Michael Young est doctorant en histoire. Et pas un bon. Sa thèse sur la prime jeunesse d'Adolf Hitler est mal foutue, il va se planter. Sa petite-amie Jane, qui bosse sur la création d'une pilule capable de stériliser les hommes, le quitte avec pertes et fracas. Ça ne va pas bien pour Michael. Il va croiser par hasard le chemin d'un scientifique en avance sur son temps mais écrasé par la culpabilité, et de leur rencontre va naître une idée folle : envoyer une pilule stérilisatrice dans le passé pour empêcher la naissance d'Hitler. Mais le Temps est capricieux. Retord. Tout ça va merder, mais à grand échelle.
Alors oui, remonter dans le temps pour tuer Hitler, c'est le b.a.-ba de la SF. La fantasy a son jeune paysan qui se découvre prince d'un royaume spolié par son oncle maléfique, la SF tient absolument à tuer Hitler. Il y a des idées fixes, comme ça. Mais Stephen Fry n'écrit pas juste un histoire de voyage dans le temps, son uchronie est l'occasion de parler de la vie étudiante anglaise, des différences culturelles entre l'Angleterre et les États-Unis, de l'évolution de société vis-à-vis de l'homosexualité, de l'héritage familial... Son histoire est très bien montée, avec juste ce qu'il faut de retournement sans verser dans le grand n'importe quoi historique. On grince des dents en voyant la couverture en se disant que ça va être le festival du point Godwin, mais Fry est trop malin pour faire de son Le Faiseur d'histoire un livre racoleur sur le nazisme.
Si j'ai une chose à lui reprocher, c'est certains passages du livre où la narration classique laisse place au récit sous la forme d'un script de film. Non seulement ça n'apporte rien à l'histoire, mais ça laisse un désagréable goût de résumé. Comme si Fry n'avait pas été inspiré pour écrire ces passages importants de l'intrigue et qu'il se contentait de les survoler. C'est dommage car j'aurais aimer entendre ce que ses personnages avait à penser sur ces évènements plutôt que d'assister au scène de loin par ce stratagème.
Le livre se termine sur une post-face qui fait le tour de la carrière de Fry. Cet homme a une vie incroyablement riche et malicieusement contradictoire. Je suis sorti de cette excellente lecture avec la ferme intention de regarder l'intégrale de A Bit of Fry and Laurie, de Blackadder et de Jeeves and Wooster et de suivre régulièrement son site.
Longtemps que j'ai envie de le lire celui-là. Tu en rajoutes une couche.
RépondreSupprimerD'abord, regarder l'intégrale de A Bit of Fry and Laurie, ça devrait être obligatoire. Je viens juste de finir ledit visionnage pour la 3 ou 4ème fois, et c'est juste génial.
RépondreSupprimerEnsuite, d'autres bouquins de Fry valent le déplacement, même s'il n'y a sans doute pas assez de renouvellement des thèmes (vie étudiante, etc.) dans sa courte oeuvre. Néanmoins, je recommande The Hippopotamus. J'ai moins apprécié The Liar et je n'ai pas réussi à finir The Star's Tennis Balls.
Il n'y a pas énormément de Fry and Laurie dans Blackadder, mais ça vaut le coup. Il faut juste ne pas se décourager avec la saison médiévale, qui n'a pas exactement trouvé la formule choc. Dès qu'on arrive sous Elizabeth 1e, c'est un régal.
RépondreSupprimerLe roman n'est pas parfait mais l'uchronie sonne juste. Un bon bouquin.
RépondreSupprimerIl est sur le haut de ma PàL, merci de me rappeler qu'il faut que je le lise ^^
RépondreSupprimerJ'ai adoré ce livre, même les passages déroutant sous forme de script. Cela donne un côté visuel décalé à ces instants.
RépondreSupprimerJ’acquiesce, il est bon et malin, aux scripts et à la postface près.
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