Cédric de 14 ans : Franchement, c'est génial. C'est l'histoire d'une bande de mousquetaires qui travaillent pour le cardinal de Richelieu. Il y a des complots, des duels et des répliques qui tuent. Mais surtout, il y a des dragons !
Cédric de 34 ans : Ah oui, des dragons ?
Cédric de 14 ans : Exactement. Il y a des dragons noirs qui veulent la chute de la France, des dracs qui servent d'hommes de mains pour les combats des méchants, des dragonnets qui font des familiers de première, une maladie qui s'appelle la rance et qui frappent les hommes qui vivent trop longtemps au contact des dragons, de la draconite qui permet d'annuler les pouvoirs des dragons...
Cédric de 34 ans : Waow, ce n'est donc pas juste une resucée de DragonLance, ça puise aussi dans Superman...
Cédric de 14 ans : Et les héros, c'est des durs de durs. Ils forment les Lames du Cardinal, un groupe secret qui reçoit des missions. Il y a un maître d'armes espagnol, un Gascon dragueur et joueur, une jeune noble qui couche facilement même si c'est une ancienne nonne, mais surtout, surtout, il y a un sang-mêlé dragon/humain qui cartonne tout ce qui bouge. Une vraie brutasse de combat...
Cédric de 34 ans : Attends, c'est quoi le truc de la nonne ?
Cédric de 14 ans : Ah ouais, ça aussi, c'est cool. Avant, elle appartenait à un ordre religieux avec des bonnes soeurs qui luttent contre les dragons. Les louves, qu'elles s'appellent. Leur QG c'est le mont St-Michel.
Cédric de 34 ans : Ah ouais, donc c'est un peu comme les soeurs de Sigmar dans Warhammer, non ?
Cédric de 14 ans : Peut-être, mais ça dépote. Je t'ai dit qu'il y avait de la magie, aussi ? Des rituels où les méchants invoquent des dragons, mais heureusement, les Lames du Cardinal arrivent toujours à la dernière minute pour tout péter. Sauf que des fois, ben y'a une Lame qui doit se sacrifier pour le reste de l'équipe.
Cédric de 34 ans : Et le style de l'auteur, tu trouves ça comment ?
Cédric de 14 ans : Ben, il écrit vieux mais moderne. Tu vois, au lieu de dire "Aujourd'hui", il dit "Ce jourd'hui". Et les héros, ils "portent beau" au lieu d'être bien sapés. C'est comme du Dumas, mais que je comprends.
Cédric de 34 ans : Et tu as aimé sa description de Paris ?
Cédric de 14 ans : J'ai A-DO-RÉ. Il a toujours une anecdote sur le nom d'une porte ou pourquoi telle rue s'appelle machin-chose. On s'y croirait.
Cédric de 34 ans : Mais ça ne t'as pas gêné que la magie n'ait pas d'impact sur l'univers ? Si l'Espagne est le refuge de dragons capables de foutre Paris à feu et à sang, pourquoi est-ce qu'elle n'a pas envahi son voisin une bonne fois pour toute ? Tu ne crois pas que si la magie existait pour de vrai et qu'il y avait des dragons en Europe, l'Histoire serait chamboulée un peu plus que ça ? L'uchronie, ce n'est pas juste mélanger des trucs cools comme des mousquetaires avec des dragons.
Cédric de 14 ans : Uchro quoi ?
Cédric de 34 ans : Pareil, tu trouves ça logique que les lettres secrètes soient encore transportées à cheval, que ça prenne des jours pour qu'elles voyagent, alors que par ailleurs il y a des wyvernes qui peuvent voler beaucoup plus rapidement sans se faire chopper par la première embuscade venue ?
Cédric de 14 ans : Ben moi, ça m'a pas frappé.
Cédric de 34 ans : Et les personnages, tu as remarqué comme c'était des coquilles vides ? Ils ont une ou deux caractéristiques marquantes, mais ils n'existent pas vraiment. Tu ne sais rien d'eux à part ce dont l'auteur a besoin pour faire avancer son intrigue.
Cédric de 14 ans : Mais on s'en fout, ce qui compte c'est comment ils réussissent leur mission.
Cédric de 34 ans : Ben moi, je ne m'en fous pas. Tu verras, avec le temps, les dragons c'est comme le fluo : ça te passera. Quand tu les croiseras dans des bouquins, ça sera aussi intéressant que quand tu entends la rime "amour/toujours" dans une chanson.
Cédric de 14 ans : Quoi ? Amour ?
Cédric de 34 ans : Laisse tomber...
