Je sais, je suis en retard, The Colour of Magic est sorti en 2008. Mais j'avais de gros a priori sur une adaptation télévisée du Disque-Monde. C'était pour moi mission impossible. L'humour de Pratchett est en grande partie basé sur les commentaires digressifs du narrateur, c'est assez peu traduisible en images. Surtout que production télévisée = budget rikiki = effets spéciaux du pauvre. Une adaptation bancale avec des fans costumés comme dans un grandeur-nature devant des écrans verts, ce n'était pas respecter la verve du Pratchett. Alors j'ai attendu que ça se décante.
Pour ajouter à mon idées très arrêtés, je dois confesser que La huitième couleur et Le huitième sortilège (qui composent la trame principale de ce film) ne sont pas mes romans préférés dans le cycle. À mon sens, Pratchett était encore au stade de la parodie, ce n'est que par la suite que son univers est devenu génial. DeuxFleurs, les dragons du Wyrmberg... Bof. Mais bon, il faut bien commencer à raconter une histoire par son début, alors The Colour of Magic suit un chemin connu de tous : Rincevent (l'acteur David Jason compose un mage trouillard de première) se fait jeter en dehors de l'Université Invisible car après 40 ans d'études magiques, il ne sait toujours pas lancer un sortilège. Il croise DeuxFleurs (Sean Astin, le Sam du Seigneur des Anneaux), qui débarque d'un pays lointain et veut visiter l'authentique Ankh-Morpork. À partir de là : combat, fuite, embrouilles, fuite, magouilles et fuite.
Je dois avouer que j'avais tort : l'informatique et un bon accessoiriste permettent effectivement de rendre un semblant d'imagerie pratchettienne. Ce n'est pas une immersion totale, mais c'est correct pour de la télévision. Les puristes hurleront au sacrilège, mais il est difficile de filmer un fleuve qui ne coule pas vraiment. On retrouve le bibliothécaire, la lutte implacable de ces fourbasses de mages qui veulent devenir archichancelier, Cohen le barbare, le Baguage, la Mort (même si elle n'est pas très réussie, malgré la voix de Christopher Lee), le Patricien (Jeremy Irons, quand même, il assure)... Tout est là. Et quelque part, c'est bien ça le problème : tout est là. Au lieu de faire un bon film de 1h30, ils ont pondu deux films de 1h30. Et fatalement, après une première moitié où l'on découvre l'univers et les personnages, la seconde partie est interminable. Il y avait de quoi faire un bon film tonique de 2h au lieu de 3h mollassonnes. Couper dans le gras. Virer les passages anecdotiques comme les dragons du Wyrmberg (je vous ai déjà dit que je n'aimais pas ce passage ?) et le délire dans l'espace qui vient heurter mon sens of disbelief. En l'état, l'histoire est tellement étirée que je me suis endormi comme une sombre merde.
Je suis si agréablement surpris par le résultat que je suis prêt à regarder les deux autres adaptations télévisuelles : Hogfather (le père Porcher) et Going postal. Ce n'est certes que de la télévision, mais c'est fait avec amour et passion. Et le résultat est charmant. Malgré les écrans verts un peu grossiers par moment. Malgré les décors extérieurs un peu pauvrets. Malgré des moyens de production limités.
La bande-annonce, pour se faire une idée :
Pour ma part j'ai vu Going postal, et j'ai bien aimé : amusant, trépidant, excellent !
RépondreSupprimerGoing postal est le meilleur des trois, et le plus réussi en termes d'effets spéciaux.
RépondreSupprimerYes j'adore !!!!
RépondreSupprimer[Promo perso]
bon c'était pour faire un peu de référencement naturel pour un projet ... voilou....
http://www.full-fiction.net
Merci
reno
J'ai pas trop aimé. C'était trop long en effet et je sais pas, autant à l'écrit j'adore l'univers de Pratchett autant là, mouais. Je suis prête à regarder les 2 autres tout de même.
RépondreSupprimerDes trois adaptations, Going Postal est de loin la mieux réussie.
RépondreSupprimerGoing Postal a l'avantage sur les deux autres d'avoir une histoire qui dès l'origine demande moins d'effets spéciaux, se passant essentiellement en ville. Après des effets spéciaux de mauvaise qualité ne me choquent pas tant que ça pour du Pratchett : ça reste une parodie.
RépondreSupprimerIl y a aussi certainement la prépondérance du personnage principal, dont l'acteur fait un bon boulot, les bouquins The Colour of Magic et The Hogfather donnant eux plus de place au narrateur et à l'écriture, disparus dans les téléfilms.
Les téléfilms restent à mon avis quand même bien meilleurs que l'adaptation en dessin animé de Soul Music, qui est assez plate au final...
l'acteur de Going Postal était déjà excellent dans la série TV Coupling.
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