Je fais un petit retour aux sources avec ce premier volume de la collection qui propose les aventures classiques de nos chers X-Men d'antan en reprenant la série à partir de l'année 1976 (mon année de naissance). 520 pages de super-héros old school très éloignées des derniers avatars cinématographiques de la bande de mutants la plus célèbre de l'univers Marvel. Une petit bouchée de madeleine à la Proust pour retrouver le goût vintage du comics d'autrefois.
Première surprise en retrouvant ces X-Men à l'ancienne : Serval, Storm, Colossus, Phoenix et Cyclope ne sont nullement les membres fondateurs du groupe puisque cette configuration n'est que la énième refonte des X-Men. À l'occasion du passage de relai entre l'ancienne équipe et la nouvelle, on croise des super-héros bien kitsh et stéréotypés comme on les aime, à l'image de John Proudstar, le farouche super-héros Apache qui déteste les Blancs ou bien du Japonais Sunfire qui refuse de collaborer avec des étrangers.
Mais nos héros sont les premières victimes de ces clichés nationaux :
- Colossus a pour nom de famille Rasputin, passe son temps à jurer en disant "Par le fantôme de Lénine" et pense sans arrêt à sa chère mère patrie qui lui manque.
- Storm voit ses parents mourir sous les bombes françaises, devient voleuse au Caire et finit déesse au Kenya, le tout courronné par une amnésie bien pratique.
- Serval est un fier citoyen Canadien dont l'un des collègues de travail est un super-héros arborant une feuille d'érable sur son costume.
- Diablo fuit une Allemagne obscurantiste qui fait plus penser aux Carpathes médiévales qu'à la RFA des années 70.
Les aventures sont délicieusement rétro et absurdes : les X-Men enchaînent les confrontations avec des méchants plus ringards et insensés les uns que les autres. La palme revient à une île qui se transforme en créature douée de pouvoirs psy suite à des essais nucléaires insulaires. Ils changent de plan, partent dans l'espace ou voyagent dans des mondes parallèles aussi facilement qu'ils cognent sur tout ce qui bouge. Mais ce qui fait tout le charme de ces scénarios à l'ancienne, ce sont les fameux dialogues surexplicatifs qui abondent.
Je ne me souvenais pas que le monde de Marvel était une telle auberge espagnole : les mutants cotoient les aliens, les lutins ou les magiciens avec beaucoup de facilité. La technologie est ultra-développée mais elle est réservée uniquement à l'usage des méchants qui construisent des bases spatiales ou des complexes souterrains sans l'aide de personne tandis que le reste du monde stagne dans son quotidien merdique.
J'étais retourné aux sources pour vérifier si le fameux message politique qu'on attribue aux X-Men est réel ou bien abusivement attribué. À la lecture de ces 520 premières pages, je dois avouer que je ne vois pas l'once d'un message politico-social dans cette série. La dénonciation du racisme à travers le rejet des mutants est totalement absente et la série se contente d'empiler les images d'Épinal sur les pays étrangers. Toutefois, malgré la pauvreté des scénarios (paf les X-Men sont perdus sur un continent perdu et attaqués par des dinosaures), les illogismes à la pelle (comme Magneto qui propulse dans l'espace une caravane de gitan avec les X-Men dedans sans que l'absence d'air (entre autre) ne pose de problème à qui que ce soit) et les méchants ridicules (Eric le Rouge, un méchant habillé en armure médiévale de la tête au pied et qui est en fait l'espion envoyé sur Terre par une bande d'aliens tout aussi absurdes), il se dégage de toutes ces pages un parfum irresistible d'aventures décomplexées. On peste ou on rit jaune en se disant que ça a très mal vieilli, mais on tourne les pages à travers une longue suite de climax abusifs pour voir le groupe évoluer très lentement vers les X-Men d'aujourd'hui.
Et puis, il y a ce petit côté soap qui entretient un peu le suspens : Serval va-t-il finir par avouer à Phoenix son amour ? Diablo et Colossus sont-ils juste amis ou bien plus si affinité ?
Première surprise en retrouvant ces X-Men à l'ancienne : Serval, Storm, Colossus, Phoenix et Cyclope ne sont nullement les membres fondateurs du groupe puisque cette configuration n'est que la énième refonte des X-Men. À l'occasion du passage de relai entre l'ancienne équipe et la nouvelle, on croise des super-héros bien kitsh et stéréotypés comme on les aime, à l'image de John Proudstar, le farouche super-héros Apache qui déteste les Blancs ou bien du Japonais Sunfire qui refuse de collaborer avec des étrangers.
Mais nos héros sont les premières victimes de ces clichés nationaux :
- Colossus a pour nom de famille Rasputin, passe son temps à jurer en disant "Par le fantôme de Lénine" et pense sans arrêt à sa chère mère patrie qui lui manque.
