Michael Owen est un jeune romancier agoraphobe et dépressif des années 90. Par chance, une vieille dame riche et folle, Tabitha Winshaw, lui commande un livre ayant pour but de raconter l'histoire de la famille Winshaw. Michael se met donc à passer à la loupe la vie des membres de cette famille de dingues. Entre la vie difficile de Michael (qui a du mal à se confronter à la réalité du monde quotidien) et l'opposition des Winshaw à l'idée que l'on vienne déranger les squellettes cachés dans les placards familiaux, l'écriture de ce livre ne va pas être chose aisée.
Plus qu'une série de portraits, ce roman cache en fait une enquête, puisqu'un des Winshaw a été tué lors d'une mission aérienne pendant la seconde guerre mondiale. Or la soeur du défunt, Tabitha, est persuadée que c'est un complot ourdi par son autre frère. Hélas, le fait qu'elle soit internée n'aide pas à convaincre de la validité de ses accusations. Mais bien évidemment, Michael va finir par mettre le doigt sur la vérité, plus par hasard que par déduction. En vérité, "l'enquête" est un prétexte pour deux choses :
- raconter la vie de Michael, handicapé dans sa relation aux femmes, en conflit avec sa mère et qui semble vivre dans un vieux film en noir et blanc.
- faire une série de portraits au vitriol des membres actuels de la famille Winshaw.
L'auteur, Jonathan Coe, profite donc de son récit pour faire une critique assez primaire d'une des pires périodes de la perfide Albion : l'ère Tatcher. En effet, les Winshaw sont tous d'ignobles Conservateurs affairistes sans foi ni loi. L'un vend des armes à l'Irak, l'autre démonte le système de santé, une autre transforme la production alimentaire anglaise en usine à cancer... Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Heureusement, ces portraits assassins sont écrits avec un cynisme consommé, ce qui n'est pas sans rappeler les romans de David Lodge. Il est plaisant de détester les Winshaw, ils incarnent à la perfection les profiteurs amoraux qui bradent le monde pour quelques shillings de plus. Qui plus est, la crise financière actuelle rend cette critique politique encore plus palpable, les Winshaw étant les précurseurs de notre malheur de demain.
La fin du roman est tellement prévisible qu'on se demande si elle est réellement nécessaire. L'auteur s'amuse bien évidemment avec des révélations de dernière minute, mais c'est clairement la partie la plus faible du roman.
À noter que le livre est vendu au format poche dans une sorte de boite en plastique censée symboliser un gazon anglais, histoire d'enfoncer le clou du cliché marketing. À l'heure où l'on parle de réduction des emballages, d'empreinte écologique et tout le toutim, je reste ébahi devant ce genre de pratique commerciale. J'ai l'impression que l'éditeur de la VF de ce roman est lui aussi un membre de la sinistre famille Winshaw...
Plus qu'une série de portraits, ce roman cache en fait une enquête, puisqu'un des Winshaw a été tué lors d'une mission aérienne pendant la seconde guerre mondiale. Or la soeur du défunt, Tabitha, est persuadée que c'est un complot ourdi par son autre frère. Hélas, le fait qu'elle soit internée n'aide pas à convaincre de la validité de ses accusations. Mais bien évidemment, Michael va finir par mettre le doigt sur la vérité, plus par hasard que par déduction. En vérité, "l'enquête" est un prétexte pour deux choses :
- raconter la vie de Michael, handicapé dans sa relation aux femmes, en conflit avec sa mère et qui semble vivre dans un vieux film en noir et blanc.
- faire une série de portraits au vitriol des membres actuels de la famille Winshaw.
L'auteur, Jonathan Coe, profite donc de son récit pour faire une critique assez primaire d'une des pires périodes de la perfide Albion : l'ère Tatcher. En effet, les Winshaw sont tous d'ignobles Conservateurs affairistes sans foi ni loi. L'un vend des armes à l'Irak, l'autre démonte le système de santé, une autre transforme la production alimentaire anglaise en usine à cancer... Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Heureusement, ces portraits assassins sont écrits avec un cynisme consommé, ce qui n'est pas sans rappeler les romans de David Lodge. Il est plaisant de détester les Winshaw, ils incarnent à la perfection les profiteurs amoraux qui bradent le monde pour quelques shillings de plus. Qui plus est, la crise financière actuelle rend cette critique politique encore plus palpable, les Winshaw étant les précurseurs de notre malheur de demain.
La fin du roman est tellement prévisible qu'on se demande si elle est réellement nécessaire. L'auteur s'amuse bien évidemment avec des révélations de dernière minute, mais c'est clairement la partie la plus faible du roman.
À noter que le livre est vendu au format poche dans une sorte de boite en plastique censée symboliser un gazon anglais, histoire d'enfoncer le clou du cliché marketing. À l'heure où l'on parle de réduction des emballages, d'empreinte écologique et tout le toutim, je reste ébahi devant ce genre de pratique commerciale. J'ai l'impression que l'éditeur de la VF de ce roman est lui aussi un membre de la sinistre famille Winshaw...
J'ai beaucoup aimé ce roman mais j'ai la même réserve sur la fin. C'est marquant, depuis cette lecture, je ne vois plus tout à fait les grains de raisin de la même façon.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerje suis désolé d'être contraint d'utiliser un commentaire pour faire passer le message mais malgré mes recherches acharnées (et stériles donc), je n'ai pas trouvé le mail de Cédric Ferrand. J'aurais une requête à communiquer au sujet de droits d'auteur.
Merci (plein plein beaucoup) de bien vouloir me contacter sur fervalaka(arobazzzz)yahoo.fr
.
Et encore désolé pour la pollution.
Moi j'ai lu la maison de cet auteur, et c'est très intéressant et original : un personnage narcoleptique et un insomniaque...
RépondreSupprimerMerci pour ce conseil de lecture
RépondreSupprimerJe viens de finir le livre et je l'ai dévoré
Il est clair que les Winshaw cumulent tous les vices mais je ne suis pas sûr que la critique politique soit si "primaire" que cela, au regard de ce que l'on vit actuellement en France.
Sinon sur la deuxième partie, on la voit venir à 1000 lieues mais avouez que c'est quand même assez jouissif, sauf la toute toute fin que j'ai trouvé mélancolique et plutôt réussie.
Merci encore !
Uglah
Ca fait toujours plaisir de partager un plaisir de lecture.
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