La fin de l'homme ne sera pas la fin du monde
Daniel Bélanger - L'échec du matériel
Une approche scientifique sur un pitch de post-apocalyptique : à quoi ressemblerait le monde si l'homme disparaissait du jour au lendemain, comme par magie ? Si on ôte six milliards d'êtres humains à l'équation, la formule fonctionne-t-elle encore ? Avons-nous définitivement laissé notre marque sur ce monde ou bien notre civilisation n'est-elle qu'un château de sable ?
Vous avouerez que c'est un sujet en or pour les fans de SF que nous sommes.
Et bien je suis sorti de ce livre assez déçu.
Je m'attendais à ce qu'Alan Weisman me dise combien de temps une canette de raviolis met pour rouiller, quelle est la durée de vie d'une voiture laissée à l'abandon, quand est-ce que le Golden Gate va s'effondrer si on arrête de l'entretenir... Bref, je m'attendais à une sorte de roman qui annonce Jour 1, la colère gronde chez les chats car le ronron n'a pas prêt. Jour 2, certains chiens s'évadent de leur enclos/jardins et errent à la recherche de nourriture. Jour 3, les poubelles qui n'ont pas été ramassées commencent à sentir mauvais...
Or, l'approche de l'auteur n'est pas chronologique mais thématique. Chaque chapitre s'intéresse à un aspect des choses : l'avancée de la forêt, le cycle du plastique, les problèmes du nucléaire, l'exemple du no man's land entre les deux Corées... Pour bien comprendre à quoi ressemblerait demain, il s'attache souvent à comprendre à quoi ressemblait le monde avant l'homme pour en extrapoler un retour à cet état pré-humanité (avec des complications). Du coup, Homo Disparitus parle finalement peu du monde de demain, ce n'est pas le livre post-apo scientifique que l'on m'a vendu.
Ceci étant dit, si le pitch est à mon sens un brin menteur, le contenu du livre reste très intéressant. J'ai appris des tas de choses passionnantes sur une foule de sujets. Mais là encore, je suis inconfortable avec ce genre de livres. En lisant les conclusions sur l'empreinte humaine sur le monde en matière de nucléaire, on comprend vite que nous avons empoisonné la Terre pour des centaines de milliers d'année étant donnés les demi-vies et la masse de produits radio-actifs que nous utilisons dans nos centrales. Du coup, j'ai parfois l'impression que c'est foutu d'avance et que mes petits gestes d'éco-citoyen ne servent à rien. En voulant nous montrer à quel point le monde va mal à cause de nous, cet essai est particulièrement démotivant par sa lucidité. Nos plastiques tueront des animaux pendant des millénaires, nous laissons derrière nous des tonnes de bombes à retardement, nous sommes responsables de la disparition d'un nombre incroyable d'espèces... puisque c'est foutu, à quoi bon avoir une conscience écologique maintenant ? C'est comme si un tueur en série voulait tout à coup aimer son prochain.
Bref, même s'il propose des tas d'exemples qui démontrent que la nature reprendra ses droits très rapidement, c'est un livre finalement assez déprimant car la liste des saloperies dont nous sommes responsables est longue et il n'y a aucune solution de proposée. Tout ce qu'on peut dire c'est que la vie s'adaptera toujours et que, combien même on massacre notre monde, l'évolution trouvera une solution. L'homme n'est pour la Terre qu'une mauvaise maladie qui finira par passer.
Vous avouerez que c'est un sujet en or pour les fans de SF que nous sommes.
Et bien je suis sorti de ce livre assez déçu.
Je m'attendais à ce qu'Alan Weisman me dise combien de temps une canette de raviolis met pour rouiller, quelle est la durée de vie d'une voiture laissée à l'abandon, quand est-ce que le Golden Gate va s'effondrer si on arrête de l'entretenir... Bref, je m'attendais à une sorte de roman qui annonce Jour 1, la colère gronde chez les chats car le ronron n'a pas prêt. Jour 2, certains chiens s'évadent de leur enclos/jardins et errent à la recherche de nourriture. Jour 3, les poubelles qui n'ont pas été ramassées commencent à sentir mauvais...
Or, l'approche de l'auteur n'est pas chronologique mais thématique. Chaque chapitre s'intéresse à un aspect des choses : l'avancée de la forêt, le cycle du plastique, les problèmes du nucléaire, l'exemple du no man's land entre les deux Corées... Pour bien comprendre à quoi ressemblerait demain, il s'attache souvent à comprendre à quoi ressemblait le monde avant l'homme pour en extrapoler un retour à cet état pré-humanité (avec des complications). Du coup, Homo Disparitus parle finalement peu du monde de demain, ce n'est pas le livre post-apo scientifique que l'on m'a vendu.
Ceci étant dit, si le pitch est à mon sens un brin menteur, le contenu du livre reste très intéressant. J'ai appris des tas de choses passionnantes sur une foule de sujets. Mais là encore, je suis inconfortable avec ce genre de livres. En lisant les conclusions sur l'empreinte humaine sur le monde en matière de nucléaire, on comprend vite que nous avons empoisonné la Terre pour des centaines de milliers d'année étant donnés les demi-vies et la masse de produits radio-actifs que nous utilisons dans nos centrales. Du coup, j'ai parfois l'impression que c'est foutu d'avance et que mes petits gestes d'éco-citoyen ne servent à rien. En voulant nous montrer à quel point le monde va mal à cause de nous, cet essai est particulièrement démotivant par sa lucidité. Nos plastiques tueront des animaux pendant des millénaires, nous laissons derrière nous des tonnes de bombes à retardement, nous sommes responsables de la disparition d'un nombre incroyable d'espèces... puisque c'est foutu, à quoi bon avoir une conscience écologique maintenant ? C'est comme si un tueur en série voulait tout à coup aimer son prochain.
Bref, même s'il propose des tas d'exemples qui démontrent que la nature reprendra ses droits très rapidement, c'est un livre finalement assez déprimant car la liste des saloperies dont nous sommes responsables est longue et il n'y a aucune solution de proposée. Tout ce qu'on peut dire c'est que la vie s'adaptera toujours et que, combien même on massacre notre monde, l'évolution trouvera une solution. L'homme n'est pour la Terre qu'une mauvaise maladie qui finira par passer.
http://channel.nationalgeographic.com/episode/aftermath-population-zero-3225
RépondreSupprimerMerci Pascalou.
RépondreSupprimerJ'ai le souvenir d'une émission identique qui était passée sur History Channel avec des images de synthèse simulant la lente disparition de toutes traces humaines. La chute de la Tour Effeil sous les assauts de la rouille était saisissante.
oui c'est le doc "life after people" (http://www.history.com/content/life_after_people)
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