Qu'on se le dise: il sera impossible d'échapper à Star Wars cette année. Il faut dire qu'après les attentes déçues (pour rester poli...) par la prélogie, la licence Star Wars est maintenant dans de bien meilleurs mains - celles de J.J. Abrams, déjà responsable du formidable reboot de l'éternel concurrent Star Trek. Le rouleau compresseur est en marche, et arrive ce semestre à pleine vitesse. Côté presse, cela s'exprime par la sortie de plusieurs revues. Petite revue (ah ah) de détail!
Un peu d'histoire
Ces sorties sont l'occasion de revenir un peu sur l'histoire de Star Wars en BD, et expliquer ainsi sa situation, en apparence curieuse, en France.
C'est Marvel qui, dans les années 70, rafle le premier la licence pas encore prestigieuse. Cependant peu convaincu par son potentiel, il négocie un contrat initialement à son avantage, mais avec des clauses progressives en cas de succès. Inutile de dire que Lucasfilm s'est vite retrouvé en position de force! Après la sortie de l'épisode VI, la licence s'essouffle progressivement et n'est plus rentable pour Marvel, qui stoppe les frais après 107 numéros d'une série régulière de haute tenue. En France, c'est Lug/Semic, principal licencié Marvel dans l'hexagone, qui en hérite. Perdue au milieu d'un catalogue super-héroïque, l'éditeur Lyonnais ne sait pas trop quoi faire de la série qui lui trouve une place dans Titan, sa revue vaguement orientée space-opera mais surtout fourre-tout. Il faudra attendre la fin des années 2000 pour disposer d'une VF complète, d'abord avec une version via souscription aux éditions Atlas, puis avec des intégrales chez Delcourt.
C'est un petit nouveau, Dark Horse, qui récupère les droits dans la deuxième moitié des années 80, à la fois pour la réédition de la période Marvel et la création de nouveautés. Sa première publication est une adaptation de l'un des tous premiers romans de l'univers dit "étendu", vaste définition regroupant toutes les créations venant enrichir l'univers de Star Wars sans être dans la canon officiel - défini essentiellement par les 3 puis 6 films. Les VF suivent timidement, d'abord sous label Dark Horse France (en réalité une filiale de l'éditeur de jeux vidéo Cryo) puis chez Soleil.
La sortie de l'épisode I, à la fin des années 90, ne redonne pas le souffle attendue à la licence, qui migre une nouvelle fois, cette fois chez Delcourt. Guy Delcourt, ancien rédacteur en chef de pilote, a lui aussi créé sa maison dans les années 80 - il partage avec Dark Horse un parcours étonnamment similaire. D'abord un peu chaotique, la gamme se structure enfin au milieu des années 2000 avec l'arrivée de Thierry Mornet à la tête du secteur comics de l'éditeur. Après des dizaines de volumes parus et un succès jamais démenti, le travail de Delcourt trouve son point culminant avec l'introduction réussie en 2006 d'une revue Star Wars dans les kiosques, à une époque où le créneau presse se rétracte (Dans le même temps, Delcourt stoppe ses autres publications dont Spawn).
Ce sont les rachats successifs de Marvel, en 2009, et Lucasfilm, en 2012, par Disney, qui viennent changer la donne. Avec la même maison mère, il était logique que la licence Star Wars retourne pour la première fois depuis 30 ans chez Marvel. Quant à la France, si Panini, traducteur Marvel depuis la fin des années 90, était tout désigné, la solution trouvée s’avère plus complexe: Panini assure bien la traduction des nouvelles séries de Marvel, mais Delcourt garde le contrat pour le catalogue Dark Horse... y compris de la première série Marvel des années 70/80, dont Dark Horse avait assuré les rééditions.
Ce qui nous amène donc à...
Star Wars Comics
Star Wars Comics offre donc deux des nouvelles séries Star Wars de la maison des idées.
