu'Abercrombie nous amène où il le souhaite, elle est à mon sens trop longue.
Heureusement, la suite du bouquin est plus rythmée, et assez magistralement sanglante. Best Served Cold était déjà allègrement gore, sur le thème de la vengeance aveugle. Ici, c'est le sanglant des batailles qui est décrit avec un détail que ne renierait pas Homère (mais en moins répétitif, quand même). Le thème central du bouquin, finalement, c'est l'incompétence et la responsabilité criminelle des leaders militaires, qu'elle soit due à leur inadéquation (postes de généraux de l'Union conférés à des amis ou des intrigants) à leur arrogance où à la prévalence de leurs inimitiés (entre hommes du Nord, le mot est faible...)
Finalement, j'ai beaucoup apprécié toute la partie bataille du bouquin, qui est à la fois très réaliste et permet d'affiner à l’extrême les personnalités des principaux personnages engagés (parfois malgré eux) dans la bataille. C'est le démarrage et le dénouement qui m'ont laissé sur ma faim. Le démarrage, j'en ai déjà parlé, est poussif. La conclusion, elle, est convenue pour qui a lu les bouquins précédents puisqu'on retrouve le conflit occulte qui faisait l'élément central de la première trilogie aux premières loges. Cette "guerre secrète" qui concluait déjà Best Served Cold (mais avec un peu plus de viande qu'ici) est certes un thème intéressant dans l'univers d'Abercrombie, mais vu qu'il l'a déjà visité et revisité, c'est un peu du réchauffé. De plus, cette dimension apportait beaucoup dans l'intrigue de Best Served Cold alors qu'elle parait ici apposée dans raison autre que de faire apparaître les protagonistes comme des pièces d'une partie d'échec à la fin.
Bref, j'y ai quand même pris du plaisir, mais The Heroes est le premier bouquin d'Abercrombie qui me déçoit un peu.
The Heroes est à la fois plus ambitieux, et finalement moins satisfaisant pour moi. Il raconte sur un laps de temps très court une bataille entre l'Union (l'Empire occidental "civilisé" du monde d'Abercrombie) et le Nord (les sauvages apparentés "Vikings"). La bataille se déroule autour d'une colline ornée de menhirs, baptisée les Héros par les habitants de la région, mais bien-sûr c'est d'autres héros qu'il s'agit ici.
Comme dans les précedents bouquins d'Abercrombie, il y a de nombreux personnages, mais une partie de ma déception dans celui-ci vient du fait que la mise en place est vraiment très lente. Il faut attendre une bonne centaine de pages pour que la scène soit posée, et si la mise en place est nécessaire pour qu'Abercrombie nous amène où il le souhaite, elle est à mon sens trop longue.
Heureusement, la suite du bouquin est plus rythmée, et assez magistralement sanglante. Best Served Cold était déjà allègrement gore, sur le thème de la vengeance aveugle. Ici, c'est le sanglant des batailles qui est décrit avec un détail que ne renierait pas Homère (mais en moins répétitif, quand même). Le thème central du bouquin, finalement, c'est l'incompétence et la responsabilité criminelle des leaders militaires, qu'elle soit due à leur inadéquation (postes de généraux de l'Union conférés à des amis ou des intrigants) à leur arrogance où à la prévalence de leurs inimitiés (entre hommes du Nord, le mot est faible...)
Finalement, j'ai beaucoup apprécié toute la partie bataille du bouquin, qui est à la fois très réaliste et permet d'affiner à l’extrême les personnalités des principaux personnages engagés (parfois malgré eux) dans la bataille. C'est le démarrage et le dénouement qui m'ont laissé sur ma faim. Le démarrage, j'en ai déjà parlé, est poussif. La conclusion, elle, est convenue pour qui a lu les bouquins précédents puisqu'on retrouve le conflit occulte qui faisait l'élément central de la première trilogie aux premières loges. Cette "guerre secrète" qui concluait déjà Best Served Cold (mais avec un peu plus de viande qu'ici) est certes un thème intéressant dans l'univers d'Abercrombie, mais vu qu'il l'a déjà visité et revisité, c'est un peu du réchauffé. De plus, cette dimension apportait beaucoup dans l'intrigue de Best Served Cold alors qu'elle parait ici apposée dans raison autre que de faire apparaître les protagonistes comme des pièces d'une partie d'échec à la fin.
Bref, j'y ai quand même pris du plaisir, mais The Heroes est le premier bouquin d'Abercrombie qui me déçoit un peu.
Intéressant malgré la relative déception. Je ne me suis toujours pas attaqué à Abercrombie (mais j'ai la trilogie de "La première Loi" qui attend sagement son tour), mais j'avoue que le pitch de celui-ci me tente particulièrement.
RépondreSupprimerVivement une traduction (j'ai l'impression de dire cela trop souvent...) !
Lorhkan, c'est pas un mauvais bouquin, loin de là, mais j'en attendais peut-être un peu trop.
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