Comment écrire un roman dans le style d'Agatha Christie quand la
maîtresse du genre a imaginé tous les renversements du genre possibles
et imaginables ? Telle est la question fondamentale à laquelle Stuart
Turton essaie de répondre dans Les Sept Morts d'Evelyn Hardcastle.
Difficile de parler d'un polar sans en déflorer des éléments clé, donc ce qui suit sera inévitablement vague. La solution de Turton à son dilemne d'auteur est éminemment méta : plutôt que d'inventer une trame qui aurait échappé à Christie, il structure son roman d'une manière qui en annihile finalement la dimension "whodunnit" (littéralement "qui l'a fait" en Anglais). A travers des sauts de temporalité et de personnages, il crée suffisamment de confusion pour qu'on ne puisse en aucune manière comprendre le mystère avant sa résolution. Et c'est en cela que pour moi, malgré un roman bien écrit et des personnages intéressants, il échoue. Signalons que je suis minoritaire dans cette opinion, le livre a été encensé.
La première raison en ce qui me concerne c'est que le contrat social du polar à la Agatha Christie est rompu. C'est un jeu entre l'écrivain et le lecteur qui devrait permettre à ce dernier de comprendre ce qui se passe avant la révélation finale, même si finalement c'est rarement le cas. La structure narrative rend cette anticipation impossible avec les pièces disparates du puzzle qui nous sont livrées. Plus grave encore à mes yeux, les motivations du coupable, quand elles sont révélées, ne tiennent pas debout. Du coup, c'est comme si le coupable sortait de nulle part. Enfin, la nature disjointe du récit m'a rendu l'immersion difficile, or je lis des polars pour l'immersion en grande partie.
Intellectuellement parlant, je suis admiratif de cette construction morcelée qui a du être d'une complexité extrème à écrire. Mais cette admiration ne me suffit pas à apprécier un livre qui, pour moi, échoue sur ses fondamentaux. Mais comme mentionné plus haut, le livre semble avoir été très apprécié du public comme des critiques, donc ne vous fiez pas nécessairement à mon opinion et faites vous la vôtre !
Difficile de parler d'un polar sans en déflorer des éléments clé, donc ce qui suit sera inévitablement vague. La solution de Turton à son dilemne d'auteur est éminemment méta : plutôt que d'inventer une trame qui aurait échappé à Christie, il structure son roman d'une manière qui en annihile finalement la dimension "whodunnit" (littéralement "qui l'a fait" en Anglais). A travers des sauts de temporalité et de personnages, il crée suffisamment de confusion pour qu'on ne puisse en aucune manière comprendre le mystère avant sa résolution. Et c'est en cela que pour moi, malgré un roman bien écrit et des personnages intéressants, il échoue. Signalons que je suis minoritaire dans cette opinion, le livre a été encensé.
La première raison en ce qui me concerne c'est que le contrat social du polar à la Agatha Christie est rompu. C'est un jeu entre l'écrivain et le lecteur qui devrait permettre à ce dernier de comprendre ce qui se passe avant la révélation finale, même si finalement c'est rarement le cas. La structure narrative rend cette anticipation impossible avec les pièces disparates du puzzle qui nous sont livrées. Plus grave encore à mes yeux, les motivations du coupable, quand elles sont révélées, ne tiennent pas debout. Du coup, c'est comme si le coupable sortait de nulle part. Enfin, la nature disjointe du récit m'a rendu l'immersion difficile, or je lis des polars pour l'immersion en grande partie.
Intellectuellement parlant, je suis admiratif de cette construction morcelée qui a du être d'une complexité extrème à écrire. Mais cette admiration ne me suffit pas à apprécier un livre qui, pour moi, échoue sur ses fondamentaux. Mais comme mentionné plus haut, le livre semble avoir été très apprécié du public comme des critiques, donc ne vous fiez pas nécessairement à mon opinion et faites vous la vôtre !
Commentaires
Enregistrer un commentaire