Bon, acceptons un fait : Hell on Wheels n'est pas Deadwood. Voilà, c'est dit, évacuons tout de suite la comparaison.
L'action se déroule en 1865. La guerre de Sécession vient de se terminer, mais ses plaies n'ont pas encore eu le temps de se refermer. Mais le moment est venu de faire entrer ce pays dans la modernité en reliant les deux côtes avec le train. Il faut couper des arbres, faire exploser de la roche, creuser des tranchées, poser des rails... Un travail de bagnard. Et ce travail de forçat est confié à des Noirs tout juste libérés et une bande d'Irlandais qui méritent tous la corde. À mesure que les rails sont posées, un village se déplace avec eux avec un saloon miteux, des putes fatiguées, un révérend et sa tente-église et les innombrables parasites. Une communauté de boue et de misère qui s’entretue les soirs de paye quand le whisky fait remonter le pire à la surface.
Et au milieu de ce merdier, un contremaître : Cullen Bohannon, un sudiste qui ressemble un peu à John Marston. Taciturne, hanté par la défaite et l'assassinat de sa femme, il est en quête de vengeance mais doit avancer avec le train pour aller au bout de sa mission. Par la force des choses, il doit gérer les tensions raciales (lui qui a autrefois possédé des esclaves), se faire respecter tout en n'oubliant pas trop de tomber amoureux de la jolie blonde de service. Son acteur assume le rôle avec toutes les subtilités de la vaste panoplie du jeu d'acteur à la Clint Eastwood. C'est paradoxalement le personnage le moins intéressant de la série. Ce sont les personnages plus secondaires comme Thomas Durant (la fripouille capitaliste qui dirige la compagnie), Elam Ferguson (un esclave fraîchement libéré), Lilly Bell (la veuve de l'arpenteur qui doit trouver sa place) et le Suédois (le chef de la sécurité) qui assurent la solidité de la série. Et les scénarios ne sont pas uniquement des histoires de poseurs de rails : on aborde la question du financement fédéral, la guerre avec les Indiens, l'avancée inexorable du progrès, les séquelles de la guerre...
Hell on Wheels n'est pas de ces séries majeures qui marquent les esprits. Elle est parfois un peu simplette dans ses scénarios, mais c'est un chouette spectacle historique. Le thème de la conquête ferroviaire est puissamment chevillée à la culture américaine. Cette première saison de 10 épisodes tournée dans les plaines de l'Alberta laisse présager de bonnes choses pour la suite.
C'est une série qui me fait de l’œil depuis que j'ai lu quelques critiques dans des magazines.
RépondreSupprimerEt je suis curieux de voir comment ce thème est traité sur la durée. Une série, c'est plus ambitieux - et probablement plus risqué - qu'un album de BD (je pense à deux titres de la série Blueberry, Le cheval de fer et L'homme au poing d'acier) ou un film (How the West Was Won / La conquête de l'Ouest, ou C'era una volta il West / Il était une fois dans l'Ouest).
Je vais me laisser tenter par cette saison 1.
J'ai finalement acheté le coffret DVD de cette saison 1, et regardé l'ensemble des épisodes en deux jours.
RépondreSupprimerMon avis rejoint celui de Cédric : ce n'est pas une série-choc, très forte, mais elle se laisse regarder avec le plaisir d'un bon divertissement. Il manque un peu de profondeur pour qu'elle soit particulièrement prenante ; le format court des épisodes (40 minutes) semble conduire réalisateurs et scénaristes à traiter certains sujets de manière un peu trop rapide, quasi-elliptique, là où prendre un peu plus de temps aurait permis de fouiller un peu les intrigues et les personnages.
Cela dit, la variété des thèmes abordés et la belle galerie de personnages font que je ne me suis pas du tout ennuyé.
Je suis content que tu ais apprécié cette petite virée dans l'Alberta.
RépondreSupprimerLa seconde saison est en cours de diffusion.