Je disais à la fin de ma critique de Spin : "Toutefois, malgré le réel plaisir que j'ai eu a dévoré Spin tel un boulimique en fin de carême, je ne vais pas me jeter sur sa suite, Axis. Je ne suis pas certain de vouloir visiter la proposition finale de Spin. Je préfère rester sur une bonne impression."
Je me connais bien, mais je ne m'écoute pas assez.
Entendons-nous bien : Axis n'est pas un mauvais roman. C'est tout le contraire. Robert Charles Wilson décrit un femme à la recherche de son père sur une planète liée à la Terre par une sorte de porte dimensionnelle. Elle croise la route d'un aviateur en rupture de ban qui la suit, mu qu'il est par un éternel instinct de fuite. Ensemble, ils remontent la piste de gens du Quatrième Âge (qui ont subi un traitement martien pour allonger leur longévité mais au prix d'autres changements intimes) tandis que d'étranges phénomènes se produisent sur Équatoria, la fameuse planète que des entités lointaines (les Hypothétiques) ont créé et mis à la disposition des Humains.
Évènements inexplicables d'une ampleur incroyable, mystères transhumains, questions sur la conscience mais malgré tout une narration qui place en son coeur des histoires humaines (comme ce couple qui a existé le temps d'une fin de semaine mais qui peine à redémarrer). On est en terrain connu et pour cause : c'est le canevas de presque tous les bouquins de Wilson. Et si la recette est superbement réalisée, je commence à m'en lasser prodigieusement. Car l'auteur cherche tellement à en foutre plein les mirettes avec son évènement cosmique déclencheur qu'il en devient paradoxalement prévisible dans les surprises qu'il concocte.
D'autant que là, on a comme décor une planète nouvelle dont on n'apprend rien. L'Humanité colonise une planète via un portail dimensionnel, mais c'est pratiquement un point de détail dans le roman. Il pourrait arriver le même truc mystérieux initial (une pluie de cendres très particulière) sur Terre, le récit serait le même. Un peu de science, un zeste de spiritualité, beaucoup de non-dit et un drame humain : les ingrédients sont connus.
À la décharge de l'auteur, ce schéma narratif est sans doute moins étouffant quand on espace la lecture de son oeuvre dans le temps. J'ai le tort d'énormément apprécier son travail et donc de m'enfiler les volumes trop vite, en m'en dégoûtant sans doute. Je vais donc faire une fleur à Robert Charles Wilson et l'oublier pour un temps. Car à manger tous les jours dans un restaurant 5 étoiles, on finit par chipoter du groin devant les meilleurs plats.
Évènements inexplicables d'une ampleur incroyable, mystères transhumains, questions sur la conscience mais malgré tout une narration qui place en son coeur des histoires humaines (comme ce couple qui a existé le temps d'une fin de semaine mais qui peine à redémarrer). On est en terrain connu et pour cause : c'est le canevas de presque tous les bouquins de Wilson. Et si la recette est superbement réalisée, je commence à m'en lasser prodigieusement. Car l'auteur cherche tellement à en foutre plein les mirettes avec son évènement cosmique déclencheur qu'il en devient paradoxalement prévisible dans les surprises qu'il concocte.
D'autant que là, on a comme décor une planète nouvelle dont on n'apprend rien. L'Humanité colonise une planète via un portail dimensionnel, mais c'est pratiquement un point de détail dans le roman. Il pourrait arriver le même truc mystérieux initial (une pluie de cendres très particulière) sur Terre, le récit serait le même. Un peu de science, un zeste de spiritualité, beaucoup de non-dit et un drame humain : les ingrédients sont connus.
À la décharge de l'auteur, ce schéma narratif est sans doute moins étouffant quand on espace la lecture de son oeuvre dans le temps. J'ai le tort d'énormément apprécier son travail et donc de m'enfiler les volumes trop vite, en m'en dégoûtant sans doute. Je vais donc faire une fleur à Robert Charles Wilson et l'oublier pour un temps. Car à manger tous les jours dans un restaurant 5 étoiles, on finit par chipoter du groin devant les meilleurs plats.
Tu aurais bien tort de ne pas achever ton cheminement sur la trilogie car Vortex (comme tu dois le savoir, sorti tout récemment) la clôt de manière assez exceptionnelle. Du moins pas aussi classique que Axis...
RépondreSupprimerA.C.
Il y a vraiment un système Wilson pour construire les histoires, je suis d'accord avec toi. Julian est un peu différent (pas de gros machin cosmique).
RépondreSupprimerJ'ai l'impression qu'il cherche à faire toujours le même bouquin, en s'améliorant.
Je plussoie ton paragraphe final, c'est vraiment ce qu'il faut faire. Revenir à Wilson occasionnellement, pour mieux le savourer.
RépondreSupprimerT'as qu'à poser Robert Charles Wilson et essayer Robert Anton Wilson... ;)
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