Comparé à ces prédécesseurs, les enjeux et les objectifs sont colossaux. La première nouveauté, de taille: c'est la première fois qu'une publication Star Wars, tout média confondu, est officialisé dans le "canon" de l'univers. On imagine la douche froide chez Dark Horse, de voir ainsi invalider leurs créations, qui fort d'un véritable travail de mise en cohérence constituaient une référence officieuse, à défaut d'officiel, pour tous les fans…
Autrement dit, les comics Star Wars ne sont plus une simple annexe aux films et jouent désormais à parts égales avec eux dans la construction du nouvel univers Star Wars. Autant dire que l'erreur n'est plus permise... Voilà qui explique l'absence totale de risque sur les deux séries proposées dans cette revue. On sort des auteurs et dessinateurs chevronnés et reconnus du public - Jason Aaron/John Cassaday et Kieron Gillen/Adi Granov, excusez du peu. On s'insère dans l'interstice de la trilogie le plus confortable, un terrain de jeu aussi évident que déjà balisé, c'est à dire entre les épisodes IV et V - les épisodes V et VI s'enchainant, les seuls autres choix auraient été de se situer avant ou après la trilogie.
Et on applique les formules éprouvées. La série intitulée tout simplement "Star Wars" constitue ainsi une redite exacte et précise des films : une mission de la rébellion reprenant le même déroulé, quasiment à la péripétie prête, de l'épisode IV, le début des relations entre Skywalker et Vador préfigurant L'Empire Contre-Attaque (l'épisode préféré des fans)... La série Dark Vador de son côté se concentre sur la figure tutélaire de l'Empire, sombre et implacable, mais montrant déjà des bouts de son côté torturé - celui du Retour du Jedi bien sûr, pas l’éclopé de la Revanche des Sith.
Et dans les deux cas, on réutilise surtout abondamment des éléments existants, de Jaba le Hut à Boba Fett. Comme s'il ne revenait pas aux comics d'introduire de nouveaux lieux et personnages, ce privilège revenant tout entier aux films à venir. Quitte à donner l'impression d'un univers étriqué, bouclant sur quelques lieux et personnages, soit l'exact opposé de ce que l'on pourrait attendre d'une saga "larger than life".
Reste que la réalisation est à la hauteur du statut des auteurs, impeccable, et que, au moins pour les fans qui se retrouvent en terrain plus que connu, la lecture se reste un vrai plaisir. Marvel peut remercier Proust. Star Wars #1, avec ses dizaines de couvertures alternatives (Pour la VF, Panini en propose une quinzaine, un record en France), s'est vendu 1 millions d'exemplaires au démarrage, pas loin de 2 après les réassorts. C'est le meilleur score pour un comics depuis 20 ans.
Une remarque particulière pour terminer. Panini a fait le choix de proposer ces premières deux séries en kiosque, pour (ré)imposer la marque et appuyer les publications en librairie qui n'arriveront qu'à l'automne. Le kiosque en support de la librairie ? Voilà bien qui dément les analyses les plus pessimistes sur l’état de la presse!
Star Wars Insider
Il y avait déjà eu une revue consacrée à Star Wars avec Lucasfilm Magazine. Initialement aussi consacrée à Indiana Jones, elle s'est ensuite recentrée sur la galaxie lointaine, très lointaine, au point d'être renommée Star Wars Magasine, lorsque l'aventurier au fouet s'est trouvé à court d'actualité.
En dehors des revues pour enfants, coutumières du fait, c'est par ailleurs l'une des rares revues centrées sur une licence spécifique avec Walking Dead (1). Les américains sont plus habitués à cette typologie de contenu, mais aussi à un contenu plus léger (et troué de publicité, mais c'est une autre histoire). La partie d'Insider traduite de sa version US n'est de fait pas la plus intéressante, pour rester poli. Les interviews sont très consensuels et, sans surprise, manquent complétement d'un regard critique. Quelques pages sont consacrées à un teaser des BD publiées dans Star Wars Comics... que les fans achèteront aussi quoiqu'il arrive. Le reste fait office de remplissage bas de gamme.
