Labyrinthe est un OVNI filmographique des années 80.il met en scène une alors très jeune Jennifer Connelly (elle a été révélée dans Il était une fois en Amérique et surtout dans le bis Phenomena l'année précédente) et un David Bowie complètement à l'ouest, dans l'univers des immenses Jim Henson et Brian Froud (Dark Crystal).
L'histoire ? Une jeune adolescente rêveuse, qui se trouve trop sollicitée pour garder son frère, demande au Roi des Gobelins d'enlever ce dernier. Lorsque contre toute attente celui-ci s'exécute, elle se voit obligée de partir à son secours. Mais pour atteindre le château du Roi des Gobelins, encore faudra-t-il réussir à traverser le Labyrinthe.
Si le film est l'objet d'un certain culte, ce n'est pas en raison de son scénario timbre-poste, mais bien par son ambiance. Construit comme un film à sketch, chaque scène est l'occasion d'un lieu inattendu et fantasmagorique, de personnages complétement perchés mais attachants, le tout porté par l'esthétique très singulière de Henson et Froud. La poésie délirante et imaginative qui se dégage du film est, encore aujourd'hui, assez unique en son genre.
Fort logiquement, cette adaptation rôlistique est elle-aussi une curiosité, un cas atypique et passionnant. Il reprend la trame du film en lançant à leur tour les PJ à la recherche d'un objet volé par le Roi des Gobelins - ce dernier est un McGuffin sans importance pour l'aventure.
Impossible de ne pas commencer par la forme. Jaquette, marque-page, reliure cousue, tranche-fil, trois signets, la production est impeccable. Elle présente par ailleurs une bien curieuse particularité : les pages intérieures sont percées pour permettre de contenir deux d6 - il s'agit de dés standards, avec un symbole spécial à la place du 1. Ajoutez-y une mise en page classieuse et les illustrations (trop peu nombreuses) de Froud et vous obtenez l'un des plus beaux produits de l'année.
Les règles sont plus que simples : on lance 1d6, il faut faire plus que la difficulté (2 à 6). Si un personnage dispose d'un trait bénéfique ou de circonstances favorables, il lance 2 dés et garde le meilleur. S'il a au contraire un défaut applicable ou des circonstances défavorables, il lance 2 dés et garde cette fois le moins bon.
Et c'est tout.
Pas de caractéristique chiffrée, pas même de points de vie. Dans Labyrinthe, les personnages ne meurent pas car il n'y a pas de combat à proprement parler. Ils ne se blessent jamais non plus. Ils sont ralentis dans leur progression. Or le temps joue contre eux. Ils ont en effet 13h pour atteindre le Roi des Gobelins et chaque détour imposé par leurs échecs peut leur couter un temps précieux.
C'est cette progression, plus que les règles mécaniques exposées ci-dessus, qui est au cœur du game design du jeu. Le scénario se présente sous la forme d'une succession de scènes (un lieu différent du Labyrinthe) réparties en 4 grandes régions et autant de chapitre (plus le final dans le château du Roi des Gobelins). Chaque fois que les PJ avancent, ils lancent 1d6 pour déterminer le numéro de la scène suivante. Ils pourront repartir de cette scène, mais devront parfois battre l'adversité présente sous peine de devoir faire demi-tour, c'est à dire revenir en arrière dans l'ouvrage, et relancer 1d6 de nouveau, ouvrant un nouveau chemin. Les signets ont à ce titre un vrai rôle dans le gameplay puisqu'ils permettent de suivre la progression des PJ.
Chaque scène propose un petit plan, une courte description et des tables aléatoires déterminant ici les motivations d'un PNJ, là la nature d'un prisonnier, ailleurs encore les objets proposés par un marchand. Ces tables conférent (en théorie) une certaine rejouabilité au jeu, et permettent surtout de s'adapter aux envies de chaque groupe (il est bien entendu possible de choisir dans ces tables plutôt que de tirer au hasard).
L'objectif affiché du jeu est surtout son accessibilité. Il est parfaitement possible de démarrer en quelques minutes, en n'ayant guère lu que les premières pages exposant le contexte. Il n'y a plus ensuite qu'à se laisser porter par les dés et les événements et rencontres aléatoires fidèles à l'esprit imaginatif du film dont le jeu s'inspire. Labyrinthe est un OVNI ludique, mais quel OVNI !
