Anne Vétillard (1963-2024)

  

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Anne Vétillard, pionnière du jeu de rôle et du grandeur-nature en France, est morte dans son sommeil dans la nuit du 1er avril 2024, des suites d’un cancer du pancréas.


Ses obsèques ont eu lieu le 8 avril.

 

J’y ai lu ce texte :

 

 

« Chère Anne,

 

« Nous avons déjeuné ensemble début mars, il y a un peu plus d’un mois. On a parlé un peu de ta maladie, bien sûr, mais surtout de tout et de rien, de balades que nous ferions au retour des beaux jours, de la location des costumes pour le grandeur-nature du mois de mai… bref, de tout ce dont nous parlions d’habitude. Presque comme si de rien n’était. Mais seulement « presque », parce que lorsque nous sommes rentrés chez toi, après une courte promenade dans le parc de la mairie, tu étais épuisée et tu as dû faire une sieste, alors que d’habitude, tu débordais d’énergie.

 

« Nous nous connaissions depuis la fin des années quatre-vingt, toi et moi, et nous avons été des amis proches pendant la majeure partie de ces trente-cinq et quelques années. Ça fait un stock immense de souvenirs, une tonne de privates jokes et de vieilles anecdotes que je ne peux plus partager avec personne. Je vais mettre tout ça dans un coffre, le fermer à clé et continuer, comme nous tous, dans un monde un peu plus terne. 

 

« Un monde sans toi.

 

« J’ai passé du temps, la semaine dernière, à regarder les hommages qui sont apparus un peu partout sur Internet. Quelque chose revenait régulièrement : des gens disant qu’ils ne t’avaient rencontré que brièvement, mais que cette rencontre les avait assez marqués pour qu’ils prennent quelques minutes pour en parler, des années ou des décennies plus tard, en apprenant ton décès.


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« Et comme tu avais une multitude de facettes différentes, ces rencontres pouvaient concerner littéralement n’importe quoi. Le jeu de rôle, bien sûr, comme scénariste ou meneuse de jeu. Le grandeur-nature, évidemment, dont tu as été une pionnière. Mais aussi la traduction, la reconstitution historique, la musique, la calligraphie, le jeu avec figurines, etc. Tu apportais à tout cela la même passion, la même exigence, et si tu étais parfois difficile à suivre, c’était très bien comme ça. Et quoi que tu fasses, tu touchais les gens, tu les amenais, à partager ta passion du moment, même si ça n'était que pour quelques minutes. C’était, je crois, ton plus grand don, à égalité avec ton refus obstiné de l’injustice.

 

« Adieu, Anne, repose-toi bien. Encore que… nous ne croyions ni l’un ni l’autre en l’au-delà, mais s’il existe un Valhalla rôliste, je suis sûr que tu es déjà en train d’y organiser des campagnes avec Greg Stafford ou Gary Gygax. Garde une place pour les vieux amis, même si c’est le plus tard possible !


Tristan »

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