L'équipe française apporte cependant aussi sa plume, et là, c'est le bonheur. Dans ce premier numéro se trouve par exemple un long et très intéressant historique de Star Wars en BD, version détaillée du condensé que j'évoque ci-dessus. Ces quelques pages justifient à elles seules l'achat de la revue. Fait intéressant, la VF est aussi éditée par Panini, dont le contrat va donc au-delà des BD Star Wars. Preuve supplémentaire, s'il en fallait, de la nouvelle place qu'occupe les comics dans la gestion désormais globalisée de la licence (2).
Star Wars Rebels
Pour que le panorama soit complet, il convient de parler aussi de Star Wars Rebels. Disney n'a en effet pas attendu J.J. Abrams pour exploiter sa nouvelle acquisition, puisqu'une nouvelle série animée intitulée Rebels donc, est déjà sur les écrans - elle est diffusée chez nous sur France 4. Destinée au jeune public, la revue, accompagnée d'un jouet, est sans surprise un peu légère, même pour le public visé.
Il est évident que Disney compte mettre à profit sa connaissance de ce segment du marché pour fidéliser dès le plus jeune âge, et les amener progressivement vers les autres médias Star Wars. En un sens, le timing est parfait: ces enfants sont ceux de la première génération de fans Star Wars.
Coup de bol en Europe, Panini n'est pas seulement le traducteur Marvel mais aussi un acteur historique du marché pour enfant! C'est le partenaire idéal pour jouer sur les deux tableaux, et c'est de fait lui aussi qui édite cette revue. Et histoire de boucler la boucle, notons qu'à ma gauche, un album librairie regroupant les premiers numéros de la version BD de Rebels est disponible, et qu’à ma droite, de l'autre, un album de stickers SW Rebels est aussi sorti.
Et après?
La sauce va-t-elle pour autant prendre? Disney a fortement capitalisé sur l'expérience MCU (Marvel Cinematic Universe, la version globalisée de l'univers Marvel pour le cinéma et la télévision) dont il s'inspire pour construire le Star Wars de demain. Une équipe scénaristique réduite coordonne ainsi l'intégralité des scénarios, tous médias confondus, afin d'en garantir la cohérence. En confiant par ailleurs la réalisation à des auteurs reconnus (tant au cinéma qu'en BD, d'ailleurs), les meilleurs espoirs sont permis.
Pour autant le pari est moins gagné d'avance qu'il n'y parait, pas tant pour le film dont le succès est quasiment assuré que pour la franchise en générale. Déjà, parce que Star Wars rentre justement en concurrence avec les Super-héros en général et ceux de Marvel en particulier. Désormais définitivement un genre majeur à part entière, le nombre de sorties incalculables risque d'étouffer Skywalker, Vador & compagnie.
Ensuite, il y un trou d'air entre les amateurs de Star Wars de la première heure et leurs enfants prêts à être conquis à leur tour, plusieurs générations que la prélogie de Lucas n'a pas vraiment conquis. D'autre part, les fans n'ont pas attendu Disney pour imposer leur univers étendu et cohérent, non seulement via une offre de Comics pléthorique mais aussi de nombreux autres dérivés: romans, séries animées, et bien sûr jeu de rôle. Or Disney arrivera-t-il à leur imposer de jeter tout ça au feu pour repartir de zéro?
D'où un plan marketing sous forme de rouleau compresseur XXL, du genre suffisamment gros pour que même Hulk ne puisse rien y faire. Et avec tout ça, vous pensiez toujours pouvoir échapper à Star Wars cette année?
Un peu d'histoire
Ces sorties sont l'occasion de revenir un peu sur l'histoire de Star Wars en BD, et expliquer ainsi sa situation, en apparence curieuse, en France.
