Je suis très emmerdé avec ce livre car j'en attendais beaucoup suite aux commentaires laudatifs d'un mien ami qui dévore cette série avec passion. J'ai donc acheté les 3 premiers livres de poche du Cycle Baroque de Neal Stephenson les yeux fermés en salivant à l'avance du contenu. Mais vous savez ce que c'est, plus on vous dit que vous allez aimer un livre/film/jeu, plus le déception est grande car l'image magnifiée s'effondre suite au choc du réel. Ce livre n'a pas fait exception à la règle : ma déconvenue est à la hauteur des éloges entendus.
L'action débute en 1655 à Londres et se focalise sur Daniel Waterhouse, un jeune homme fasciné par la Science qui vit dans l'ombre de son ami Isaac Newton et dont l'héritage familial est assez complexe (son père a été l'un des inspirateurs de Cromwell). Le récit alterne avec des scènes maritimes en 1713 à Boston avec ce même Daniel Waterhouse. Daniel glose et fréquente des gens d'idées de la Royal Society qui parlent, parlent, parlent... C'est là le drame du livre : les personnages passent leur temps à discourir sur les découvertes scientifiques qu'ils font ou sur l'incertitude politique de l'Europe, mais en dehors de ces longs dialogues faisant des clins d'oeil à l'Histoire, il ne se passe rien de bien palpitant pour le lecteur qui subit un laborieux brossage de tableau scientifico-historique de l'époque. Stephenson s'amuse en démontrant sa connaissance des théories de cette ère, il jongle avec des grands noms et des principes, mais au final le lecteur se fade un pensum bien peu digeste. L'humour et le cynisme de l'auteur ne font même pas passer la pilule.
Je sais à l'avance ce que les fans vont me rétorquer : "C'est le premier livre qui est comme ça, ensuite l'action démarre." Ouch, et bien je ne suis pas certain d'avoir envie de tenter ma chance avec le second volume tant ce premier opus est a été un calvaire littéraire. Les idées sont bonnes, les personnages intéressants, mais c'est incroyable comme Stephenson s'embourbe dans son écriture. Il pousse le vice jusqu'à abuser de l'inter-textualité en faisant constamment référence à son livre Cryptonomicon dont les personnages citent le titre pour un oui ou pour un nom. Je sais que derrière ces premières 450 pages se cache une saga prometteuse que tout le monde loue, mais je me suis trop forcé pour passer à travers cette introduction, je n'ai pas envie de me faire violence pour lire la suite. Tant pis.
L'action débute en 1655 à Londres et se focalise sur Daniel Waterhouse, un jeune homme fasciné par la Science qui vit dans l'ombre de son ami Isaac Newton et dont l'héritage familial est assez complexe (son père a été l'un des inspirateurs de Cromwell). Le récit alterne avec des scènes maritimes en 1713 à Boston avec ce même Daniel Waterhouse. Daniel glose et fréquente des gens d'idées de la Royal Society qui parlent, parlent, parlent... C'est là le drame du livre : les personnages passent leur temps à discourir sur les découvertes scientifiques qu'ils font ou sur l'incertitude politique de l'Europe, mais en dehors de ces longs dialogues faisant des clins d'oeil à l'Histoire, il ne se passe rien de bien palpitant pour le lecteur qui subit un laborieux brossage de tableau scientifico-historique de l'époque. Stephenson s'amuse en démontrant sa connaissance des théories de cette ère, il jongle avec des grands noms et des principes, mais au final le lecteur se fade un pensum bien peu digeste. L'humour et le cynisme de l'auteur ne font même pas passer la pilule.
Je sais à l'avance ce que les fans vont me rétorquer : "C'est le premier livre qui est comme ça, ensuite l'action démarre." Ouch, et bien je ne suis pas certain d'avoir envie de tenter ma chance avec le second volume tant ce premier opus est a été un calvaire littéraire. Les idées sont bonnes, les personnages intéressants, mais c'est incroyable comme Stephenson s'embourbe dans son écriture. Il pousse le vice jusqu'à abuser de l'inter-textualité en faisant constamment référence à son livre Cryptonomicon dont les personnages citent le titre pour un oui ou pour un nom. Je sais que derrière ces premières 450 pages se cache une saga prometteuse que tout le monde loue, mais je me suis trop forcé pour passer à travers cette introduction, je n'ai pas envie de me faire violence pour lire la suite. Tant pis.
Si tu veux une uchronie à la même époque plus rythmée et moins ambitieuse, essaye de Keyes l'Age de la déraison (Age of Unreason). Mais c'est très fantastique - et très uchronique.
RépondreSupprimerTu lui laisses quand même le tag "Inspi bouquin", au fait ? Ca veut dire que tu le recommandes ? :)
RépondreSupprimerBon matin!
