Un matin, un professeur de lycée se réveille avec la gueule
de bois. Dans sa salle de bain, il y a le corps de sa femme, morte noyée. Et il
ne se souvient de rien. Il appelle donc la police, et en les attendant, il
range l’appartement et allume la machine à laver. Il se doute bien qu’il ne l’a
pas tué, mais il n’a aucun souvenir de la soirée. Alors il va en prison. Et c’est
pendant le procès que le protagoniste principal du livre, le commissaire Van
Veeteren, va s’intéresser véritablement au cas de ce bonhomme car VV a du pif :
il sait que le gars est innocent. Sauf que l’attitude de l’accusé au cours du
procès est loin de jouer en sa faveur…
Håkan Nesser a inventé une fausse ville nordique (Maardam)
pour mettre en scène ses enquêtes. Mais elle est d’une telle banalité que cette
création n’est vraiment pas la chose intéressante dans ce polar. Van Veeteren
est un flic patibulaire, qui maltraite verbalement ses hommes et répond
toujours à côté de la plaque quand on lui parle. Le suivre dans cette enquête
est un calvaire. D’autant que l’intrigue est vraiment biscornue avec un tueur
en série, des révélations surprenantes mais bancales et de longs dialogues
bavards où VV rabroue son adjoint, botte en touche et parle mal à son chef. Il
a vraiment rien pour lui, si ce n’est ce flair bien pratique du point de vue
narratif mais qui ne permet pas de tisser un lien, même tenu, de sympathie entre
lui et le lecteur. Au final, l’amnésie initiale n’est pas expliquée. Et quand
VV brise le quatrième mur en expliquant à son adjoint qu’il ne va pas lui
révéler prématurément l’identité du tueur car ça ne se fait pas dans un polar,
c’est en trop.
On notera le bandeau sur la couverture, qui proclame l’obtention
d’un prix, certes, mais qui a été obtenu en 1993. Car on en est là dans la
surexploitation du polar suédois : on pioche dans du vieux stock en
espérant que ça ne se verra pas trop.
Oh lala
RépondreSupprimerDeux soirées de lecture perdues, ce n’est rien.
SupprimerEt je suis certain qu’un fan de la série va venir défendre le commissaire qui mâchouille des cure-dents.
C’est le genre d’œuvre qui prend tout son sens à la longue, quand tu as lu les 10 enquêtes.
Et il y a une adaptation télévisée, qui plus est. Youhou.
"Et quand VV brise le quatrième mur en expliquant à son adjoint qu’il ne va pas lui révéler prématurément l’identité du tueur car ça ne se fait pas dans un polar, c’est en trop. »
RépondreSupprimerTu m’étonnes ! ...
Tu confirmes ma décision d'arrêter le polar nordique, prise depuis déjà bien longtemps. Merci Cédric !
RépondreSupprimerC'est vrai qu'à part quelques Mankell, le polar nordique n'est pas vraiment emballant...
RépondreSupprimerMerci aussi pour cette critique !