C'est Marvel qui, dans les années 70, rafle le premier la licence pas encore prestigieuse. Cependant peu convaincu par son potentiel, il négocie un contrat initialement à son avantage, mais avec des clauses progressives en cas de succès. Inutile de dire que Lucasfilm s'est vite retrouvé en position de force! Après la sortie de l'épisode VI, la licence s'essouffle progressivement et n'est plus rentable pour Marvel, qui stoppe les frais après 107 numéros d'une série régulière de haute tenue. En France, c'est Lug/Semic, principal licencié Marvel dans l'hexagone, qui en hérite. Perdue au milieu d'un catalogue super-héroïque, l'éditeur Lyonnais ne sait pas trop quoi faire de la série qui lui trouve une place dans Titan, sa revue vaguement orientée space-opera mais surtout fourre-tout. Il faudra attendre la fin des années 2000 pour disposer d'une VF complète, d'abord avec une version via souscription aux éditions Atlas, puis avec des intégrales chez Delcourt.
C'est un petit nouveau, Dark Horse, qui récupère les droits dans la deuxième moitié des années 80, à la fois pour la réédition de la période Marvel et la création de nouveautés. Sa première publication est une adaptation de l'un des tous premiers romans de l'univers dit "étendu", vaste définition regroupant toutes les créations venant enrichir l'univers de Star Wars sans être dans la canon officiel - défini essentiellement par les 3 puis 6 films. Les VF suivent timidement, d'abord sous label Dark Horse France (en réalité une filiale de l'éditeur de jeux vidéo Cryo) puis chez Soleil.
La sortie de l'épisode I, à la fin des années 90, ne redonne pas le souffle attendue à la licence, qui migre une nouvelle fois, cette fois chez Delcourt. Guy Delcourt, ancien rédacteur en chef de pilote, a lui aussi créé sa maison dans les années 80 - il partage avec Dark Horse un parcours étonnamment similaire. D'abord un peu chaotique, la gamme se structure enfin au milieu des années 2000 avec l'arrivée de Thierry Mornet à la tête du secteur comics de l'éditeur. Après des dizaines de volumes parus et un succès jamais démenti, le travail de Delcourt trouve son point culminant avec l'introduction réussie en 2006 d'une revue Star Wars dans les kiosques, à une époque où le créneau presse se rétracte (Dans le même temps, Delcourt stoppe ses autres publications dont Spawn).
Ce sont les rachats successifs de Marvel, en 2009, et Lucasfilm, en 2012, par Disney, qui viennent changer la donne. Avec la même maison mère, il était logique que la licence Star Wars retourne pour la première fois depuis 30 ans chez Marvel. Quant à la France, si Panini, traducteur Marvel depuis la fin des années 90, était tout désigné, la solution trouvée s’avère plus complexe: Panini assure bien la traduction des nouvelles séries de Marvel, mais Delcourt garde le contrat pour le catalogue Dark Horse... y compris de la première série Marvel des années 70/80, dont Dark Horse avait assuré les rééditions.
Ce qui nous amène donc à...
Star Wars Comics
Star Wars Comics offre donc deux des nouvelles séries Star Wars de la maison des idées.
Comparé à ces prédécesseurs, les enjeux et les objectifs sont colossaux. La première nouveauté, de taille: c'est la première fois qu'une publication Star Wars, tout média confondu, est officialisé dans le "canon" de l'univers. On imagine la douche froide chez Dark Horse, de voir ainsi invalider leurs créations, qui fort d'un véritable travail de mise en cohérence constituaient une référence officieuse, à défaut d'officiel, pour tous les fans…
Autrement dit, les comics Star Wars ne sont plus une simple annexe aux films et jouent désormais à parts égales avec eux dans la construction du nouvel univers Star Wars. Autant dire que l'erreur n'est plus permise... Voilà qui explique l'absence totale de risque sur les deux séries proposées dans cette revue. On sort des auteurs et dessinateurs chevronnés et reconnus du public - Jason Aaron/John Cassaday et Kieron Gillen/Adi Granov, excusez du peu. On s'insère dans l'interstice de la trilogie le plus confortable, un terrain de jeu aussi évident que déjà balisé, c'est à dire entre les épisodes IV et V - les épisodes V et VI s'enchainant, les seuls autres choix auraient été de se situer avant ou après la trilogie.
