Brandon Sanderson - Elantris







J'ai hésité en écrivant ce billet. Au départ, je voulais passer Elantris, le premier roman publié par Sanderson, à la BOBinette. Mais, finalement, c'est trop sévère. Les romans de Sanderson possèdent bien plus de qualités que de défauts, et, comparés à d'autres productions critiquées par Bob, ils s'en tirent haut la main. Car, on le sent à travers chacun de ses livres, Sanderson est un artisan, amoureux du travail bien fait, et il peaufine soigneusement son univers, ses systèmes magiques, et les ficelles de son intrigue. OK, il n'a pas le talent d'un Jack Vance ou d'un China Miéville et ses décors ne prennent pas vraiment vie; OK, ses personnages semblent parfois plus des incarnations de stéréotypes que des personnalités crédibles (c'est plus vrai dans Elantris que dans Mistborn); OK, les ressorts de son intrigue reposent de façon trop visible sur la coïncidence ou l'intuition salvatrice du personnage; OK, enfin, son soin à tout expliquer et justifier rend parfois le tout un peu trop carré, trop ficelé, et bizarrement rationnel sans être tout à fait logique.

MAIS

Sanderson, ainsi qu'on le voit à travers son blog, respecte ses lecteurs et écrit les romans que lui-même aurait envie de lire. Il est peut-être trop sincère et naïf pour prendre aux tripes (difficile de se prendre vraiment d'affection pour ses personnages chastes et idéalistes), mais il écrit de la Fantasy pour jeunes adultes, pas du roman noir. Ce n'est ni Chandler ni Ellroy, mais par rapport aux cyniques qui décident de devenir les nouveaux GRR Martin en collant ensemble des scènes de bataille mal raccordées par des intrigues débiles dans des Moyen-Age de carnaval, il n'y pas de photo. Pas plus qu'avec les auteurs d'un succès unique qui continuent à écrire encore et encore le même premier roman décliné à toutes les sauces.

Sanderson échappe donc à Bob, mais si vous cherchez de la Fantasy qui vous fasse vous taper le cul par terre, c'est pas non plus là qu'il faut chercher. Essayez plutôt Janua Vera, le Royaume Blessé, Perdido Street Station ou Locke Lamora.

...

Comment ? De quoi parle le livre ? Vous voulez un résumé en plus ? Heu... Il y a une ville de demi-dieux, dans laquelle vont habiter les gens qui manifestent spontanément des pouvoirs magiques. Cette ville et le pouvoir qu'elle représente maitient tout l'équilibre géopolitique du continent. Et tout d'un coup, patatras, les demi-dieux perdent pour une raison mystérieuse leurs pouvoirs, et deviennent des créatures affaiblies et fragiles. La ville devient un ghetto dans laquelle on jette  les gens qui continuent à manifester sa marque, mais de façon pervertie. C'est ce qui arrive au prince héritier du royaume, la veille de son mariage, ce que ne sait pas sa fiancée qui arrive le lendemain. On suit ensuite leurs deux histoires, celle du prince qui essaye de survivre et de comprendre les raisons de la présente condition, et de la princesse qui découvre la cour, les intrigues de palais, ainsi que la diplomatie puisque la situation, qui était de plus en plus tendue, est sur le point de sombrer dans la guerre et le chaos. Comme je le disais, c'est bien foutu, c'est du one-shot, et ça se lit très agréablement.


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Commentaires

  1. et bien je vais lire Locke Lamora.... ça à l'air d'être du bon !

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  2. Content de voir que Bob est honnête. Elantris n'est pas un chef d'oeuvre masi c'est un roman très correct.

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  3. Oui, Elantris est bien. Je l'ai dévoré en VO l'année dernière et c'est bien ficelé.

    Et surtout cette idée de 3 personnages principaux qui vont s'affronter sans se connaitre puis devenir alliés alors qu'ils sont les pile et face d'un même destin qui se déroule est plutot bonne.

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  4. Je n'ai rien vu, rien entendu. Et bien sûr, je ne dirai rien. Suis prudent quand il s'agit de Bob, maintenant.
    Blague à part, ça à l'air lisible puisque non passé au pilori. Je note pour plus tard.
    Et Locke Lamora, c'est quand ils veulent pour la sortie en poche.

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