Le Baron rouge sang


C'est la suite d'Anno Dracula. Or donc, Dracula s'est fait botter le cul par les Anglais, et le comte est donc allé trouver refuge en Allemagne, où il a de la famille éloignée. Et avec son ascendant surnaturel, il s'est facilement retrouvé à diriger l'armée du kaiser et à organiser une jolie petite guerre mondiale où les poilus doivent partager les tranchées avec les vampires. Et pour assurer la domination allemande, Dracula dispose d'un atout de taille en la personne du Baron rouge, figure mythique du combat aérien. Le récit alterne donc entre les deux camps : d'un côté des alliés qui tentent de percer le secret d'un étrange château français qui abrite le Baron et le reste de sa troupe, de l'autre Allan Edgar Poe qui reçoit pour mission de l'état-major allemand d'écrire la biographie du-dit Baron à des fins de propagande. Le tout alors que l'offensive ultime des allemands est sur le point de débuter sous les ordres de Dracula.

L'effet de nouveauté n'est plus là. On suit vaguement Charles Beauregard, l'espion du Club Diogene, la cabale dirigée par Mycroft Holmes. Il n'est pas accompagné par Geneviève Dieudonné, la vieille vampire du premier volume. Elle est remplacée par une jeune journaliste vampire, et le lecteur y gagne au change. Disons que l'intrigue est plutôt rikiki dans ce roman : on comprend assez vite la nature du Baron (tout comme on connaissait l'identité de Jack l'Éventreur dès le départ dans le premier tome), du coup il faut par moment se faire un petit peu violence pour s'intéresser à ce qui se passe pour les protagonistes. Le seule inconnue, c'est la réussite ou non de l'assaut final allemand. Car tout le reste (la difficile condition de la vie vampirique, l’âpreté des combats, l'enfer des tranchées, l'horreur du bilan humain...) on le sait que trop bien. Anno Dracula s'amusait à fusionner des univers littéraires et à les unifier sous la férule de Dracula et de son emprise sur le perfide Albion, mais cette suite est du coup moins riche en référence (ou alors, elles m'ont échappé). Oh, on fait référence à Arsène Lupin au détour d'une phrase, le jeu des clins d’œil est toujours là, mais ça n'a plus le même charme.

Reste de beaux combats aériens et des considérations intéressantes sur la vie militaire de l'époque et le statut de héros national. Mais c'est une uchronie qui colle tellement à notre réalité que finalement on referme le livre avec la conviction que les vampires n'ont objectivement aucune emprise sur l'Histoire. C'est peut-être le postulat de l'auteur, mais c'est vraiment dommage car le vampirisme est du coup anecdotique. Oui, on parle de sang à chaque page, mais on ne voit pas les Anciens comploter, on ne suit que les plans (simplistes) de Dracula. À moins qu'on me dise que la suite est surprenamment bonne, je vais m'arrêter là.

Commentaires

  1. Il me semble que j'ai lu le 3e volume, il y a longtemps, mais il ne m'en reste aucun souvenir, je te conseille donc d'arrêter :)

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