À l'époque de Bagdad la grande, le calife annonce la tenue,
d'ici un an, d'un grand concours pour les conteurs. L'homme qui narrera le plus
beau conte sera récompensé, son histoire sera écrite en lettres d'or dans les
livres. À l'inverse, le pire conteur sera exécuté. Et parmi les mille et un
conteurs qui se présenteront devant le calife, il en est 5 qui partent en
groupe visiter le monde connu afin de voir ce qui se fait en matière de beaux
contes dans les différents pays. Mais avant de partir, ils visitent un diseuse
de bonne aventure (quoi de plus normal pour des conteurs ?) qui leur révèlent
les différentes péripéties de leur voyage, qui tuera qui et qui se mariera avec
qui. Elle leur révèle même qui gagnera le concours. N'est-ce pas la pire
manière de raconter une histoire ?
Et pourtant. Le voyage de ces 5 conteurs sera enchanteur.
D'une part parce qu'ils savent qui fera quoi, mais sans connaître le comment ni
surtout le pourquoi. Et ils récolteront de bien beaux contes à mesure qu'ils
visiteront les cultures voisines de leur cher califat. Leur périple sera
malicieux comme une histoire de Nasredinne, exotique en diable, et il y aura
même de la sensualité à défaut d'amour. Et quelle réflexion poétique sur le
conte… Les écrivains et les rôlistes devraient en prendre de la graine. 70
pages qui transpirent d'amour pour les mille et une nuits et qui provoque une
furieuse envie de se plonger dans les contes originaux pour prolonger le
plaisir coûte que coûte.
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