Une fois n'est pas coutume, je me suis laissé berné par le marketing.
J'ai lu le bandeau qui hurlait Crimes dans la cité des Doges, j'ai admiré les photos de masques vénitiens et je me suis mis à rêver de Venise... sans lire le 4ème de couverture. Or si j'avais parcouru le dos de ces deux livres, j'aurais vite compris que l'action ne se déroulait pas dans un XVième ou un XVIIème siècle, mais en 1850. Bien fait pour moi.
Le comte Alvise Tron est commissaire de la questure de la place St-Marc. Il est le dernier homme d'une famille vénitienne antique. Le palais Tron est à l'image de sa lignée : il prend l'eau, il pourrit, il sombre... Si Tron est commissaire, c'est uniquement pour pouvoir financer les travaux d'urgence que réclame son palais et financer le somptueux mais dispendieux bal masqué que sa mère, la comtesse, donne une fois l'an. La réelle passion d'Alvise Tron, c'est la poésie. Il est d'ailleurs directeur de publication d'une minuscule publication très locale.
Et sur quoi enquête le comte Tron ? Des meurtres liés à la politique impériale. Car en 1850, Venise est sous domination autrichienne. Du coup, adieu l'ambiance italienne. Tout n'est que complot autrichien, coup d'état contre l'empereur et cohabitation avec l'occupant. Venise se modernise (les lampes à gaz se généralisent). Les Doges ne sont plus. Très bientôt, les gondoliers seront remplacés par des moteurs. Bref, je rêvais d'une Venise mélancolique façon The Carnival is over de Dead Can Dance et je me suis retrouvé avec le faste costumé de Rondo Veneziano.
Les enquêtes ne m'ont pas passionné : j'étais en vérité plus intéressé par la vie privée du comte Tron que par les enjeux politiques de ses découvertes. Quand l'impétrice Sissi est devenue un personnage actif dans l'intrigue et qu'elle a commencé à se déguiser pour sortir de son palais et mener l'enquête, j'ai commencé à bailler d'ennui. L'auteur suit fidèlement la recette des enquêtes à la Agatha Christie, avec ce qu'il faut de surprise téléphonée pour relancer l'enquête quand le lecteur a été une fois de plus lancé sur une fausse piste.
Bref, à moins d'être un grand fan des scènes de bal à grand déploiement avec Romy Schneider en impératrice glamour, les romans de Nicolas Remin sont très dispensables. Ceci dit, avec des titres aussi clichés que L'impératrice lève le masque et Les fiancés de Venise, la table était mise.
Le comte Alvise Tron est commissaire de la questure de la place St-Marc. Il est le dernier homme d'une famille vénitienne antique. Le palais Tron est à l'image de sa lignée : il prend l'eau, il pourrit, il sombre... Si Tron est commissaire, c'est uniquement pour pouvoir financer les travaux d'urgence que réclame son palais et financer le somptueux mais dispendieux bal masqué que sa mère, la comtesse, donne une fois l'an. La réelle passion d'Alvise Tron, c'est la poésie. Il est d'ailleurs directeur de publication d'une minuscule publication très locale.
Et sur quoi enquête le comte Tron ? Des meurtres liés à la politique impériale. Car en 1850, Venise est sous domination autrichienne. Du coup, adieu l'ambiance italienne. Tout n'est que complot autrichien, coup d'état contre l'empereur et cohabitation avec l'occupant. Venise se modernise (les lampes à gaz se généralisent). Les Doges ne sont plus. Très bientôt, les gondoliers seront remplacés par des moteurs. Bref, je rêvais d'une Venise mélancolique façon The Carnival is over de Dead Can Dance et je me suis retrouvé avec le faste costumé de Rondo Veneziano.
Les enquêtes ne m'ont pas passionné : j'étais en vérité plus intéressé par la vie privée du comte Tron que par les enjeux politiques de ses découvertes. Quand l'impétrice Sissi est devenue un personnage actif dans l'intrigue et qu'elle a commencé à se déguiser pour sortir de son palais et mener l'enquête, j'ai commencé à bailler d'ennui. L'auteur suit fidèlement la recette des enquêtes à la Agatha Christie, avec ce qu'il faut de surprise téléphonée pour relancer l'enquête quand le lecteur a été une fois de plus lancé sur une fausse piste.