Cédric de 14 ans : Moi, ce que je comprends pas, c'est que si ces trois bouquins sont si nuls que tu le prétends, pourquoi est-ce que tu les as lus d'une traite en une semaine ?
Cédric de 34 ans : Ah, ça, heu... C'est pour toi que je les ai lus. Pour te faire plaisir... Mais ne va pas croire que j'y ai pris mon pied.
Cédric de 14 ans : Vous avez l'air un peu coincés du cul, les gars de 34 ans.
Cédric de 34 ans : Oh, si j'étais toi, j'éviterai d'aller sur ce terrain glissant. Parce que toi, tu devrais un peu moins lire et t'intéresser un peu plus aux filles, si tu vois ce que je veux dire. Et au fait, écouter la BO du Grand Bleu en boucle, c'est naze.
Moi il me plait bien ce Cédric de 14 ans !! :)))
RépondreSupprimerTiens, Phooka, je vois sur ton profil que tu es de l'Isère. D'où exactement ?
RépondreSupprimerLa vérité sort de la bouche des Cédric de 14 ans et c'est très énervant pour ceux de 34^^
RépondreSupprimerJ'ai le livre qui m'attend gentiment donc j'en conclus que c'est nul mais que c'est bien si je comprends tout.
j'adore lire des critiques comme celle là mais au final j'arrive pas à savoir si c'est un plaisir coupable ou un attrape coui... ado ?
RépondreSupprimer(et puis la dernière réplique n'est pas de Cédric 14 mais 34...)
Le Cédric de 34 ans il quelque chose qui est mort à l'intérieur de lui.
RépondreSupprimerEn fait, le premier livre de la trilogie était un plaisir coupable. Les défauts étaient présents dès le départ, mais le plaisir de la découverte était supérieur aux faiblesses structurelles.
RépondreSupprimerLe hic, c'est que j'ai enchaîné avec les deux autres bouquins qui n'apportent rien à l'univers et sont de simples clones du premier. Et là, pour le coup, les défauts ont pris le dessus sur le plaisir.
Mais ça reste de la très bonne came pour le Cédric de 14 ans. Malheureusement, le livre est vendu comme un bouquin pour adulte, donc je lui applique des critères plus exigeants.
Excellente forme pour une chronique, ça donne une approche intéressante de cette lecture.
RépondreSupprimerJe me suis tapée les 3 aussi et les défauts m'ont sauté aux yeux dès le départ, me gâchant la lecture. Je n'ai pas trouvé mon compte dans cette trilogie, tant mieux si certains le trouvent.
Merci pour cette chronique, j'ai adoré la façon de la rédiger (mon premier commentaire est passionnant tiens!)
RépondreSupprimerPour une fois, je suis au diapason, je lis Okko en ce moment même, bien curieux de voir ce que tu en penses.
Excellente approche, chers Cédric :D
RépondreSupprimerLes deux Cédric devraient tout le temps prendre pour exemple le Cédric de 25 ans qui courait habillé en peau de bête dans la forêt avec une épée en mousse à la main : au moins, il avait une saine activité de plein air, au lieu de reste confiné le nez dans des bouquins. :-)
RépondreSupprimerExcellente critique au demeurant, le blog est sympa, je vais m'abonner au flux. ;)
Munin, je ne vois pas de quoi tu parles (et il existe sur Internet très peu de photos prouvant tes accusations. Pas la peine de chercher, elles ne sont pas taguées avec mon nom).
RépondreSupprimerExcellente critique dans sa forme. Bien vu !
RépondreSupprimerBen voilà. Merci Cédric, j'ai l'impression grâce à toi d'avoir lu le livre. Les trois tomes, même, en une seule chronique. Je vais les refiler au Laurent de 14 ans (impossible de mettre la main sur ce petit con...)
RépondreSupprimerJ'ai failli acheter la version numérique. Comment ça je n'ai pas de lecteur ? Ah oui, mais j'ai mon vieux Palm. Trois mots par page, soit, mais ça marche quand même. Bref.
RépondreSupprimerÉtant fâché avec la fantasy, je crains de ne pas me réconcilier à l'aide de cette trilogie. Ce que tu en dis me fait songer aux Mages de Sumer, œuvre pour lecteurs de 14 ans mais vendu comme œuvre pour lecteurs adultes. Je suis dans le vrai ou bien c'est quand même mieux que ça ?
ouep c'est clair j'ai vraiment bien aimé la critique dans sa forme. excellent !
RépondreSupprimerIl va falloir penser à relâcher Cédric, maintenant, hein Cédric. (ceci est un commentaire très tourmenté :D)
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