Et on applique les formules éprouvées. La série intitulée tout simplement "Star Wars" constitue ainsi une redite exacte et précise des films : une mission de la rébellion reprenant le même déroulé, quasiment à la péripétie prête, de l'épisode IV, le début des relations entre Skywalker et Vador préfigurant L'Empire Contre-Attaque (l'épisode préféré des fans)... La série Dark Vador de son côté se concentre sur la figure tutélaire de l'Empire, sombre et implacable, mais montrant déjà des bouts de son côté torturé - celui du Retour du Jedi bien sûr, pas l’éclopé de la Revanche des Sith.
Et dans les deux cas, on réutilise surtout abondamment des éléments existants, de Jaba le Hut à Boba Fett. Comme s'il ne revenait pas aux comics d'introduire de nouveaux lieux et personnages, ce privilège revenant tout entier aux films à venir. Quitte à donner l'impression d'un univers étriqué, bouclant sur quelques lieux et personnages, soit l'exact opposé de ce que l'on pourrait attendre d'une saga "larger than life".
Reste que la réalisation est à la hauteur du statut des auteurs, impeccable, et que, au moins pour les fans qui se retrouvent en terrain plus que connu, la lecture se reste un vrai plaisir. Marvel peut remercier Proust. Star Wars #1, avec ses dizaines de couvertures alternatives (Pour la VF, Panini en propose une quinzaine, un record en France), s'est vendu 1 millions d'exemplaires au démarrage, pas loin de 2 après les réassorts. C'est le meilleur score pour un comics depuis 20 ans.
Une remarque particulière pour terminer. Panini a fait le choix de proposer ces premières deux séries en kiosque, pour (ré)imposer la marque et appuyer les publications en librairie qui n'arriveront qu'à l'automne. Le kiosque en support de la librairie ? Voilà bien qui dément les analyses les plus pessimistes sur l’état de la presse!
Star Wars Insider
Il y avait déjà eu une revue consacrée à Star Wars avec Lucasfilm Magazine. Initialement aussi consacrée à Indiana Jones, elle s'est ensuite recentrée sur la galaxie lointaine, très lointaine, au point d'être renommée Star Wars Magasine, lorsque l'aventurier au fouet s'est trouvé à court d'actualité.
En dehors des revues pour enfants, coutumières du fait, c'est par ailleurs l'une des rares revues centrées sur une licence spécifique avec Walking Dead (1). Les américains sont plus habitués à cette typologie de contenu, mais aussi à un contenu plus léger (et troué de publicité, mais c'est une autre histoire). La partie d'Insider traduite de sa version US n'est de fait pas la plus intéressante, pour rester poli. Les interviews sont très consensuels et, sans surprise, manquent complétement d'un regard critique. Quelques pages sont consacrées à un teaser des BD publiées dans Star Wars Comics... que les fans achèteront aussi quoiqu'il arrive. Le reste fait office de remplissage bas de gamme.
(1) On peut ajouter à cette liste Games of Throne, qui aurait une revue régulière si les saisons de la série étaient plus longues. Avec une diffusion très ramassée, l'univers de G.R.R.Martin doit se contenter d'une avalanche de hors-séries lors de la période de diffusion de chaque saison, au printemps.
L'équipe française apporte cependant aussi sa plume, et là, c'est le bonheur. Dans ce premier numéro se trouve par exemple un long et très intéressant historique de Star Wars en BD, version détaillée du condensé que j'évoque ci-dessus. Ces quelques pages justifient à elles seules l'achat de la revue. Fait intéressant, la VF est aussi éditée par Panini, dont le contrat va donc au-delà des BD Star Wars. Preuve supplémentaire, s'il en fallait, de la nouvelle place qu'occupe les comics dans la gestion désormais globalisée de la licence (2).
(2) Walking Dead est dans le même cas, la revue kiosque, qui parle autant de la BD que de la série télé, étant publiée par Delcourt, par ailleurs éditeur de la VF du comic.
