Je sais, habituellement, Philippe et moi parlons surtout de nos lectures "légères". Nous ne sommes pas une annexe de la rubrique littéraire du Monde Diplomatique. Sauf que, des fois, ça fait du bien de sortir son nez de la fantasy de gare ou de la SF. Lenin's tomb est pour moi un dommage collatéral : à force de m'intéresser à la culture russe, j'explore différentes facettes du mythe russe. Car la fameuse âme slave, c'est pas en lisant SAS au Kremlin ou Natacha la tigresse indomptable de la taïga qu'on peut prétendre la comprendre.
David Remnick travaillait pour le Washington Post. En 1988, il est devenu correspondant à Moscou. Avec sa femme Esther (journaliste au New York Times), ils ont donc été aux premières loges pour assister à la chute de la maison soviétique. Lenin's tomb raconte, à travers une foule d'entrevues, la fin d'une époque, les temps troublés du changement, l'arrivée soudaine du capitalisme dans un pays qui croyait pouvoir s'en protéger à jamais... Bien que Remnick raconte en détails les manoeuvres politiques de Gorbatchev, Yelstin et des autre hommes du Parti, ce livre n'est pas seulement une collection d'analyses politiciennes. L'auteur rencontre des dissidents, des gens de la rue, des amis, des militaires... La Glasnost et la Perestroïka sont rendues de manière saisissante. Je n'étais qu'un adolescent quand l'URSS s'est cassé la gueule et relire les minutes de cette euthanasie politique est... éclairant.
Alors oui, Remnick est américain. On peut difficilement faire pire comme tropisme idéologique. Évidemment, pour lui, la fin de la Russie soviétique, c'est une libération. Pourtant (et c'est sans doute ce qui donne toute sa force à ce prix Pulitzer de 1994), ce n'est pas un livre où le capitalisme triomphe glorieusement, où les belles valeurs de l'Ouest finissent par provoquer un beau happy end. Remnick est avant tout un vrai russophile. Il n'est pas en train de faire un safari dans un pays lointain à bord d'un minibus climatisé, il a un réel attachement et une empathie certaine pour les Russes qui vivent cette réalité au quotidien. L'accession à la démocratie est la seule valeur occidentale qui semble compter à ses yeux.
Ce livre m'a fait perdre mes dernières illusions de communiste romantique.
David Remnick travaillait pour le Washington Post. En 1988, il est devenu correspondant à Moscou. Avec sa femme Esther (journaliste au New York Times), ils ont donc été aux premières loges pour assister à la chute de la maison soviétique. Lenin's tomb raconte, à travers une foule d'entrevues, la fin d'une époque, les temps troublés du changement, l'arrivée soudaine du capitalisme dans un pays qui croyait pouvoir s'en protéger à jamais... Bien que Remnick raconte en détails les manoeuvres politiques de Gorbatchev, Yelstin et des autre hommes du Parti, ce livre n'est pas seulement une collection d'analyses politiciennes. L'auteur rencontre des dissidents, des gens de la rue, des amis, des militaires... La Glasnost et la Perestroïka sont rendues de manière saisissante. Je n'étais qu'un adolescent quand l'URSS s'est cassé la gueule et relire les minutes de cette euthanasie politique est... éclairant.
Alors oui, Remnick est américain. On peut difficilement faire pire comme tropisme idéologique. Évidemment, pour lui, la fin de la Russie soviétique, c'est une libération. Pourtant (et c'est sans doute ce qui donne toute sa force à ce prix Pulitzer de 1994), ce n'est pas un livre où le capitalisme triomphe glorieusement, où les belles valeurs de l'Ouest finissent par provoquer un beau happy end. Remnick est avant tout un vrai russophile. Il n'est pas en train de faire un safari dans un pays lointain à bord d'un minibus climatisé, il a un réel attachement et une empathie certaine pour les Russes qui vivent cette réalité au quotidien. L'accession à la démocratie est la seule valeur occidentale qui semble compter à ses yeux.
Ce livre m'a fait perdre mes dernières illusions de communiste romantique.
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