Cartel RPG : sources et inspirations

¿ Que onda, huey ?



Sur ce blog, on a beaucoup parlé de Cartel... Peut-être que ce jeu nous fascine ? Ici d'abord, ou encore , avant le dernier billet de Cédric. 

Notez que la version française de la Ashcan, illustrée par LG (et dont les dessins ornent cet article), est disponible gratuitement sur le site rpggeek. Il existe aussi un scénario pour le jdr Fiasco en anglais, Cartel : Quinceanera, sur la fameuse fête des 15 ans pour les jeunes filles (qui est un truc assez affreux quand on y pense).
Dans son dernier billet, Cédric évoque son souci de manque de contexte dans le livre de base. Alors j'en profite pour étaler de la confiture et vous proposer des sources auxquelles vous abreuver.
A l'origine, la tagline de Cartel c'est "Breaking Bad rencontre El Mariachi" et je ne peux que souscrire. Si l'ambiance peut devenir fort sombre quand on parle de la réalité des cartels, particulièrement ces dernières années, il ne faut pas oublier que Cartel veut émuler les séries télé et romans, pas la réalité. Mais vous êtes quand même ici pour jouer des gens qui vont abuser les uns des autres, s'exploiter entre eux, évacuer leur stress en allant tabasser quelqu'un, etc. Des affreux. Ce sera donc sombre, dur et la carte X est obligatoire sur la table, ne pensez pas une seconde vous en passer.



Breaking Bad (Netflix) est probablement votre premier meilleur choix comme inspiration. Un type qui part de rien et fonde son cartel. Pas besoin de vous enquiller Better Call Saul derrière, car il est hors sujet. C'est clairement cette série que le jeu cherche à émuler : on se trahit, on se ment, on se pourrit la vie mais on est forcés de bosser ensemble. De plus, la BO de la série vous donnera des pistes de musique, j'y reviendrai.

El Mariachi, évidemment, pour le côté gangster et Mexique, même si c'est over the top.

Narcos : Mexico (Netflix) vous fournira un gros cours de rattrapage sur comment les cartels mexicains ont pris le dessus après la chute des cartels colombiens, et comment cela fonctionne dans une réalité un poil adaptée pour rendre le truc visionnable.

J'ajouterais Tropa de Elite (1 et 2) qui est au Brésil ce que The Shield est aux US. En gros, les cartels ont les moyens de corrompre et la police n'est pas immunisée aux milliards de dollars que la drogue brasse. Ok, ça se passe au Brésil, mais ça reste une inspiration intéressante dans le sens où on voit la lutte entre narcos et police spécialisée, sur fonds de corruption, de collusion, etc.

Pour comprendre comment la violence des cartels est chose commune, habituelle, qui fait partie de la vie au Mexique, je suggère de voir le film Ya No Estoy Aqui (Netflix). Cela parle d'un gamin à la tête de sa pandilla (sa bande, comme l'est le Halcon de Cartel RPG) mais non-criminel. Malgré cela, ils paient leurs respects au cartel local. Et puis ça dégénère. Mais ce n'est pas le sujet du film. C'est tellement normal, cette violence, que ce n'est même pas le sujet du film. C'est presque un non-événement !

J'oubliais la série télé Elite (Netflix) (se prononce "élité") qui vous montre la vie étudiante dans les lycées pour riches du Mexique.



Pour ceux qui veulent des lectures, je recommanderais tout d'abord les aventures du détective Hector Belascoaran-Shayne, par Paco Ignacio Taibo II. PIT est né en Espagne mais vit au Mexique depuis ses 9 ans. Il aime la ville de Mexico et ça se sent dans ces polars courts, au style parfois un peu surréaliste. Le personnage est donc un mexicain basco-irlandais borgne qui boit trop de Pepsi. Ce que ces lectures vont vous apporter (au-delà d'être des chouettes romans) c'est un aperçu de la vie au Mexique, spécifiquement dans la capitale. L'auteur a été marqué par le Massacre de Tlatelolco de 1968, qu'il a vu de près étant donné qu'il avait 19 ans. Attention, ces polars parlent assez peu de narcos. C'est plus l'ambiance interlope mexicaine.

Après, s'il faut se documenter sur les cartels, je recommanderais The Last Narco de Malcolm Beith qui résume assez bien la montée en puissance des cartels et comment ils ont sombré dans la violence après l'avènement de "the war on drugs". Plus d'information ici.
A part ça, je vous conseillerais bien de lire du polar noir, en roman ou en BD. Mention spéciale à Il Faut Flinguer Ramirez.

Après vous allez avoir besoin de musique adaptée. Je ne parlerai pas ici de musique en anglais, genre Coka Nostra. Restons dans le latino américain. 
Evidemment, on se tourne aisément vers les BO de Breaking Bad et The Shield, dont on retiendra surtout Ana Tijoux (Vengo, 1977), Molotov (Frijolero et Gimme The Power, ainsi que Apocalypshit) et El Peyote Asesino (groupe de fusion uruguayen mais bon) avec Perkins. Après, vous pouvez vous tourner vers le rap latino de la côte ouest, genre Cypress Hill et Kinto Sol mais je vous recommanderais plutôt Cartel de Santa et Calle 13. On n'oubliera pas dans Breaking Bad le mythique Te Rompo.

Après le rap bien gras, il faut aussi aller du côté de la culture mexicaine avec les corridos. Même si je ne vous recommanderai pas ici de titre de narco-corridos (des narcos payant des chanteurs de corridos, chanson folk mexicaine, pour les glorifier), vous pouvez lancer tranquille du corrido traditionnel (hihihi) et du mariachi. Je vous laisse chercher dans youtube.
Pour de l'électro, n'hésitez pas à jeter une oreille au Instituto Mexicano del Sonido (Mexican Insitute of Sound). Niveau métal, il y a bien évidemment pas mal de choses, genre Cemican, mais on sort un peu des styles de musique thématiques que j'associe au genre, sauf s'il faut sonoriser un trip ? :)

Enfin, dans l'étrange, il y a le mouvement étrange des cumbia rebajadas, c'est à dire de la cumbia colombienne mais ralentie, écoutée à Monterrey par les cholombianos que l'on voit dans Ya No Estoy Aqui.

Et pour quelques pesos de plus :
  • Juan Gabriel 
  • Luis Miguel 
  • Pepe Aguilar 
  • Jose jose 
  • Cafe tacuba 
  • Heroes del silencio 
  • Mana 
  • Angeles azules 
  • Jimena sareyana 
  • Natalia Lafurcade 
  • Franco de vita 
  • Juanes 
  • Enrique Bunburi

¡ Simón !

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