Les frères Sisters sont deux tueurs qui travaillent pour le
Commodore. Il y a Eli, le gros, et Charlie, le violent. Ils tuent à la demande,
sans trop se poser de question tant que la paye est là et qu’on essaye pas de
les entuber. Et là, le Commodore souhaite la mort de Warm. Alors les frangins
Sisters se mettent en route depuis l’Oregon pour la Californie. Et l’on se dit
pendant la première moitié du livre que le dénommé Warm est un McGuffin, que
ce qui compte se sont les tribulations des deux tueurs à gages. Pas que. On est
certes dans une forme de narration loufoque tandis qu’Eli et Charlie tuent ceux
qui se mettent en travers de leur mission et vivent une étrange relation
fraternelle asymétrique. Eli veut changer, il aimerait bien tomber amoureux et
arrêter de faire souffrir les chevaux qu’il monte. Charlie est droit dans ses
bottes, aussi prompt à dégainer qu’à se saouler. Ces clones déformés de Jake et
Elwood finiront par trouver Warm et devront composer avec ce personnage tout
aussi azimuté qu’eux.
On retrouve un parrainage assez évident avec ces frangins
Sisters : une bonne lampée de perdants magnifiques comme savent les
dépeindre les frères Coen, un mélange de trivial et de décalé à la Tarantino,
et une vision délirante du western comme dans le Dead Man de Jarmusch. Et ça
fonctionne à merveille, on embarque dans ce road movie où les rencontres
iconoclastes s’enchainent avec des dialogues qui ne sont pas là uniquement pour
expliquer la scène. Ils jouent du flingue, traquent leur bonhomme et arrivent
en bout de course d’une vie usante. La légende des frères Sisters doit
trouver une conclusion, et l’on sait que ces histoires-là finissent rarement
avec un mariage d’amour et des enfants espiègles qui gambadent près d’une
maison dans une prairie.
Le livre a gagné une tripotée de prix au Canada, et c’est amplement
mérité car c’est un bon western rigolard qui maltraite les chevaux.
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