Jeff Winston décède en 1988 à 43 ans d'une crise cardiaque. Son mariage et sa carrière étaient de toutes façons un naufrage. Sauf que... Jeff se réveille en 1963. Il a à nouveau 18 ans, mais la conscience de ses 43 ans. Il peut tout reprendre presque à zéro car il sait ce qui va se passer. Jackie Kennedy va devoir faire nettoyer la plage arrière de sa décapotable par des spécialistes. Nixon va tomber pour des barbouzeries. En misant très tôt de l'argent sur ce jeune hippie qui construit des ordinateurs dans son garage, Jeff peut devenir riche. Mais est-ce le but de cette renaissance ? Doit-il essayer de vivre une vie meilleure ou bien corriger ses erreurs passées ? Et s'il essayait autre chose, comme modifier discrètement l'Histoire ?
Replay de Ken Grimwood a été publié en 1987. Il a gagné un World Fantasy Award, a été nominé pour le prix Arthur C. Clark. C'est indubitablement l'ancêtre du Jour sans fin. Le roman parle d'accomplissement, de déterminisme, de réussite... À chaque fois que Jeff revient à la case départ avec le sentiment d'avoir raté encore une fois sa vie (puisqu'il n'a pas su briser ce cercle de réincarnation) il en apprend plus sur lui-même. L'excès de pognon ne le rend pas heureux. Pas plus que l'excès de sexe. Avoir des enfants rend sa mort inéluctable encore plus triste...
Sauf que tout le long de ma lecture, j'ai eu l'impression de lire le scénario d'un film mettant en scène Sandra Bullock et Keanu Reeves. Une sorte de film de SF guimauve façon Entre deux rives où deux personnes qui ne se connaissent pas et qui vivent à des époques différentes s'écrivent des lettres d'amour. Ou bien Hors du temps, avec Eric Bana, où une histoire d'amour est rendue ardue par le fait que le beau ténébreux voyage contre sa volonté dans le temps. C'est exactement le mélange entre romance et SF que je déteste, un mariage forcé pour plaire à la fois à Monsieur et à Madame. Parce que de l'amour tragique et des scènes avec les violons, il y en a dans Replay. C'est par moment aussi mièvre qu'une pub familiale pour le café avec le couple qui pensait divorcer mais qui va se rabibocher autour d'une tasse.
Et comme par hasard, en faisant des recherches pour écrire ce billet, je suis tombé sur des articles expliquant que Brad Pitt et Julia Roberts ont longtemps été pressentis pour une adaptation ciné, mais que finalement, c'est Ben Affleck qui tournera sous la direction de Robert Zemeckis. Ça va chouiner dans les chaumières. Mais mes larmes couleront pour la SF, qui une fois de plus aura été piétinée.
Plus par curiosité qu'autre chose. L'idée de départ est accrocheuse quand même. Ensuite si l'histoire se délite d'elle-même au bout de quelques chapitres, je me rabats sur le style. Et quand y a plus rien à sauver, qu'on se dit qu'il y a des arbres qui ont été abattus pour "ça", c'est à ce moment que je laisse le bouquin de côté...
RépondreSupprimerLe problème des histoires de jour sans fin c'est qu'ils sont plus souvent utilisés pour trouver l'amour que pour retrouver la formule perdue du vaccin contre le cancer
RépondreSupprimerLe Jour de la marmotte a l'excuse de traiter ça par la comédie (et avec efficacité, c'est sans doute ma comédie romantique préférée).
RépondreSupprimerDans le même genre "SF pour la St-Valentin" : Benjamin Button.
Ravie de lire ton billet : ce roman m'a ennuyée et jusqu'à présent je n'en ai lu que du bien.
RépondreSupprimerPour ma part ce roman reste un excellent souvenir de lecture.
RépondreSupprimerJ'avais pris plaisir à le lire, mais c'est vrai que je ne me suis pas fatigué à le recommander à d'autres lecteurs. De manière générale, je trouve que Ken Grimwood est un auteur chiant (mais moins que Robin Hobbs, ne mélangeons pas)
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