Suivre une série dès la diffusion de son premier épisode, c'est un petit pari sur l'avenir. C'est sûr, on ne risque pas grand chose, si ce n'est perdre un peu de temps. Mais il y a le plaisir de trouver un petit bijou avant que Télérama ne se mette à en parler.
Rubicon traite d'espionnage, mais pas du tout à la Jack Bauer. C'est le monde du renseignement vu par les yeux d'un analyste. Un type qui avale des tonnes de données et cherche des liens entre des éléments a priori sans rapport. Et justement, un jour, il trouve un drôle de truc dans les grilles de mots croisés de plusieurs journaux. Une occurrence atypique. Il en parle à son supérieur et ce dernier décède dans un drôle d'accident. Mais notre analyste se doute bien que rien n'est hasardeux en ce bas-monde. Et quand sa hiérarchie lui propose de prendre le fauteuil du défunt, notre analyste sait qu'il vient de glisser les doigts dans un engrenage qui va immanquablement lui broyer chacune de ses phalanges. Mais il accepte parce qu'il veut voir ce qui se cache derrière ce théâtre d'ombres.
Rubicon m'a beaucoup fait penser à un film de 1975 de Sydney Pollack : Les trois jours du condor. Robert Redford y incarne un analyste de la CIA qui à la suite du massacre de tous les employés de son bureau se retrouve en fuite. Il y a aussi une ambiance façon Les hommes du président (toujours avec Redford).
Bien évidemment, il y a quelques défauts. La femme et la fille de notre analyste sont mortes lors des attentats du 11 septembre. Ça donne un homme qui n'a plus rien à perdre, hanté par ses fantômes. C'est un peu grossier. Il faut aussi passer l'éponge sur quelques clichés (les mecs intelligents jouent aux échecs. C'est jamais des fans de Docteur Maboul, non, c'est des bêtes aux échecs.)
Si vous cherchez une série où il ne passe pas grand chose, à vous de traverser ce Rubicon. Je vous attend sur l'autre rive, que la série tienne sa promesse initiale ou non.
Ps : à chaque fois que je lis le titre Rubicon, je pense à la chanson Ulysses de Dead Can Dance :
Rubicon m'a beaucoup fait penser à un film de 1975 de Sydney Pollack : Les trois jours du condor. Robert Redford y incarne un analyste de la CIA qui à la suite du massacre de tous les employés de son bureau se retrouve en fuite. Il y a aussi une ambiance façon Les hommes du président (toujours avec Redford).
Bien évidemment, il y a quelques défauts. La femme et la fille de notre analyste sont mortes lors des attentats du 11 septembre. Ça donne un homme qui n'a plus rien à perdre, hanté par ses fantômes. C'est un peu grossier. Il faut aussi passer l'éponge sur quelques clichés (les mecs intelligents jouent aux échecs. C'est jamais des fans de Docteur Maboul, non, c'est des bêtes aux échecs.)
Si vous cherchez une série où il ne passe pas grand chose, à vous de traverser ce Rubicon. Je vous attend sur l'autre rive, que la série tienne sa promesse initiale ou non.
Ps : à chaque fois que je lis le titre Rubicon, je pense à la chanson Ulysses de Dead Can Dance :
And now it`s time for you to take off your mask
And cross the Rubicon
And cross the Rubicon
RePs : petite mise à jour au 5e épisode. C'est toujours aussi bon. J'aime la manière dont est décrit l'espionnage réaliste. Comme le disent les personnages, ils relient entre eux des points qui forment, parfois, une structure cohérente.
Petit extrait que j'ai adoré. C'est le patron de la boite d'analyse qui explique à un militaire pourquoi une agence d'analyse doit rester indépendante. Une belle analogie.
When you left the house this morning wearing that tie, perhaps your wife stopped you in the doorway. Perhaps she told you how good you looked in that tie... How handsome it was.
Now, while I'm sure you love your wife, might I suggest you have many reasons to distrust her judgment about... that tie. Maybe she has a fond memory of another time you wore it. A sentimental attachment or perhaps she knows your tie collection, and she's simply glad you didn't choose one of the ties she dislikes. Perhaps she just sensed you were feeling a little fragile. She felt like bucking you up a bit.
Now, imagine for a minute you-you sit down here with us, and I say to you how much I admired that tie. Instantly, you have another opinion, but you don't know me. There's nothing personal between us. We have no sartorial history. No emotional attachment. Whose judgment are you going to trust? Mine or your wife's?
Petit extrait que j'ai adoré. C'est le patron de la boite d'analyse qui explique à un militaire pourquoi une agence d'analyse doit rester indépendante. Une belle analogie.
When you left the house this morning wearing that tie, perhaps your wife stopped you in the doorway. Perhaps she told you how good you looked in that tie... How handsome it was.
Now, while I'm sure you love your wife, might I suggest you have many reasons to distrust her judgment about... that tie. Maybe she has a fond memory of another time you wore it. A sentimental attachment or perhaps she knows your tie collection, and she's simply glad you didn't choose one of the ties she dislikes. Perhaps she just sensed you were feeling a little fragile. She felt like bucking you up a bit.
Now, imagine for a minute you-you sit down here with us, and I say to you how much I admired that tie. Instantly, you have another opinion, but you don't know me. There's nothing personal between us. We have no sartorial history. No emotional attachment. Whose judgment are you going to trust? Mine or your wife's?
ReRePs : Ayé, la première saison vient de prendre fin. La conspiration n'est pas extraordinaire, mais la série a tenu toutes ses promesses : lenteur et profondeur. Les seconds rôles sont très riches. La saison 2 n'a pas été annoncée officiellement, mais quelque part, si la série s'arrêtait après ces premiers 13 épisodes, ça ne serait pas une catastrophe du point de vue narratif.
Le meilleur analyste de la CIA, c'est Jack Ryan, bien sûr ! ;-)
RépondreSupprimerBlague à part, ça a l'air prometteur, comme série. Je vais attendre ta conclusion pour voir si la série tient ses promesses, toutefois. C'est vrai que c'est un pari et un investissement (en temps) de se lancer dans une série, et pour le moment je suis à court - et la banque ne fait pas crédit.
Merci pour l'info Cédric. Ça me tente bien.
RépondreSupprimerDit-moi Cédric, à quel poste c'est diffusé ?
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec Munin, le meilleur analyste CIAien c'est Jack Ryan.
Quelqu'un a eu des échos de "No Ordinary Family" ?
C'est dingue, la fiche Wikipédia de Jack Ryan est plus complète que des biographies d'hommes réels.
RépondreSupprimerhttp://en.wikipedia.org/wiki/Jack_Ryan_%28Tom_Clancy%29
Jeff, Rubicon est diffusé sur AMC.
Pour "No Ordinary Family" (que je ne connaissais pas) IMDB dit que la suite sera diffusée en octobre.
Je suis à 100% d'accord avec toi Cédric, tout le monde sait que les vrais génies jouent tous au jeu de go. Je t'attends d'ailleurs de ce pas sur KGS !
RépondreSupprimerMon goban a pris un peu la poussière ces dernières années, il faudrait que je me remette dans le bain.
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