J'ai déjà dit beaucoup de bien des polars d'Alexandra Marinina sur ce blog, et bien je vais continuer. Pour rappel, l'auteure est un
ancien lieutenant-colonel de la milice de Moscou. Ça donne aux enquêtes de son
héroïne, Anastasia Kamenskaïa, un parfum de social-réalisme que je ne retrouve
guère dans les romans russophiles écrits par des auteurs américains. Et dans La
7e victime, le sempiternel tueur en série qui sévit dans les rues de Moscou est
en fait une bonne excuse pour Marinina de dresser différents portraits à la
première personne en s'attardant sur de multiples personnages secondaires de
l'intrigue. Ainsi la vie du meurtrier nous est racontée par sa grand-mère, par
sa première femme, par la seconde, par son fils. Les victimes ont également
autant voix au chapitre que les enquêteurs qui s'échinent à comprendre le pourquoi
du comment de cette série de morts. Et de cette multiplicité des points de vue
nait un tableau saisissant de Moscou en 1998. L'inflation, la privatisation,
la précarité, la fin de règne de l'Intelligentsia consanguine, la dureté de la
vie dans la rue, l'importance des voisins… L'héroïne n'a plus d'eau chaude,
elle ne sait pas comment elle va payer ses impôts, elle va sans doute devoir
revendre sa voiture (ce qui tombe bien car elle n'a pas de quoi la faire
réparer). On est loin des flics bourrus qui se saoulent pour oublier leur ex en
écoutant du blues. On est dans un tout autre registre, on regarde un flic faire
une cour vieux jeu à une vieille célibataire, on écoute les récits de beuveries
des victimes ou la vie précalculée des membres de l'élite qui a engendré l'assassin.
Ça sent le vrai (enfin, pour autant qu'on accepte la facilité scénaristique du
tueur en série), c'est pas du chiqué.
qui se saoule(nt) peut-être?
RépondreSupprimerOups, merci.
SupprimerEncore un auteur que j'ai inscris sur ma liste... si je trouve le temps de lire davantage !
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