RépondreSupprimerAprès avoir réellement adoré Snowcrash du même Neal Stephenson (qui est toujours dans mon top des livres favoris, après The Stress of Her Regard de Powers), je m'étais rué sur Cryptonomicon. Le livre m'a laissé le même goût dans la bouche que tu évoques pour Quicksilver. Des personnages fabuleux, des allers-retours entre deux époques fortes, des situations potentiellement palpitantes et... un ennui profond, dû à l'absence d'exploitation de ces éléments. Pas d'événements, pas de rebondissements, de longs passages, sûrement bien écrits mais dans le fond plus ennuyeux que la pluie. On attend désépéremment qu'il se passe quelque chose.
Comme je suis un gars têtu, je suis allé au bout et, pour vraiment toucher le fond. Il n'y a pas pire reproche pour moi que l'absence de fin pour un livre. Et là on tourne la dernière page et rien. Frustration totale.
Tout ça pour dire que ben, je te le recommande pas non plus.
Bon ... je vais faire vite, j'suis pas assez réveillé de toute façon ...
RépondreSupprimerj'ai beaucoup aimé Cryptonomicon, mais je triche, je connais pas mal les milieux décrit, cypherpunk, etc.
Et donc aussi, je me suis lancé tête baissé dans Quicksilver. Et je me suis arrêté très vite, par cette lassitude qui fait durer chaque page un peu plus longtemps ...
Je me suis alors dit un truc du genre : Stephenson fait des bouquins entièrement construit sur des références, auxquelles le lecteur est sensé adhérer a priori (on pourrait presque dire à la Tarantino ... ).
Et il me semble que le Cycle baroque, pour ce que j'en ai vu, demande des références auxquelles nous n'adhérons. En particulier une vision de l'histoire des USA et de l'Europe.
Voilà ... réflexions du petit matin ...
Oui, je laisse le tag "Inspi" car malgré tout, j'ai pioché quelques idées dans cette mélasse littéraire. Les puritains, les scientifiques qui essaient de créer la vie en laissant pourrir un tas de viande à l'air libre, l'invention de la lettre de crédit... tout ça m'inspire pour la Renaissance gothique de Warhammer. Je vais jeter un coup d'oeil sur l'Age de la Déraison, promis.
RépondreSupprimerJe rejoins les avis d'Éric et d'Anne Onyme sur Stephenson : il veut absolument épater le lecteur avec ses connaissances et oublie qu'il est là pour raconter une histoire. C'est des cours d'histoire mal romancés, ce qui fait rarement de bons romans.
Il faut effectivement être connaisseur de la chose anglophone pour savourer ce livre. Ce n'est pas pour rien que le joueur qui m'a recommandé ce cycle est professeur d'épistémologie au Canada et aux USA : il possède les clefs pour comprendre les clins d'oeil de l'auteur et savourer le travail de fiction historique. Moi pas.
Je me sens moins seul et moins con d'être passé à côté du livre avec vos commentaires, merci.
Malheureusement, c'est pas parce qu'on est un groupe de cons qu'on est moins con :-)
RépondreSupprimerCeci dit, je suis un adversaire farouche des gens qui pensent qu'il suffit d'accumuler une brouette de références absconses qui seront comprises par une poignée de gus adeptes de la plus énergique des masturbations intellectuelles, et qui après se fendent de laïus verbeux (et pléonasmiques) sur des pages internet prétentieuses destinées aux gens qu'ils supposent moins intelligents qu'eux, accumuler des références à tiroirs donc (reprenez au début), pour faire une histoire.
En clair, Question pour un champion, c'est amusant mais c'est pas un signe d'intelligence, c'est juste être un bon petit toutou qui apprend par coeur et fait le beau à la télé. J'aime pas David Lynch non plus.
Aaah, ça fait longtemps que j'avais pas dit du mal. Ca fait du bien :-)
J'avoue, j'ai fais autrefois partie des cohortes lynchiennes qui expliquaient, schéma à l'appui, le vrai sens temporel de Lost Highway et qui cherchaient du sens derrière chaque plan de Lynch avant de comprendre, tardivement, qu'il finissait par se parodier lui-même à force de cultiver le mystère narratif à deux cents.
RépondreSupprimerSi un fan du Cycle Baroque voulait bien défendre la saga, ça serait cool car là, on nage en plein consensus mou. Je veux de l'esclandre littéraire.
Beuh ? Moi j'aime bien Lynch. Pas tout (pas aimé Lost Highway, adoré Mulholland Drive), mais ce que j'aime, j'ai pas besoin de le comprendre. Il suffit que ça m'évoque des choses et me fasse faire des rêves bizarres après. Je ne pense pas que Lynch s'auto-parodie, et je le crois au contraire fidèle à sa vision du cinéma. Et d'ailleurs j'irai voir le dernier sorti, Inland Empire.
RépondreSupprimerPour le Cycle baroque, Chris était plein d'espoir avant de l'entamer. Je ne sais pas si cet enthousiasme a survécu à la lecture. Quant à moi, j'ai bien aimé Snow Crash, Zodiac et l'Age de diamant, mais pas au point de me lancer dans le Cycle baroque.
