L'inspecteur Michael Britten vit à Los
Angeles. Son existence bascule lorsqu'il a un accident de la route avec sa
femme et son fils. À partir de ce jour, sa vie bifurque en deux réalités :
l'une (filmée avec un filtre orange) où son fils est mort dans l'accident,
l'autre (avec un filtre bleu) où c'est sa femme qui est décédée. Et lui vit
dans les deux possibilités, jour après jour. Il se réveille le lundi avec sa
femme, mène sa vie d'inspecteur, s'endort pour se réveiller encore le lundi
mais cette fois-ci avec son fils, avant d'aller se coucher pour se lever un
mardi avec sa femme... Et évidemment, quand il en parle, on le prend pour un
barjot. Sa femme déteste quand il parle de son fils comme s'il était encore
vivant, et le fils gère très mal la perte de sa mère. Ah oui : il a également
deux partenaires différents en fonction du monde dans lequel il est : un vieux
routard avec qui il a toujours travaillé et un petit jeune qui débute.
Pour se faire aider, Britten voit deux psy
(un dans chaque réalité) qui lui disent la même chose : l'autre monde est une
forme de déni, un fantasme qui n'a aucune raison d'être. Sauf que lui ne peut
réellement pas faire la distinction entre le réel et l'abstraction. Pour lui,
les deux univers sont tout aussi réels. Alors il apprend à vivre cette
double-vie et continue son travail d'inspecteur. Il est souvent sur deux
enquêtes différentes en apparence qui ont pourtant un lien : il va trouver un
indice dans une réalité qui va lui servir dans l'autre (et le faire passer pour
un type étrange qui a une intuition inexplicable), ou alors il va croiser
la même personne mais qui aura fait des choix de vie différents. Mais dans tous
les cas il va devoir composer avec sa femme qui veut repartir à zéro ailleurs
et son fils dont il n'était pas proche.
Il y a d'excellentes idées dans cette
série : l'alternance entre deux possibles, la quête du réel, la relation au
deuil... C'est original. Certes, les enquêtes n'exploitent pas toujours à fond
la possibilité de jeu narratif entre les deux univers, mais la situation si
particulière de Britten permet d'avaler une série policière procédurale de
plus. On manipule là des thèmes que j'aime et qui peuvent faire une matière
très dense pour du jeu de rôles.
MAIS
Il y a un complot. Des allusions à peine
voilée au fait que l'accident n'est pas un coup de malchance. Et ça rebondit
quelques épisodes plus loin avec une enquête qui s'est terminée en eau de
boudin alors qu'on sent bien qu'il y a baleine sous gravillon. Et c'est mal,
les complots, c'est une facilité narrative indigne de l'ambiance développée par
ailleurs par la série.
MAIS
La série a été annulée (c'est ma
spécialité de miser sur des séries mortes-nées), il n'existe donc qu'une seule
saison. Awake n'a donc pas le temps de partir dans le n'importe nawak, ça reste
relativement groupé autour du thème central, avec évidemment une fin hâtive qui
boucle maladroitement une histoire qui devait prendre son temps.
vraiment, vraiment, hative la fin ? ou quand même on se dit, "ok d'ac c'est speed mais c'est pas mal " ?
RépondreSupprimerJe ne veux pas spoiler, mais c'est comme si Lost s'arrêtait brusquement au bout de 13 épisodes (qui a dit tant mieux ?) par un Jack qui se réveille dans l'avion en se disant "Ouf, ce n'était qu'un rêve".
RépondreSupprimerForcément, ça déçoit.
Mais en même temps, quand tu plantes des graines pour 5 ou 6 saisons et qu'on te demande de conclure là maintenant tout de suite, forcément, ce n'est pas très élégant.
Par rapport à Lost Room, qui est très décevant, c'est comment ? Le jeu, la forme, tout ça ?
RépondreSupprimerSi je devais comparer, ça ne serait pas avec Lost Room mais plutôt avec Life on Mars. Awake, c'est LoM sans la reconstitution des années 70.
RépondreSupprimerC'est frustrant, ils avaient de l'or en barre, mais on leur a fait boucler leur histoire à l'arrache, du coup ils ont bricolé un final décevant qui n'explique rien et qui tranche avec l'ambiance des autres épisodes.
J'ai bien conscience de ne pas super vendre la série.
Putain entre la bande annonce des deux villes miroirs et ma lecture de The City and The City et ça, je commence à me sentir cerné :)
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