- Storm voit ses parents mourir sous les bombes françaises, devient voleuse au Caire et finit déesse au Kenya, le tout courronné par une amnésie bien pratique.
- Serval est un fier citoyen Canadien dont l'un des collègues de travail est un super-héros arborant une feuille d'érable sur son costume.
- Diablo fuit une Allemagne obscurantiste qui fait plus penser aux Carpathes médiévales qu'à la RFA des années 70.
Les aventures sont délicieusement rétro et absurdes : les X-Men enchaînent les confrontations avec des méchants plus ringards et insensés les uns que les autres. La palme revient à une île qui se transforme en créature douée de pouvoirs psy suite à des essais nucléaires insulaires. Ils changent de plan, partent dans l'espace ou voyagent dans des mondes parallèles aussi facilement qu'ils cognent sur tout ce qui bouge. Mais ce qui fait tout le charme de ces scénarios à l'ancienne, ce sont les fameux dialogues surexplicatifs qui abondent.
Je ne me souvenais pas que le monde de Marvel était une telle auberge espagnole : les mutants cotoient les aliens, les lutins ou les magiciens avec beaucoup de facilité. La technologie est ultra-développée mais elle est réservée uniquement à l'usage des méchants qui construisent des bases spatiales ou des complexes souterrains sans l'aide de personne tandis que le reste du monde stagne dans son quotidien merdique.
J'étais retourné aux sources pour vérifier si le fameux message politique qu'on attribue aux X-Men est réel ou bien abusivement attribué. À la lecture de ces 520 premières pages, je dois avouer que je ne vois pas l'once d'un message politico-social dans cette série. La dénonciation du racisme à travers le rejet des mutants est totalement absente et la série se contente d'empiler les images d'Épinal sur les pays étrangers. Toutefois, malgré la pauvreté des scénarios (paf les X-Men sont perdus sur un continent perdu et attaqués par des dinosaures), les illogismes à la pelle (comme Magneto qui propulse dans l'espace une caravane de gitan avec les X-Men dedans sans que l'absence d'air (entre autre) ne pose de problème à qui que ce soit) et les méchants ridicules (Eric le Rouge, un méchant habillé en armure médiévale de la tête au pied et qui est en fait l'espion envoyé sur Terre par une bande d'aliens tout aussi absurdes), il se dégage de toutes ces pages un parfum irresistible d'aventures décomplexées. On peste ou on rit jaune en se disant que ça a très mal vieilli, mais on tourne les pages à travers une longue suite de climax abusifs pour voir le groupe évoluer très lentement vers les X-Men d'aujourd'hui.
Et puis, il y a ce petit côté soap qui entretient un peu le suspens : Serval va-t-il finir par avouer à Phoenix son amour ? Diablo et Colossus sont-ils juste amis ou bien plus si affinité ?
Héhé, d'après mes souvenirs (j'ai arrêté Marvel il y a une quinzaine d'années), j'ai commencé à voir la réelle thématique mutant-racisme avec l'album "Dieu crée, l'homme détruit" puis toute la série "Facteur X" qui, reprenant les perso de départ (Angel, Cyclope etc) était carrément centrée là-dessus. Je sais plus trôt de quand ça date, mais je dirais 20 ans après ce que tu as lu :)
RépondreSupprimertrôt. C'est joli, trôt.
RépondreSupprimerIl y a une critique politique, mais pour la trouver, il faut retrouner à l'origine, ceux d 1966, créé par Stan Lee...
RépondreSupprimerpour moi la critique du racisme (via le rejet des mutants) date de "dieu créé l'homme détruit" (scenar : chris claremont) puis ensuite de quelques excellents épisodes de cette époque mettant en scène les sentinelles, des robots qui viennent du futur et qui ont été créés pour tuer les mutants- on a alors droit a des épisodes avec les Xmen dans ce futur post apocalyptique et tres raciste.
RépondreSupprimerc'est ce plot qui a été repris en tache de fond dans les films 1 et 2
cette période est brillamment illustrée par john byrne (ah, dark phoenix etc.) chris claremont était lui un vrai pondeur de soap opéra et sa période avec Byrne est la meilleure
Dieu crée l'homme détruit a en effet une thématique très forte en ce qui concerne le racisme, l'intégration et la religion/politique/évangelistes..; et c'est le Hors série n°2 ou 3 de la serie des X man. Il date donc de l'époque du tout début des "nouveaux X-men" (Serval et consors)... Album avantgardiste, qui a defrayé la chronique à l'époque, autant par le thème que par la narration très moderne pour l'époque. Et on retrouve clairement toute l trame de cet album dans la trilogie des films ;-)
RépondreSupprimercege (pas spécialiste, mais fan du sus-dit album)