J'aime Lynch quand il n'essaye pas à tout prix de faire du Lynch comme dans Mulholland Drive. J'aime bien ses films des débuts (Dune, Elephant Man ou Blue Velvet), je suis fan de Twin Peaks et d'Une histoire vraie mais les récits déconstruits qui sont devenus sa marque de fabrique me laissent de glace maintenant.
RépondreSupprimerMais je le note sur mon livre des rancunes personnel : "Philippe aime bien Lynch".
Personnellement, je n'avais jamais lu de Stephenson avant d'aborder le Cycle Baroque. De plus, je n'ai pas encore tout lu le cycle, je ne peut donc pas parlé des 6,7 et 8 livres.
RépondreSupprimerMalgré les défauts évidents du style de Stephenson (un peu trop pédagogique à mon goût), je suis certain que le Cycle Baroque restera comme un oeuvre importante de la littérature populaire anglophone.
Cette opinion n'engage bien sûr que moi. Je trouve cependant certaines des critiques qui précédent comme peu convaincantes.
On dit que le premier tome est ennuyeux. Il faut comprendre le rôle qu'il occupe dans la série. Les 100 premières pages du Nom de la Rose sont aussi ennuyeuses. Que dire des 50 premières pages de l'Illiade... Selon moi, le but du premier tome est de modifier les catégories que le lecteur projete sur cette époque. Stephenson insiste principalement sur deux choses: la science et l'argent. Ces sujets sont en général peu abordés dans la littérature historique décrivant le 17e siècle, mais ils sont le coeur de la proposition de Stephenson. Ce dernier a manifestement voulu écrire un grand roman populaire qui repose sur le bouleversement qu'a entraîné l'avénement de la science technologique et l'économie de marché.
Tout ce que fait le premier tome, c'est de mettre en place les éléments qui permettent au lecteur de saisir combien ces changements sont perçus à l'époque comme mettant en péril les fondements mêmes de la société. J'imagine que le dire en quelques pages n'a pas paru suffisant à Stephenson. Il a préféré nous montrer en détails comment la Royal Society fut fondée, comment les Pays-Bas ont changé la façon de concevoir la richesse, comment les guerres de religions en Angleterre ont permis indirectement le début de la science, etc.
Comme pour le début du Nom de la Rose, cette "transformation" change l'expérience de lecture du reste.
Sans les 100 premières pages, Le NdlR est une histoire policière exotique. Avec les 100 premières pages, le Nom de la Rose est une allégorie de la difficile assimilation par l'Église de la pensée antique, d'une conception moins fermée de l'être humain. Rappellez-vous que le livre disparu est un texte d'Aristote sur la comédie.
De même, Stephenson (avec moins de talent qu'Eco) veut nous convaincre, tout en nous divertissant, du lien étroit qui relie le début de la science organisée, l'avénement de la liberté politique en Angleterre et la montée capitalisme.
Les lecteurs attentifs auront compris qu'Alexandre n'est nul autre que le philosophe québécois qui hante ma table de jeu et qui, comme à chaque fois, me fait douter de mes jugements à l'emporte-pièce.
RépondreSupprimerJe continue de penser que c'est le pire premier volume pour une saga, mais Alex me dit tellement de bien de la suite du cycle que je vais sans doute donner une deuxième chance à Stephenson quand j'aurais digéré cette déception.
Merci, Alex, j'apprécie ton éclairage. N'oublie jamais que nous sommes des chialeux de français, tu sais ce que c'est... ;o)
D'un autre côté, si la lecture de ces livres est une véritable torture, elle n'est peut-être pas nécessaire.
RépondreSupprimerIl est vrai que je ne m'étais pas rendu compte combien ma lecture du premier tome en particulier pouvait avoir été influencée par ma connaissance de l'histoire brittanique. Cela m'avait échappé...
Dans les autres tomes, l'action se déroule un peu partout, et aussi en France.
Mes propos vont paraître délicieusemnt péquistes, mais je pense qu'il faut avoir une sensibilité anglophone pour apprécier ce premier livre du Cycle Baroque. Malgré tous mes efforts biculturels, j'avoue ma profonde méconnaissance de la culture britannique. Du coup ce qui amuse Stephenson ou réjouit les anglophiles dans ce volume me dépasse totalement. Pour continuer dans la comparaison Nom de la Rose/Cycle Baroque, je comprends bien mieux l'hérésie dolcinienne que le Puritanisme, pour des raisons évidentes de tropisme culturel.
RépondreSupprimerAlex m'avait vendu le Cycle Baroque en me parlant de sa filiation avec les romans d'Alexandre Dumas (il louait des personnages dignes du cape et d'épée), or j'ai compris que cet aspect de la narration n'est présent que dans les volumes suivants.
Je n'ai qu'un seul moyen pour avoir des certitudes : continuer de lire le cycle pour arriver à ces passages romanesques moins professoraux et me forger ma propre idée.