Chien du heaume n'a pas d'existence, tout au plus une
survivance. Mercenaire sachant manier la hache avec dureté, elle débute une
quête improbable : apprendre son nom. Car de son père et de ses origines, elle
ne garde qu'un souvenir qui s'efface jour après jour. Elle ne veut plus être
simplement Chien du heaume, elle veut devenir Frida ou Margot, se découvrir des
ancètres et une cité d'origine. Ne plus être que ce visage peu aimable qui erre
d'ost en castel pour trouver de la chaleur en hiver et du gibier en été. Aussi
diplomate qu'un poney mal débourré, elle traverse des villages où lui jette des
pierres tout en posant des questions sur le seul lien qu'elle a avec son passé
: la hache qui a tué son père.
Justine Niogret est de cette race qui refuse les trilogies où
l'on sauve le monde. Elle s'attache à raconter des vies très ordinaires dans
une médiévalité ayant pour antienne les textes et les voix de Gabriel et Marie
Yacoub. Ainsi la vie de Chien du heaume n'a rien d'exaltante. Boulotte et
malaimante, vous ne l'admirerez pas en train de pourfendre un monstre ou défendre
l'opprimé. Vous apprendrez plutôt à marcher dans ses pas, à rendre coup pour
coup et à attendre que le printemps revienne. Des tranches de vie plus
puissantes que douze romans d'apprentissage où le jeune héros s'extrait de sa
condition pour devenir le champion d'une cause plus grande que lui. Des mots
beaux et finement ciselés qui cascadent dans chaque chapitre. Des morts
sordides, des vies mal vécues et une résilience qui fleure bon l'hommerie.
Bref, un roman qui rend jaloux.
Je ne sais pourquoi, je n'ai pas cessé de penser à une jeune
Josiane Balasko (et donc à sa fille Marilou Berry) quand j'imaginais les traits
de Chien du heaume. Et à Bernard-Pierre Donnadieu filmé en contre-plongée en
guise de chevalier Sanglier.
Je ne connais pas Justine Niogret, mais sa passion des
chevaux, de la forge, de Malicorne et du jeu de rôles me laissent à penser
qu'elle ne m'est pas si étrangère que ça.
Joli hommage Cédric, amplement mérité !
RépondreSupprimerCe fut aussi un coup de coeur pour moi ! Excellente lecture, superbe écriture !
RépondreSupprimerLe one shot n'est pas mort ! C'est presque dommage qu'elle ait commis une suite.
RépondreSupprimer1er post après avoir découvert ce blog il y a seulement quelques semaines (et qui a rajouté plusieurs livres à ma liste ... ma femme ne vous remercie pas ;) ).
RépondreSupprimerComme c'est une oeuvre que j'ai lu il y a peu et beaucoup appréciée, je me lance dans un commentaire pour confirmer la qualité de l'histoire, du style ainsi son originalité bien mise en avant par Cédric.
Il y a une suite que je ne me suis pas encore procurée : "Mordre le Bouclier".
Les quelques critiques que j'ai survolé (pour ne rien perdre de la découverte) laisse entendre que cette suite est à la hauteur du premier opus.