Bref, à moins d'être un grand fan des scènes de bal à grand déploiement avec Romy Schneider en impératrice glamour, les romans de Nicolas Remin sont très dispensables. Ceci dit, avec des titres aussi clichés que L'impératrice lève le masque et Les fiancés de Venise, la table était mise.
Tu en as quand même lu deux, chapeau ! Encore un "Grands Détectives" à oublier, donc.
RépondreSupprimerIls ont eu l'intelligence de sortir deux volumes d'un coup. En bonne victime de la mercatique, j'ai acheté les deux romans sans me poser de question. Je les ai donc lus jusqu'à la lis.
RépondreSupprimerIl n'aura pas échappé à ceux qui me connaissent un peu mon goût pour Venise, ville où je n'ai pourtant jamais mis les pieds, et dans laquelle je ne vis que par procuration, par l'intermédiaire d'un Giacomo Casanova ou d'un Corto Maltese.
RépondreSupprimerAlors, quand j'avais aperçu ces romans chez ma libraire habituelle, ma main s'était immédiatement tendue vers l'un d'eux. Mais, par prudence, j'ai regardé la 4ème de couverture. Et comme je ne suis pas vraiment fan du XIXe siècle, j'ai reposé le livre.
Bien semble m'en avoir pris, à lire la critique de Cédric.
Je dois dire que je trouve que la proportion de romans "mous du bide" dans la collection Grands détectives chez 10-18 atteint un niveau élevé. Entre les polars médiévaux insipides écrits à la chaîne et sous au moins trois pseudos différents par un même auteur (Paul C. Doherty, Paul Harding, C.L. Grace), les polars victoriens à moitié soporifiques d'Anne Perry, les moines et bonnes sœurs détectives si semblables les uns aux autres que je m'y perds, etc., c'est là une collection que j'aborde désormais avec beaucoup plus de méfiance qu'auparavant (même si on y trouve encore de très bonnes choses).
Xaramis, veneziophile vigilant
Séparer le bon grain de l'ivraie chez les Grands Détectives de 10/18, c'est devenu difficile. J'ai l'impression que toutes les époques de l'Histoire ont servi de décor à un polar historique pas inspiré. Il doit même y avoir un polar sous Vercingétorix ou pendant le Pléistocène. "Meurtre chez les Huns" ou "Leonardo de Vinci mène l'enquête".
RépondreSupprimerCeci dit, les autres éditeurs jouent un peu à ce petit jeu en mettant en avant l'exotisme des polars du moment : "Une enquête suédoise", "Le célèbre auteur islandais" ou "Un inspecteur malgache", c'est mode.
Le problème du polar, c'est qu'on le vend plus pur, mais additionné d'une dose d'historicité ou d'exotisme. Alors que ça se boit aussi sec, sans rien ajouter.
RépondreSupprimerBon, pour ce qui est du polar chez Vercingétorix, je n'ai pas exactement ce que tu cherches, mais peut-être que "Titus Flaminius : la piste gauloise" de Jean-François Nahmias correspond à peu près (c'est "polar pendant la guerre des Gaules")...
RépondreSupprimerPour le Pléistocène, je cale. Mais si "néolithique" peut te suffire à la place de "pléistocène", alors il te faut "La horde des glaciers", de Erich Ballinger et Suzanne Kabok. Un roman policier qui tourne autour d'Otzi, cet homme préhistorique dont le cadavre avait été retrouvé dans les glaces des Alpes au début des années 1990.
Pour les Huns, je te citerai bien "Les Huns dealent au soleil", de Rémy Gallart (collection Le poulpe) mais ce serait de la mauvaise foi.
Mais pour Léonard de Vinci, tu as "Les sept crimes de Rome", de Guillaume Prévost. Une enquête de... Lénoard de Vinci... chez 10-18.
Demande, et tu seras exaucé, mécréant ! ;-)
Xaramis, taquin
Et dire que je croyais être abusivement ironique avec mes exemples...
RépondreSupprimerC'est que tu n'as pas poussé l'ironie abusive assez loin.
RépondreSupprimer"Cédric l'a cauchemardé, 10-18 et d'autres l'ont fait !"
Si je ne suis pas allé assez à fond, alors je veux un polar où Jésus mène l'enquête et dans lequel il réanime les cadavres pour les interroger.
RépondreSupprimerCédric