Le vingt et unième cas


Un matin, un professeur de lycée se réveille avec la gueule de bois. Dans sa salle de bain, il y a le corps de sa femme, morte noyée. Et il ne se souvient de rien. Il appelle donc la police, et en les attendant, il range l’appartement et allume la machine à laver. Il se doute bien qu’il ne l’a pas tué, mais il n’a aucun souvenir de la soirée. Alors il va en prison. Et c’est pendant le procès que le protagoniste principal du livre, le commissaire Van Veeteren, va s’intéresser véritablement au cas de ce bonhomme car VV a du pif : il sait que le gars est innocent. Sauf que l’attitude de l’accusé au cours du procès est loin de jouer en sa faveur…

Håkan Nesser a inventé une fausse ville nordique (Maardam) pour mettre en scène ses enquêtes. Mais elle est d’une telle banalité que cette création n’est vraiment pas la chose intéressante dans ce polar. Van Veeteren est un flic patibulaire, qui maltraite verbalement ses hommes et répond toujours à côté de la plaque quand on lui parle. Le suivre dans cette enquête est un calvaire. D’autant que l’intrigue est vraiment biscornue avec un tueur en série, des révélations surprenantes mais bancales et de longs dialogues bavards où VV rabroue son adjoint, botte en touche et parle mal à son chef. Il a vraiment rien pour lui, si ce n’est ce flair bien pratique du point de vue narratif mais qui ne permet pas de tisser un lien, même tenu, de sympathie entre lui et le lecteur. Au final, l’amnésie initiale n’est pas expliquée. Et quand VV brise le quatrième mur en expliquant à son adjoint qu’il ne va pas lui révéler prématurément l’identité du tueur car ça ne se fait pas dans un polar, c’est en trop.


On notera le bandeau sur la couverture, qui proclame l’obtention d’un prix, certes, mais qui a été obtenu en 1993. Car on en est là dans la surexploitation du polar suédois : on pioche dans du vieux stock en espérant que ça ne se verra pas trop.

Commentaires

  1. Réponses
    1. Deux soirées de lecture perdues, ce n’est rien.
      Et je suis certain qu’un fan de la série va venir défendre le commissaire qui mâchouille des cure-dents.
      C’est le genre d’œuvre qui prend tout son sens à la longue, quand tu as lu les 10 enquêtes.
      Et il y a une adaptation télévisée, qui plus est. Youhou.

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  2. Anonyme19/2/14

    "Et quand VV brise le quatrième mur en expliquant à son adjoint qu’il ne va pas lui révéler prématurément l’identité du tueur car ça ne se fait pas dans un polar, c’est en trop. »

    Tu m’étonnes ! ...

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  3. Tu confirmes ma décision d'arrêter le polar nordique, prise depuis déjà bien longtemps. Merci Cédric !

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  4. C'est vrai qu'à part quelques Mankell, le polar nordique n'est pas vraiment emballant...
    Merci aussi pour cette critique !

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