Wonderful


Wonderful de David Calvo est un roman pré-apocalyptique. Le monde est sur le point d'être détruit. C'est pas la faute au calendrier maya, au réchauffement de la planète ou à une guerre nucléaire, c'est la Lune qui est en train de se fissurer et qui va tomber sur Terre en faisant un sacré boucan. Quelques jours avant la catastrophe finale, le lecteur suit la trajectoire de plusieurs personnages dans Londres. Une Londres irréelle où un mystérieux animateur de radio fait jouer sa playlist personnelle, où des rôlistes/GNistes nient la réalité en revivant la grandeur victorienne, où un grand marathon de danse est sur le point de débuter...

Il y a de la chimérie dans ce livre de David Calvo. C'est un rêve éveillé, avec ce que ça comporte d'incompréhensible, de symbolique, d'allusif. C'est par moment décousu, comme tout bon rêve, mais la logique interne du bidule est bien là, palpable pour peu qu'on se laisse flotter sur l'écriture du monsieur. Une narration au présent, d'ailleurs, un style que j'affectionne.

Par moment, j'ai eu l'impression de lire un hommage à Neil Gaiman. La faute au décor londonien et aux tribulations des personnages, qui m'ont énormément fait penser à Neverwhere, surtout quand on passe à travers les différentes strates sociales de cette Londres qui est sur le bord du précipice. Et puis le Mobile m'a beaucoup fait penser aux Endless de Sandman. C'est pas un reproche, ceci dit, car l'auteur a son propre univers, ces marottes à lui. Ce n'est pas une pâle copie gaimanienne, c'est avant tout du Calvo.

J'en dis volontairement pas plus sur l'intrigue et le genre du roman, car le plaisir vient aussi de la surprise de la découverte, non mais.

David Calvo est écrivain, dessinateur et concepteur de jeux vidéo. Si son blog est sur notre blogroll, c'est parce qu'il a des accointances avec mon colocataire Philippe (mais si, rappelez-vous, le type qui lit des romans Eberron). J'imagine qu'ils ont tué du gobelin ensemble quand ils étaient minots à Marseille.

Commentaires

  1. On ne tuait pas de gobelins, nous, on chassait du profond !

    A part ça, je suis d'accord en tout point avec ta critique. J'y ajoute juste : "quelle fin émouvante". Et il y a évidemment un gros hommage à Gaiman derrière Wonderful.

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