Star Wars Rebels
Pour que le panorama soit complet, il convient de parler aussi de Star Wars Rebels. Disney n'a en effet pas attendu J.J. Abrams pour exploiter sa nouvelle acquisition, puisqu'une nouvelle série animée intitulée Rebels donc, est déjà sur les écrans - elle est diffusée chez nous sur France 4. Destinée au jeune public, la revue, accompagnée d'un jouet, est sans surprise un peu légère, même pour le public visé.
Il est évident que Disney compte mettre à profit sa connaissance de ce segment du marché pour fidéliser dès le plus jeune âge, et les amener progressivement vers les autres médias Star Wars. En un sens, le timing est parfait: ces enfants sont ceux de la première génération de fans Star Wars.
Coup de bol en Europe, Panini n'est pas seulement le traducteur Marvel mais aussi un acteur historique du marché pour enfant! C'est le partenaire idéal pour jouer sur les deux tableaux, et c'est de fait lui aussi qui édite cette revue. Et histoire de boucler la boucle, notons qu'à ma gauche, un album librairie regroupant les premiers numéros de la version BD de Rebels est disponible, et qu’à ma droite, de l'autre, un album de stickers SW Rebels est aussi sorti.
Et après?
La sauce va-t-elle pour autant prendre? Disney a fortement capitalisé sur l'expérience MCU (Marvel Cinematic Universe, la version globalisée de l'univers Marvel pour le cinéma et la télévision) dont il s'inspire pour construire le Star Wars de demain. Une équipe scénaristique réduite coordonne ainsi l'intégralité des scénarios, tous médias confondus, afin d'en garantir la cohérence. En confiant par ailleurs la réalisation à des auteurs reconnus (tant au cinéma qu'en BD, d'ailleurs), les meilleurs espoirs sont permis.
Pour autant le pari est moins gagné d'avance qu'il n'y parait, pas tant pour le film dont le succès est quasiment assuré que pour la franchise en générale. Déjà, parce que Star Wars rentre justement en concurrence avec les Super-héros en général et ceux de Marvel en particulier. Désormais définitivement un genre majeur à part entière, le nombre de sorties incalculables risque d'étouffer Skywalker, Vador & compagnie.
Ensuite, il y un trou d'air entre les amateurs de Star Wars de la première heure et leurs enfants prêts à être conquis à leur tour, plusieurs générations que la prélogie de Lucas n'a pas vraiment conquis. D'autre part, les fans n'ont pas attendu Disney pour imposer leur univers étendu et cohérent, non seulement via une offre de Comics pléthorique mais aussi de nombreux autres dérivés: romans, séries animées, et bien sûr jeu de rôle. Or Disney arrivera-t-il à leur imposer de jeter tout ça au feu pour repartir de zéro?
D'où un plan marketing sous forme de rouleau compresseur XXL, du genre suffisamment gros pour que même Hulk ne puisse rien y faire. Et avec tout ça, vous pensiez toujours pouvoir échapper à Star Wars cette année?
A noter aussi la sortie d'un excellent numér de GEEK magazine tout entier dédié à la saga ! Et bien plu sintéressant que nombre d'autres.
RépondreSupprimerLes soit disant "star trek" de JJ Abrams ne sont pas un reboot, mais une modification profonde de l'esprit de l'oeuvre originelle. Il y a tellement de principes bafoués dans ces deux Opus que beaucoup de trekkies n'acceptent pas de les voir porter ce nom.
RépondreSupprimerPersonnellement, je laisse ce débat aux autres.
SupprimerJ'aime beaucoup Star Trek, toutes périodes confondues, avec un petit plus pour la série originale. Je n'ai pas trouvé que les films d'Abrams en étaient si éloignés. Mais au fond, je m'en fous: je sais que ce sont deux excelents films de SF/Space Opera, un genre trop rare à mon gout, ce qui me semble bien plus important que de savoir si leur titre est mérité ou s'ils auraient du s'appeler autrement.