L'enjomineur, 1794


Après 1792 et 1793, Pierre Bordage ne s'est pas foulé et a pondu un 1794. Tout ce qui devait arrivé est arrivé sans le moindre soupçon d'un début de surprise. Le gentil a mené sa mission a bien et le salaud s'est racheté in extremis une conduite. Plus prévisible que la divulgation du méchant dans un épisode de Scooby-Doo. Pourtant, l'ambiance pedzouille de l'arrière-pays vendéen est toujours là, les dialogues en patois sont encore excellents, mais ce troisième tome n'en finit pas de se diriger vers la conclusion téléphonée qu'on imaginait aisément dès le premier tome de cette trilogie.

Pour ne rien arranger, Bordage se laisse aller à quelques facilités langagières, par exemple en utilisant l'expression "jean-foutre" deux à trois fois par chapitre, c'est pénible.

L'Enjomineur aurait été un bouquin génial si l'intrigue avait tenu en un seul volume et si le lecteur n'avait à suivre que les vicissitudes de Cornuaud le saligaud. Parce qu'en l'état, les fariboles d'Émile le jeune garçon au coeur pur qui est orphelin mais ô surprise a une destinée hors du commun plombe la série.

Reste une évocation populaire de la Révolution qui fleure bon les bocages et les faubourgs. Une histoire qui a l'intelligence de ne jamais mettre directement les grands noms de l'époque en scène pour rester toujours au niveau du français moyen bringuebalé entre les divers factions. Mais plus de 1500 pages et deux protagonistes principaux et inégaux, c'est trop.

Commentaires

  1. J'aime le bocage vendéen, mais pas au point de me coltiner ces 1500 pages. Merci de l'avertissement !

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  2. Je n'ai même pas pu dépasser la page 100 du premier volume. L'idée est intéressante et c'est une période rarement représentée en fantasy, mais je n'ai pas du tout accroché...

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  3. Il y a bien 500 pages de trop... Les pérégrinations du héros ne captivent pas, le "méchant" est plus intéressant.

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  4. J’essayerai au moins 1792, je lorgne Bordage depuis un an

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  5. On est d'accord, il y'avait une bonne idée, mais c'est malheureusement mal géré. Cela dit, je l'ai quand même lu de bout en bout, parfois difficilement...

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