L'histoire ? Une jeune adolescente rêveuse, qui se trouve trop sollicitée pour garder son frère, demande au Roi des Gobelins d'enlever ce dernier. Lorsque contre toute attente celui-ci s'exécute, elle se voit obligée de partir à son secours. Mais pour atteindre le château du Roi des Gobelins, encore faudra-t-il réussir à traverser le Labyrinthe.
Si le film est l'objet d'un certain culte, ce n'est pas en raison de son scénario timbre-poste, mais bien par son ambiance. Construit comme un film à sketch, chaque scène est l'occasion d'un lieu inattendu et fantasmagorique, de personnages complétement perchés mais attachants, le tout porté par l'esthétique très singulière de Henson et Froud. La poésie délirante et imaginative qui se dégage du film est, encore aujourd'hui, assez unique en son genre.
Fort logiquement, cette adaptation rôlistique est elle-aussi une curiosité, un cas atypique et passionnant. Il reprend la trame du film en lançant à leur tour les PJ à la recherche d'un objet volé par le Roi des Gobelins - ce dernier est un McGuffin sans importance pour l'aventure.
Impossible de ne pas commencer par la forme. Jaquette, marque-page, reliure cousue, tranche-fil, trois signets, la production est impeccable. Elle présente par ailleurs une bien curieuse particularité : les pages intérieures sont percées pour permettre de contenir deux d6 - il s'agit de dés standards, avec un symbole spécial à la place du 1. Ajoutez-y une mise en page classieuse et les illustrations (trop peu nombreuses) de Froud et vous obtenez l'un des plus beaux produits de l'année.
Les règles sont plus que simples : on lance 1d6, il faut faire plus que la difficulté (2 à 6). Si un personnage dispose d'un trait bénéfique ou de circonstances favorables, il lance 2 dés et garde le meilleur. S'il a au contraire un défaut applicable ou des circonstances défavorables, il lance 2 dés et garde cette fois le moins bon.
Et c'est tout.
Pas de caractéristique chiffrée, pas même de points de vie. Dans Labyrinthe, les personnages ne meurent pas car il n'y a pas de combat à proprement parler. Ils ne se blessent jamais non plus. Ils sont ralentis dans leur progression. Or le temps joue contre eux. Ils ont en effet 13h pour atteindre le Roi des Gobelins et chaque détour imposé par leurs échecs peut leur couter un temps précieux.
C'est cette progression, plus que les règles mécaniques exposées ci-dessus, qui est au cœur du game design du jeu. Le scénario se présente sous la forme d'une succession de scènes (un lieu différent du Labyrinthe) réparties en 4 grandes régions et autant de chapitre (plus le final dans le château du Roi des Gobelins). Chaque fois que les PJ avancent, ils lancent 1d6 pour déterminer le numéro de la scène suivante. Ils pourront repartir de cette scène, mais devront parfois battre l'adversité présente sous peine de devoir faire demi-tour, c'est à dire revenir en arrière dans l'ouvrage, et relancer 1d6 de nouveau, ouvrant un nouveau chemin. Les signets ont à ce titre un vrai rôle dans le gameplay puisqu'ils permettent de suivre la progression des PJ.
Chaque scène propose un petit plan, une courte description et des tables aléatoires déterminant ici les motivations d'un PNJ, là la nature d'un prisonnier, ailleurs encore les objets proposés par un marchand. Ces tables conférent (en théorie) une certaine rejouabilité au jeu, et permettent surtout de s'adapter aux envies de chaque groupe (il est bien entendu possible de choisir dans ces tables plutôt que de tirer au hasard).
L'objectif affiché du jeu est surtout son accessibilité. Il est parfaitement possible de démarrer en quelques minutes, en n'ayant guère lu que les premières pages exposant le contexte. Il n'y a plus ensuite qu'à se laisser porter par les dés et les événements et rencontres aléatoires fidèles à l'esprit imaginatif du film dont le jeu s'inspire. Labyrinthe est un OVNI ludique, mais quel OVNI !
Notons que j'ai rédigé la présente critique sur la base de la VO, mais que Black Book Editions vient de sortir une VF. Enjoy!
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