Cartozia Tales

Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous avez peut-être vu ces derniers jours que je parle beaucoup de Cartozia Tales, un comic américain qui cherche actuellement à se financer via Kickstarter. J'ai soutenu le projet parce que j'aime vraiment le concept et certains des artistes impliqués. En fait, je n'avais même pas remarqué jusqu'à ce soir qu'on pouvait télécharger les deux premiers numéros pour se faire une idée. J'ai donc téléchargé ce soir le numéro 1 (avec en guest star Dylan Horrocks) et le numéro 2 (avec James Kochalka), je les ai lus, et je veux vous en parler.

Un mot sur le concept, tout d'abord: Cartozia Tales est un comic qui est défini avant tout par la carte du monde où il se situe, une démarche qui devrait parler aux rôlistes et en particulier aux amateurs de sandbox. Il n'y a pas d'arc narratif déterminant (en tous cas pour le moment) et c'est une création multiple avec une dizaine d'artistes impliqués jusqu'à présent.

Pour tout dire, Cartozia est assez déroutant d'entrée de jeu: des histoires très courtes, qui se déroulent dans des parties différentes du monde. Pas d'immersion progressive, on est directement dans le bain, et comprenne qui pourra. Mais au fil des pages et des histoires, on commence à identifier des fils qui relient les histoires entre elles, soit par le contexte soit par les références. On est encore loin à la lecture des deux premiers numéros d'une vue d'ensemble, mais on commence à sentir le monde prendre de la substance sous nos yeux, et c'est ma foi plutôt plaisant.

Les artistes sont généralement bons avec quelques uns clairement au-dessus du lot pour moi. "Master Cyrus & the Boy" dans le premier numéro, dessiné et scénarisé par Shawn Cheng est tout simplement magnifique. Le travail de Lucy Bellwood et le trait simple d'Adam Koford sont également merveilleux. Sur l'ensemble, il y a un parti pris de ligne claire, des dessins généralement assez ronds, bref, quelque chose d'engageant. Les histoires se suivent d'un numéro à l'autre (on retrouve les mêmes personnages, mais dessinés par des dessinateurs différents).

Ce qui est intéressant avec Cartozia Tales c'est qu'on sent un mélange d'expérimentation sur la forme et la construction et une volonté en même temps de ne pas effrayer le lecteur. Il y a une part belle à l'imaginaire poétique, des fans de Rêve de Dragon, Oltrée ou d'autres jeux de rôle axés sur ce côté exploratoire et poétique ne devraient pas s'en trouver dépaysés.

Pour tout dire, à la fin de chaque numéro, je les ai relus en entier: on intègre bien plus de trucs à la seconde lecture, les histoires se nourrissant entre elles.

Bref, je n'ai aucun regret d'avoir soutenu le projet, bien au contraire, et il est encore temps pour vous d'en faire autant si ça vous plait, la campagne de financement finit dans un peu plus d'une journée!

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