L'Alatriste nouveau est arrivé ! Joie dans les chaumières. Voici venu le temps de passer deux doigts dans ma moustache imaginaire et de faire tinter ma biscaïenne. Dans cette septième aventure de la série, le capitaine et Inigo sont engagés (avec d'autres ruffians) pour assassiner le doge et piller Venise, rien de moins. Le voyage jusqu'à la Sérénissime et l'intenable attente avant l’exécution du plan d'attaque occupent les trois-quarts du roman, et c'est pourtant un récit haletant au possible. La tension est là, palpable. L'intuable Malatesta vient siffloter son petit tiruti-ta-ta, comme de bien entendu. Inigo, qui a désormais 18 ans, n'est plus dans cette admiration béate du capitaine : il a sa propre barque à mener, même si elle est encore dans le sillage d'Alatriste, par la force des choses.
Trahisons, vieille courtisanes sur le retour, manigances d'hidalgo : les ingrédients sont connus, la recette aussi. Mais si Corsaires du Levant m'avait un peu perdu avec son absence d'intrigue centrale et sa fin, cette fois-ci la mission très claire confiée au héros ne laisse aucune ambiguïté narrative. Mais oui, la fin est encore une fois abrupte. Et logique, cependant. Attendue, du moins. Car la série est construite depuis longtemps sur un foreshadowing efficace mais qui désarme le suspens. On en apprend ainsi plus sur la mort future d'Alatriste, mais du coup on tremble moins quand il croise le fer.
Pérez-Reverte ne passe pas son temps à vous faire un cours d'Histoire maquillé : cet Alatriste est tout sauf une reconstitution précise de Venise (même si c'est sans doute la 300ème fois qu'un auteur m'explique pourquoi le Pont des Soupirs s'appelle ainsi).
Le Pont des Assassins est l'incarnation du roman anticlimatique, tant dans son déroulé que dans sa conclusion. Et il est pourtant passionnant tout du long.
Tiruti-ta-ta...
J'ai adoré la série des Alatriste, je ne pensais pas que Perez-Reverte en écrirait un autre un jour. Merci pour l'info ! (je suis arrivé ici via l'article sur The Big Bang Theory)
RépondreSupprimerComme Corsaires du Levant m'était tombé des mains, je m'étais résolu à abandonner la série. Mais si tu me dis que Le Pont des Assassins renoue avec la recette habituelle, je vais reconsidérer ma position pour sûr !
RépondreSupprimerJ'avoue que j'ai décroché depuis longtemps moi. Ou même peut-être jamais accroché. Les aurais-je lu trop jeune, passant à côté de la langueur poético-ibérique de la chose ?
RépondreSupprimerCe n’est clairement pas la poésie qui m’intéresse chez Alatriste.
RépondreSupprimerJe zappe même systématiquement les quatrains, c’est dire.
Non, j’accroche au récit d’aventure, au destin des personnages, à ces fragments de vie…
Oh, tu me donnes envie de renouer avec Alatriste. Je l'ai laissé quelque part avant les corsaires... Et je profite de mon passage pour souhaiter une bonne année de lecture à la fine équipe :)
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